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Le calendrier vaccinal : une stratégie de protection efficace et complexe

Le calendrier vaccinal : une stratégie de protection efficace et complexe

Dense, le dernier calendrier vaccinal peut sembler complexe pour les familles. Parfois, aussi, inquiétant. Décodage avec Christèle Gras-Le Guen, cheffe du service des urgences pédiatriques et de pédiatrie générale, hôpital Mère enfant, CHU de Nantes, présidente de la Société française de pédiatrie.

Paris Match. Quels sont les vaccins obligatoires depuis janvier 2018 ?
Pr Christèle Gras-Le Guen. Les vaccins obligatoires incluent :
1. Le vaccin hexavalent (ou vaccin 6 en 1) contre le tétanos, la poliomyélite, l’hépatite B, la coqueluche, la diphtérie et Haemophilus influenzae b (source de méningites et d’épiglottite asphyxiante).
2. Les vaccins contre le pneumocoque et le méningocoque C, tous deux contre les méningites.
3. Le ROR traditionnel contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.
Ces primo-vaccinations (par injection sous-cutanée ou intramusculaire) doivent être effectuées dès l’âge de 2 mois, en commençant le même jour par l’hexavalent sur une cuisse et le pneumocoque sur l’autre cuisse. Les maladies potentiellement mortelles qu’elles préviennent menacent particulièrement les très jeunes nourrissons. Un rhume ou une virose en cours chez l’enfant ne doivent pas retarder leur administration.
J’ajoute que, pour les populations à risque de tuberculose, un BCG (par voie intradermique) est à réaliser dès les premiers jours de vie. Les effets indésirables de ces vaccinations (rougeur et douleur au point d’injection, petite fièvre) durent un ou deux jours et sont bénins. Aucune alerte sur la sécurité de ces vaccins n’a été rapportée depuis 2018. Il n’y a pas d’interactions dangereuses entre ces vaccins.

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Le ratio bénéfices-risques de cette stratégie obligatoire est incontestable : elle protège de maladies graves ou mortelles au prix d’effets secondaires très légers et passagers. Le carnet de vaccination atteste que les vaccins obligatoires ont été reçus par l’enfant. Si ce n’est pas le cas, il n’est pas admis en collectivité.

Protéger la mère et l’enfant à naître
D’autres vaccins sont-ils recommandés depuis cette date ?
Oui ! Ce sont ceux contre :
1. Le méningocoque B contre la méningite (par voie intramusculaire).
2. Le rotavirus (gastro-entérites), buvable et administrable de l’âge de 6 semaines à 6 mois.
3. Depuis 2023, sont aussi conseillés les vaccins contre la grippe, entre 2 ans (par voie nasale) et 17 ans (par voie intramusculaire), et contre le Sars-CoV-2 chez les enfants fragilisés par des maladies chroniques (à risque de complications graves).
4. L’administration chez le nourrisson non d’un vaccin (qui est à venir) mais d’anticorps contre le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable des bronchiolites hivernales, est en discussion avec les autorités. La protection conférée dure cent cinquante jours, soit une durée supérieure à celle de l’épidémie habituelle.
5. Le vaccin contre la varicelle est recommandé après 12 ans chez les enfants qui n’auraient jamais contracté cette maladie.
6. Le vaccin contre le papillomavirus (HPV), qui a fait ses preuves pour prévenir les cancers du col de l’utérus, est conseillé chez les enfants dès 12 ans.
7. Une nouveauté : vacciner les femmes enceintes, au troisième trimestre de leur grossesse, contre la coqueluche, la grippe, le Sars-CoV-2 et prochainement peut-être le VRS. Le but est de protéger la mère mais aussi l’enfant à naître en lui transmettant ses anticorps. Tous les vaccins dont nous parlons ici sont non vivants (c’est-à-dire des agents infectieux tués ou des fragments antigéniques de ceux-ci) et donc sans danger.

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“Se protéger en se vaccinant, c’est aussi protéger les autres”
Professeure Christèle Gras-Le Guen

Que faut-il attendre des dernières techniques vaccinales ?
Elles ont considérablement accru la qualité des vaccins actuels, qui sont mieux supportés que ceux des décennies passées et plus efficaces encore.
En tant que présidente de la Société française de pédiatrie, j’ai trois messages :
1. Il faut arrêter de penser que l’immunité qu’on acquiert naturellement est préférable à celle qu’on acquiert par les vaccins. Le ratio bénéfices-risques de l’option “laissons faire la nature” est négatif et à haut risque, tandis que celui des vaccins est radicalement à l’opposé.
2. Je souhaite que la raison puisse l’emporter pour que le côté obligatoire de certains vaccins et d’autres à venir disparaisse.
3. Se protéger en se vaccinant, c’est aussi protéger les autres, notamment les plus fragiles. C’est un geste citoyen.
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