Le chiffrement de bout en bout devient par défaut sur Facebook Messenger

NEW YORK >> Meta déploie le cryptage de bout en bout pour les appels et les messages sur ses plateformes Facebook et Messenger, a annoncé aujourd’hui la société.

Un tel cryptage signifie que personne d’autre que l’expéditeur et le destinataire – pas même Meta – ne peut déchiffrer les messages des gens. Les discussions cryptées, introduites pour la première fois en tant que fonctionnalité facultative dans Messenger en 2016, seront désormais la norme pour tous les utilisateurs, selon Loredana Crisan, responsable de Messenger.

« Cela a pris des années pour y parvenir parce que nous avons pris notre temps pour bien faire les choses », a écrit Crisan dans un article de blog. «Nos ingénieurs, cryptographes, concepteurs, experts en politiques et chefs de produits ont travaillé sans relâche pour reconstruire les fonctionnalités de Messenger à partir de zéro.»

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, a promis, en 2019, d’introduire le cryptage de bout en bout sur ses plateformes après que la société de médias sociaux ait subi une série de scandales très médiatisés, notamment lorsque Cambridge Analytica a accédé aux données des utilisateurs sur Facebook. Les défenseurs de la vie privée ont de nouveau braqué les projecteurs sur Meta après que les enquêteurs du Nebraska ont examiné des messages privés sur Facebook alors qu’ils enquêtaient sur un avortement qui violait une interdiction de 20 semaines imposée par l’État.

Meta, dont la plateforme WhatsApp crypte déjà les messages, a déclaré que cette fonctionnalité peut aider à protéger les utilisateurs contre les pirates informatiques, les fraudeurs et les criminels.

Pendant ce temps, les critiques du chiffrement, les forces de l’ordre et même un rapport Meta publié en 2022 soulignent les risques d’un chiffrement amélioré, notamment les utilisateurs qui pourraient abuser de la fonction de confidentialité pour exploiter sexuellement des enfants, faciliter le trafic d’êtres humains et propager des discours de haine.

« Que diront les patrons de Meta aux enfants victimes d’abus sexuels, dont le traumatisme sera aggravé par leur décision de ne pas préserver leur vie privée ? Comment justifieront-ils de fermer les yeux sur ces contenus illégaux et préjudiciables diffusés via leurs plateformes ? » a déclaré Susie Hargreaves, directrice générale de l’Internet Watch Foundation. « La société a fait ses preuves en matière de détection de grandes quantités de matériel pédopornographique avant qu’il n’apparaisse sur ses plateformes. Nous exhortons Meta à poursuivre cette protection vitale.

Les nouvelles fonctionnalités seront disponibles immédiatement, mais Crisan a écrit qu’il faudrait un certain temps pour que la fonctionnalité de confidentialité soit déployée auprès de tous ses utilisateurs.