Le Brésil ouvre une enquête contre Elon Musk pour « manipulation criminelle et intentionnelle »

La décision a été publiée sur le site Internet de la Cour suprême ce dimanche après que le magnat, dans un message sur son compte X, a accusé De Moraes d’imposer la censure au Brésil avec des peines pour bloquer sans raison différents profils sur le réseau social.

Musk avait déjà prévenu samedi qu’il désobéirait aux décisions du magistrat même si cela entraînerait plusieurs amendes et l’obligerait à fermer l’entreprise au Brésil, car, selon lui, la défense de la liberté d’expression est plus importante que les profits.

«Prochainement, X publiera tout ce que demande le magistrat et comment ces demandes violent la loi brésilienne. Ce juge, sans vergogne et à plusieurs reprises, a trahi la Constitution et le peuple du Brésil. “Il devrait démissionner ou être destitué”, a déclaré le milliardaire.

Dans sa décision, De Moraes suppose l’inclusion d’Elon Musk dans l’enquête qui avance sur l’existence de réseaux dédiés à la diffusion de fausses nouvelles et d’attaques contre la démocratie à travers les réseaux sociaux en raison de prétendue « manipulation délibérée » de la plateforme.

De même, une affaire distincte sera examinée contre le magnat pour délit d’entrave à la justice dans le cadre d’une procédure d’association en vue de commettre un délit et d’incitation à commettre un délit.

De Moraes a également prévenu la plateforme de 100 000 reais (environ 18 259,47 euros) pour chaque compte actif.

Le différend entre Musk et les autorités brésiliennes a commencé samedi lorsque le réseau X a rapporté avoir été contraint de “bloquer certains comptes populaires au Brésil” par décision judiciaire.

Plus tard, le millionnaire a déclaré qu’il lèverait toutes les restrictions imposées par la Justice malgré les conséquences possibles, afin de lutter contre la censure.

«Le comportement flagrant d’entrave à la justice brésilienne, l’incitation au crime, la menace publique de désobéissance aux décisions de justice et le refus de la plateforme de coopérer sont des faits qui ne respectent pas la souveraineté du Brésil et qui renforcent le lien entre les activités de la plateforme.

Il a également prévenu, en majuscules, que les réseaux sociaux ne sont ni un terrain de non-droit ni un no man’s land, et qu’ils doivent un respect absolu aux lois brésiliennes.

Ce même dimanche, la députée brésilienne Gleisi Hoffmann, présidente du Parti des travailleurs (PT), le parti dirigé par le président Luiz Inácio Lula da Silva, a accusé Musk de menacer la démocratie au Brésil pour ses attaques contre la justice.

Le parlementaire a déclaré que, avec ses attaques répétées contre la Justice et le Tribunal Electoral, le magnat “cela menace directement l’État de droit démocratique et les institutions de notre pays”.