Dans le but de renforcer la capacité de réponse à d’éventuelles épidémies de grippe aviaire H5N1, le Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont mis en place une nouvelle mesure qui oblige les laboratoires du pays à effectuer des tests spécifiques contre la grippe aviaire sur les patients hospitalisés présentant des symptômes de grippe dans les 24 heures suivant leur admission. Cette initiative vise à éviter les retards dans les diagnostics et à améliorer la prévention chez les contacts étroits.
Une réponse urgente pour arrêter la propagation
Cette décision fait suite à des cas récents dans lesquels la détection de la grippe aviaire a été confirmée trop tard, ce qui a compliqué à la fois l’identification des sources d’infection et l’administration de médicaments antiviraux. Selon Nirav Shah, directeur adjoint principal du CDC, “Plus le temps passe, plus les souvenirs s’effacent et plus il est difficile d’identifier une éventuelle source de contagion.”
L’épidémie actuelle de H5N1, signalée aux États-Unis et au Canada, a touché la volaille, les bovins laitiers et les animaux domestiques tels que les chats. Bien que le risque pour la population générale soit considéré comme faible, Les ouvriers agricoles, les vétérinaires et les propriétaires d’oiseaux de basse-cour sont confrontés à un risque plus élevé d’exposition.
Des tests plus rapides et plus efficaces pour une meilleure préparation
Jusqu’à présent, la plupart des hôpitaux envoyaient des échantillons de grippe par lots à des laboratoires spécialisés, ce qui entraînait des retards dans les résultats. De plus, les tests effectués dans les cabinets et les cliniques détectent uniquement si un patient est atteint de la grippe A ou B, sans identifier les sous-types tels que le H5N1.
Les laboratoires de santé publique, au nombre d’environ 100 dans tout le pays, sont mieux équipés pour traiter les échantillons de grippe aviaire. Kelly Wroblewski, directrice principale des maladies infectieuses à l’Association des laboratoires de santé publique, a souligné que cette mesure renforce la préparation du système : “Il s’agit simplement d’une précaution supplémentaire qui nous met dans une meilleure position de préparation.”
Impact de la grippe aviaire sur les humains et les animaux
Depuis le début de la saison grippale, il y a eu environ 110 000 hospitalisations liées à la grippe aux États-Unis, bien que seuls 67 cas de grippe aviaire aient été confirmés chez l’homme. La plupart de ces cas ont été bénins, mais il y a eu des décès, comme celui d’un homme en Louisiane entré en contact avec des oiseaux malades.
Au Canada, une jeune fille de 13 ans a été hospitalisée pendant deux mois après avoir contracté la grippe aviaire, tandis qu’à San Francisco, un cas a été confirmé chez un enfant qui a développé de la fièvre et une conjonctivite. Les deux patients se sont rétablis, mais ces cas soulignent l’importance des investigations pour retracer les sources de l’infection.
La grippe aviaire touche également les animaux domestiques. Dans le comté de Los Angeles, des cas ont été signalés chez des chats ayant consommé du lait cru ou de la viande contaminés, entraînant la mort de certains de ces animaux, y compris des chats d’intérieur.
Mesures préventives pour éviter les infections
Bien qu’il n’existe aucune preuve d’une transmission durable du H5N1 entre humains, les experts en santé publique surveillent tout changement dans le comportement du virus. Alex Greninger, professeur de médecine de laboratoire à l’Université de Washington, a déclaré que « l’accélération des tests pourrait ouvrir la voie à l’identification de toute transmission interhumaine ».
Parmi les principales recommandations du CDC pour prévenir la propagation du H5N1 figurent :
- Évitez tout contact direct avec les personnes infectées et leurs fluides corporels.
- Utilisez un équipement de protection individuelle (EPI) dans les environnements à risque.
- Maintenez une hygiène stricte, comme un lavage fréquent des mains.
- Évitez tout contact avec des oiseaux malades ou des produits animaux crus.
- Signalez rapidement les cas suspects aux autorités sanitaires.
Une saison grippale intense et difficile
Cette saison a été particulièrement difficile aux États-Unis, avec des niveaux élevés d’activité grippale dans plusieurs États, dont la Louisiane et le Tennessee. Alors que les sous-types H3N2 et H1N1 de la grippe A sont les plus courants, le H5N1 représente un défi supplémentaire en raison de son taux de mortalité élevé, qui peut atteindre 88 %.
Avec ce renforcement de la surveillance, les autorités cherchent à protéger à la fois la population générale et les groupes les plus à risque, garantissant ainsi une réponse efficace à d’éventuelles épidémies futures.
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