Le Canada expulse un diplomate chinois, Pékin promet des “contre-mesures résolues”

“PARI”

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a fait face à une pression croissante pour adopter une ligne dure avec Pékin à la suite des révélations des derniers mois selon lesquelles il cherchait à influencer les élections canadiennes de 2019 et 2021.

Les dernières allégations ont été utilisées par ses détracteurs pour l’accuser davantage d’inertie face à l’ingérence étrangère.

“Il y avait un vrai risque politique pour le gouvernement Trudeau dans cette affaire, qui prend un pari en montrant ainsi ses muscles”, a déclaré Geneviève Tellier, professeure de politique à l’Université d’Ottawa.

Les relations entre Pékin et Ottawa sont tendues depuis l’arrestation par le Canada en 2018 d’un haut dirigeant de Huawei et la détention de deux ressortissants canadiens en Chine en représailles apparentes.

Tous les trois ont été libérés, mais Pékin a continué de critiquer Ottawa pour s’être aligné sur la politique chinoise de Washington, tandis que les responsables canadiens ont régulièrement accusé la Chine d’ingérence.

Après que l’ambassadeur de Chine a été convoqué la semaine dernière pour les dernières allégations d’ingérence, Pékin a dénoncé vendredi ce qu’il a qualifié de “calomnie et diffamation sans fondement” de la part du Canada.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a insisté sur le fait que le scandale avait été “médiatisé par certains politiciens et médias canadiens”.

Lundi, Chong a déclaré aux journalistes à Ottawa : “Il n’aurait pas dû prendre pour cible un député pour prendre cette décision (d’expulsion)”.

“Nous savons depuis des années que la RPC utilise ses diplomates accrédités ici au Canada pour cibler les Canadiens et leurs familles”, a-t-il déclaré.

Il a déclaré que le Canada était devenu “un terrain de jeu pour l’ingérence étrangère”, y compris le harcèlement des communautés de la diaspora.

Roromme Chantal, spécialiste de la Chine à l’École des hautes études publiques de Moncton, a déclaré à l’AFP que le Canada devrait s’attendre à des représailles prenant la forme de “l’expulsion d’un diplomate canadien, voire de plusieurs diplomates”.

Pékin, a-t-il dit, “pourrait également prendre des représailles économiques, comme un moyen d’envoyer un message aux autres pays qui parlent d’ingérence”.