Les citoyens de Cayar, regroupés dans le Collectif pour la protection de l’environnement, protestent contre les lotissements effectués sur la bande des filaos et accusent directement l’équipe municipale actuelle.
Par Cheikh CAMARA – Le Collectif pour la défense de l’environnement «Saytu Sunu Momel» de Cayar s’oppose à un lotissement de 37 hectares, dont la première phase concerne 27 hectares. Lors d’une conférence de presse dimanche dernier, ce groupe de citoyens, issus du village traditionnel des pêcheurs, dont l’objectif est de protéger l’environnement et le cadre de vie de la population, a exprimé sa surprise face aux “actions dévastatrices sur la bande des filaos à Cayar, pour les besoins dudit lotissement”.
En effet, selon l’ancien maire de Cayar, Lamine Dramé, et ses collègues, “des milliers de filaos sont en train d’être abattus sur le bloc 19 de la bande des filaos n°2, située à l’est de Cayar, entraînant des préjudices sur l’environnement, le cadre de vie et les activités maraîchères dans la zone, en violation flagrante du Code de l’environnement et du Code forestier”. Selon eux, “cette bande, classée domaine forestier, vise à stabiliser les dunes et à protéger le domaine maraîcher grâce aux efforts de l’Usaid et de l’Acdi, dans le cadre des Projets PL480 et Ctl (Conservation des terroirs du littoral), sur une surface de 125 hectares”.
Le Collectif souligne également que “cette bande fait partie de la zone de restauration, une zone protégée, et qu’il ne s’agit pas d’une simple forêt de village, comme le prétendent les spéculateurs fonciers avec leur réseau de complices à tous les niveaux, dont le seul objectif est de s’enrichir aux dépens des populations”. Lamine Dramé et ses collègues craignent “les conséquences dramatiques sur l’érosion côtière, l’avancée des dunes, qui entraînera inévitablement la dégradation des périmètres maraîchers”.
Ils accusent également les autorités municipales, affirmant que depuis leur arrivée à la tête de la municipalité, elles ont agressé la bande des filaos à tous les niveaux, ignorant les intérêts des populations. Le Collectif demande aux autorités du pays d’arrêter les travaux de lotissement et de restaurer le site, ainsi que d’annuler l’autorisation de lotir.
