Le Chili cherche à briser le pacte du silence des répresseurs de la dictature

2024-08-31 06:27:00

Pedro Noir/AFP


Lorsque l’année dernière l’État chilien s’est lancé à la recherche des détenus disparus de la dictature, il ne pouvait pas imaginer le mur contre lequel il se heurterait : les « pactes de silence » que les responsables maintiennent sur le sort de nombreuses victimes, même en prison.

Image de De Vaca Muerta au Chili : une délégation de Bíobío a rencontré les autorités de Neuquén

Le ministre de la Justice, Luis Cordero, explique dans un entretien à l’AFP que les accords de camouflage entre les répresseurs du régime d’Augusto Pinochet – décédé en 2006 sans avoir été jugé pour ses crimes – Ils constituent l’un des obstacles auxquels se heurtent les autorités pour déterminer ce qui est arrivé à un peu plus de 1 100 opposants à la dictature (1973-1990)..

“Il existe encore aujourd’hui dans la société chilienne des pactes de silence et des pactes de protection” qui profitent aux responsables de ces crimes, dit Cordero.

Son ministère est à l’avant-garde du plan national de recherche des disparus qui a été lancé le 30 août 2023 par le président de gauche Gabriel Boric comme politique d’État, et qui, avec l’aide de l’intelligence artificielle, espère obtenir les résultats qui n’ont pas été atteints depuis des décennies.

C’est la première fois que l’État prend en charge cette tâche complexe de traçage.

La dictature de Pinochet a fait quelque 3 200 victimes, dont des prisonniers morts et disparus. Plus de la moitié de ces derniers étaient des agriculteurs et des ouvriers âgés en moyenne de 29 ans au moment de leur arrestation.

Très peu de restes de personnes disparues ont été identifiés


Sur les 1 469 victimes de disparition forcée Seules 307 personnes ont pu retrouver, identifier et livrer les restes. Dans la plupart des cas, les mères, les veuves et les filles se sont chargées des recherches.

Dans la tâche difficile de faire la lumière sur le sort des disparus, les témoignages des responsables traduits en justice seraient décisifs.

Cependant, une loi du silence règne encore chez « ceux qui connaissent le sort de nombreuses victimes » et qu’ils purgent actuellement leur peine », souligne Cordero.

Actuellement 364 agents du régime Pinochet sont privés de liberté et condamnés pour violations des droits de l’homme, tandis que 30 autres « sont en fuite » grâce à un « pacte de protection ».

Fugitifs et accusés avec des réseaux de protection


Les les fugitifs « ont des ressources ou ont des personnes avec des ressources qui leur permettent de distraire de la capture de la justice», ajoute le ministre.

Pour l’instant, l’État chilien tente de reconstituer le parcours des personnes disparues après leur arrestation, dont certaines ont été jetées à la mer lors des soi-disant « vols de la mort », selon les enquêtes.

La première chose a été d’avancer sur « des choses aussi fondamentales que le fait que l’État du Chili jusqu’à aujourd’hui » n’avait pas « de liste officielle de victimes » ; Il n’avait que les rapports des commissions vérité, commente le ministre.

Mais après un an, il a réussi à rassembler dans un registre non seulement les noms, mais « les conditions et circonstances dans lesquelles chacune de ces personnes a été détenue » et disparu.

Inscription avec intelligence artificielle pour accélérer la recherche


La liste a été établie à partir des archives de ces commissions, des dossiers judiciaires et, surtout, de la contribution des « proches, qui n’ont pas lâché (la perquisition), qui ont été sur place, qui ont obtenu une copie de chaque pièce d’identité ». le dossier », souligne Cordero.

La prochaine étape promet de révolutionner la recherche des disparus.

Une fois « ces informations localisées centralisées en un seul endroit “L’intelligence artificielle sera appliquée pour construire une trajectoire, pour établir des schémas macrocriminels”, se démarque. Le pari est que les informations qui n’étaient auparavant connues que d’un juge ou d’un avocat ou qui faisaient partie d’un dossier, pourront être croisées avec celles d’autres dossiers pour créer une grande base de données.

Quelque 36 000 dossiers épars seront également collectés, y compris les livrets d’admission aux commissariats de police, aux prisons et les dossiers détenus par les forces armées.

Le Chili entend ainsi surmonter le mur du silence. “Nous ne pouvons pas nous arrêter devant la réponse habituelle, selon laquelle les forces armées ne disposent pas d’informations supplémentaires” sur les disparus, souligne Cordero, un an après le tournant historique que le pays a pris en faveur des victimes.




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