En 2023, la Suisse a expulsé dix fois plus de demandeurs d’asile vers la Croatie que les années précédentes, en termes absolus. Cependant, de nombreuses ONG considèrent ces expulsions comme inacceptables, car les migrants sont confrontés à un cycle de violence depuis la frontière croate jusqu’à leur expulsion de Suisse. Alors, que leur arrive-t-il?
En 2023, deux cent six demandeurs d’asile ont été renvoyés vers la Croatie pour que Zagreb puisse traiter leur demande de protection internationale. Cela s’explique par le système de Dublin, qui stipule que le premier pays par lequel un migrant transite est responsable de sa demande de protection. Ce système fait l’objet de critiques de la part d’ONG suisses à travers la campagne “Stop Dublin Croatie”.
Une couturière burundaise anonyme témoigne de son expérience lors de son renvoi de Suisse vers la Croatie en avion de ligne entre Zurich et Zagreb. Elle décrit le traumatisme d’avoir été menottée pendant le vol et le manque de considération pour sa fragilité physique, ayant subi récemment trois opérations.
De plus, un autre demandeur d’asile ayant été renvoyé de Suisse raconte avoir eu un accident lors d’une rencontre avec la police croate près de la frontière. Les témoignages et les vidéos du centre d’accueil croate mettent en lumière des conditions difficiles, avec des refoulements violents vers la Bosnie et des cas de harcèlement sexuel.
Malgré ces témoignages, le gouvernement croate affirme respecter les normes européennes et affirme avoir une tolérance zéro pour les actions policières illégales. Cependant, des mécanismes de surveillance indépendants soulignent des lacunes, notamment dans la planification des infrastructures d’accueil et le traitement des demandes d’asile.
Les ONG mettent en lumière le manque de préparation de la Croatie à recevoir les renvois Dublin, ainsi que les obstacles auxquels sont confrontés les demandeurs d’asile. Cette situation soulève des questions sur les capacités d’accueil et d’intégration des migrants renvoyés vers la Croatie.
