Le changement climatique perturbe les cycles de sommeil des écureuils de l’Arctique et menace leur reproduction, selon une étude publiée dans la revue Science. Les femelles sortent maintenant de leur hibernation en moyenne dix jours plus tôt qu’il y a 25 ans, ce qui peut rendre difficile le processus de reproduction avec les mâles qui ne changent pas leur période de réveil. Les scientifiques ont également constaté que les températures en Arctique augmentent quatre fois plus vite que dans le reste du monde, ce qui affecte les écosystèmes de manière importante à une échelle de vie humaine relativement courte. Les chercheurs ont analysé la température des sols et de l’air sur deux sites et ont observé que la température minimale hivernale du sol est en hausse, tandis que le processus de production de chaleur destiné à éviter la mort de tissus biologiques est retardé. Les femelles peuvent se nourrir plus tôt qu’avant, mais sont exposées plus longtemps à leurs prédateurs.

Le changement climatique perturbe les cycles de sommeil des écureuils de l’Arctique et menace leur reproduction, selon une étude publiée dans la revue Science. Les femelles sortent maintenant de leur hibernation en moyenne dix jours plus tôt qu’il y a 25 ans, ce qui peut rendre difficile le processus de reproduction avec les mâles qui ne changent pas leur période de réveil. Les scientifiques ont également constaté que les températures en Arctique augmentent quatre fois plus vite que dans le reste du monde, ce qui affecte les écosystèmes de manière importante à une échelle de vie humaine relativement courte. Les chercheurs ont analysé la température des sols et de l’air sur deux sites et ont observé que la température minimale hivernale du sol est en hausse, tandis que le processus de production de chaleur destiné à éviter la mort de tissus biologiques est retardé. Les femelles peuvent se nourrir plus tôt qu’avant, mais sont exposées plus longtemps à leurs prédateurs.

Un écureuil de l’Arctique dans le nord de l’Alaska en août 2011 (Université d’État du Colorado / Cory WILLIAMS)

Lorsque l’hiver arrive, les écureuils de l’Arctique creusent profondément dans le sol pour commencer leur hibernation de huit mois, avant de réapparaître affamés et impatients de se reproduire au printemps.

Cependant, des scientifiques travaillant sur ces rongeurs ont découvert une conséquence surprenante du changement climatique : en raison de la hausse des températures, les femelles de cette espèce ont progressivement décalé leur sortie de l’hibernation de 10 jours par rapport à il y a un quart de siècle.

Les mâles, quant à eux, n’ont pas changé leur date de réveil, ce qui peut compliquer les rendez-vous de ces petits animaux, selon une étude publiée jeudi dans la revue Science.

Dans le passé, les mâles sortaient de leur hibernation un mois entier avant les femelles, ce qui laissait le temps à leurs testicules, qui se rétractent chaque automne, de redescendre et de retrouver leur état normal. Mais cet intervalle se réduit petit à petit.

“Si cela continue, les femelles vont émerger avant que les mâles soient complètement matures pour la reproduction”, explique à l’AFP Cory Williams, co-auteur de l’étude et biologiste à l’université d’Etat du Colorado.

Comme de nombreux animaux de l’Arctique, ces écureuils (Urocitellus parryii) ont évolué pour s’adapter à la rigueur de l’hiver dans cette région. Ils hibernent durant environ huit mois par an en creusant à environ un mètre de profondeur dans le sable au bord des rivières.

Leur température corporelle chute alors d’environ 37°C à -3°C, ce qui est le plus bas chez les mammifères, et ils ralentissent considérablement l’activité de leur cerveau, leurs poumons, leur cœur et d’autres organes, un état appelé “torpeur”.

Pour cette étude, les chercheurs ont analysé la température de l’air et du sol sur deux sites, ainsi que les températures abdominale et cutanée de 199 écureuils sur la même période (récoltées par des capteurs).

Ils ont constaté une hausse significative de la température ambiante, comme prévu dans cette région qui subit le changement climatique de plein fouet, avec un réchauffement quatre fois plus rapide que le reste du globe.

“La température minimum du sol en hiver est plus élevée. Il ne fait plus si froid”, dit Cory Williams. “Nous voyons aussi un changement dans le gel et le dégel de la terre. Les sols gèlent aujourd’hui plus tard et dégèlent plus tôt.”

Cela a deux effets sur les écureuils. Même s’ils entrent en hibernation à la même période, le moment où leur température corporelle descend sous les 0°C a été retardé, ce qui repousse également le déclenchement d’un processus leur demandant beaucoup d’énergie: la production de chaleur destinée à éviter la mort de certains tissus biologiques.

De plus, les femelles mettent fin à leur hibernation plus tôt, au début de la fonte des neiges au printemps.

Pourquoi ce réveil précoce n’affecte-t-il que les femelles ? Rien n’est sûr, mais les scientifiques ont leur propre théorie. Elles semblent plus sensibles aux conditions extérieures que les mâles, davantage contrôlés par leurs niveaux de testostérone, en hausse à l’approche de la période de reproduction.

Ces changements présentent également des avantages : les femelles se réveillent plus dodues qu’avant et peuvent se nourrir plus tôt de racines, de baies ou de graines, ce qui peut leur permettre de donner naissance à des portées en meilleure santé et avec un meilleur taux de survie.

Mais cela signifie aussi qu’elles sont exposées plus longtemps à leurs prédateurs (aigles, renards, loups), en plus des perturbations dans leurs interactions sexuelles.

Des conséquences en amont de la chaîne alimentaire sont également envisageables si leurs prédateurs s’habituent à des proies disponibles plus tôt et avancent en retour leur propre période de reproduction. L’impact général est alors difficile à prédire.

Quoi qu’il en soit, ces travaux fournissent la preuve que le changement climatique peut avoir des conséquences directes sur un écosystème, en une période de temps relativement réduite, souligne Helen Chmura, auteur principal de l’étude.

“Nous avons travaillé sur 25 ans de données, ce qui est assez long pour une étude mais très court en écologie”, a-t-elle déclaré à l’AFP. “Nous avons des preuves d’effets sur l’écosystème à l’échelle d’une vie humaine, y compris les jeunes.”
#réchauffement #lArctique #menace #jeter #froid #sur #les #rencards #des #écureuils
publish_date] pt]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.