Le cardinal Zuppi à Pékin pour la paix en Ukraine

Le cardinal Zuppi à Pékin pour la paix en Ukraine

2023-09-12 17:36:17

L’archevêque de Bologne, président de la CEI, part pour la Chine, où il devrait rencontrer le Premier ministre Li Qiang. Il s’agirait du premier face-à-face entre un membre de la hiérarchie catholique et un chef du gouvernement de la République populaire. Objectif : entamer un dialogue pour la paix en Ukraine

(AsieActualités) – Le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne et président de la Conférence épiscopale italienne, s’apprête à partir pour Pékin pour le voyage annoncé qui fait partie de la mission qui lui a été confiée par le pape François pour la paix en Ukraine et qui l’a déjà vu à escale au début de l’été à Kiev, Moscou et Washington. La nouvelle du voyage a été anticipée ce matin par le journal italien “La Repubblica” et confirmée par des sources consultées par AsieActualités cela a été officialisé par le Saint-Siège qui a précisé que le cardinal serait à Pékin du 13 au 15 septembre et sera accompagné d’un fonctionnaire de la Secrétairerie d’État du Vatican.

Selon des informations journalistiques italiennes – qui parlent également du rôle joué par le ministre romain des Affaires étrangères Antonio Tajani, récemment revenu de Chine – le cardinal Zuppi pourrait rencontrer personnellement le Premier ministre chinois Li Qiang à Pékin. Si cette rencontre devait effectivement avoir lieu, ce serait la première entre un membre de la hiérarchie catholique et un chef du gouvernement de la République populaire de Chine, qui a rompu ses relations diplomatiques avec le Vatican en 1951. Le seul précédent de cette rencontre type a été la rencontre entre le secrétaire aux relations avec les États, Mgr. Paul Richard Gallagher et le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, se sont produits en février 2020 à Munichen marge de la Conférence sur la politique de sécurité mondiale.

Hier encore – alors qu’il était à Berlin pour la rencontre internationale des religions pour la paix promue par la Communauté de Sant’Egidio – le cardinal Zuppi a répondu aux questions des journalistes sur sa mission en Chine, dont le pape François avait également parlé ouvertement. Détournant la pression de ceux qui demandaient des informations sur son départ, il a déclaré que “les temps du Saint-Siège et les temps de la Chine sont notoirement très longs”. Mais il a ajouté que les chemins vers la paix sont parfois « imprévisibles et nécessitent l’engagement et l’implication de chacun ainsi qu’une grande alliance pour la paix pour avancer dans la même direction ». Il avait toutefois précisé que la paix “n’est jamais quelque chose qui peut être imposé par quelqu’un, elle doit être la paix choisie par les Ukrainiens avec les garanties, l’engagement et les efforts de tous”.

Bien qu’il soit étroitement lié aux tentatives du Vatican pour mettre fin à la guerre déclenchée il y a un an et demi par l’invasion russe de l’Ukraine, le voyage du cardinal Zuppi représente sans doute aussi un pas en avant dans les relations entre Pékin et le Saint-Siège après les frictions des derniers mois. Et cela arrive de manière significative quelques jours seulement après main tendue à nouveau par le pape François aux autorités chinoises, lors de son voyage apostolique à Oulan-Bator.

Cependant, un autre signal apparemment plus petit mais non moins significatif, arrivé à ces mêmes heures en provenance de Belgique, indique également un climat de plus grande détente. Alors que le cardinal Zuppi s’apprête à partir pour Pékin, quatre évêques de Chine continentale (photo 2) se trouvent en Europe, où ils sont arrivés avec l’autorisation des autorités de Pékin. Comme indiqué, en effet, l’agence catholique belge Cathobel, du 7 au 9 septembre, quatre évêques chinois se sont rendus en Belgique à l’invitation du cardinal Jozef De Kesel, archevêque émérite de Malines-Bruxelles et président de la Fondation Verbiest de Louvain, le centre d’études des missionnaires de Scheut qui promeut des initiatives depuis plus de 40 ans. années d’échange avec l’Église en Chine. La délégation comprenait Mgr. Giuseppe Guo Gincai de Chengde et Mgr. Liu Xinghong de l’Anhui (deux des évêques auxquels le pape François a retiré son excommunication avec l’accord de 2018), Mgr. Paolo Pei Junmin de Shenyang et Mgr. Francesco Cui Qingqi de Wuhan, le dernier évêque nommé conformément à l’accord entre le gouvernement chinois et le Saint-Siège, il y a maintenant deux ans.

Les quatre évêques – rapporte Cathobel – ont obtenu l’autorisation de Pékin pour négocier avec la Fondation Verbiest la reprise du programme d’échange après la suspension liée au Covid. L’idée est de relancer les sessions de formation intensive d’un mois pour prêtres, religieux et laïcs chinois, promues depuis 2015 à Louvain sur la pastorale, la catéchèse, l’enseignement social et la spiritualité. Des séances qui se terminaient toujours par un pèlerinage à Rome pour voir le Pape.

En Belgique, les évêques chinois ont visité la tombe de Theofiel Verbiest, le fondateur des missionnaires Scheut et ont rendu hommage aux membres de l’institut qui ont suivi les traces de leur fondateur dans les missions du nord de la Chine entre 1865 et 1949 : 252 d’entre eux sont également enterré en Chine. Le voyage des prélats en Europe ne se limitera cependant pas à la seule Belgique : Cathobel rapporte que dans les prochains jours ils se rendront en France, où le P. Jean Charbonnier, des Missions Etrangères de Paris, autre grand bâtisseur de ponts avec l’Église de Chine. «Ces points de vue – a commenté le Père Jeroom Heyndrickx, des missionnaires Scheut, à Cathobel – constituent un pas important sur la voie du dialogue et de l’échange, en pleine harmonie avec le Pape François».



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