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Le Concert du Nouvel An de l’Orchestre Philharmonique de Vienne : Une Institution Autrichienne Reconnue Internationalement

Le Concert du Nouvel An de l’Orchestre Philharmonique de Vienne : Une Institution Autrichienne Reconnue Internationalement

Suivi chaque 1er janvier par plus de cinquante millions de téléspectateurs et auditeurs, le Concert du Nouvel An de l’Orchestre philharmonique de Vienne est un rendez-vous unique au monde. Décryptage en cinq points de cette véritable institution autrichienne.

Le 1er janvier 2024, en fin de matinée, c’est le chef d’orchestre allemand Christian Thielemann qui aura l’honneur de diriger l’Orchestre philharmonique de Vienne lors du Concert du Nouvel An. Une 84e édition d’un événement incontournable qui, avec son lot de valses, polkas et autres airs issus du répertoire de la famille Strauss – dont les incontournables “Beau Danube bleu” et “Marche de Radetzky” – continue de rassembler au-delà des frontières et du cercle strict des amateurs et amatrices de musique classique.

Un succès qui s’explique certes par la qualité de la prestation offerte par l’un des meilleurs orchestres au monde, mais aussi, et surtout, par son côté traditionnel et indémodable. Une stabilité qui a sans doute un côté rassurant au moment de débuter une nouvelle année, toujours faite d’incertitudes.

Le plus grand événement classique au monde

Les origines de cet événement remontent au 31 décembre 1939, dans une Autriche alors annexée par l’Allemagne nazie. Un concert extraordinaire est organisé pour obtenir des fonds pour l’effort de guerre. Le programme est constitué de valses et de polkas joyeuses de Johann Strauss fils, afin de remonter le moral du peuple. En 1941, ce qui est entre-temps devenu le “Concert de Johann Strauss” a lieu cette fois-ci le premier jour de l’an en matinée. Le Concert du Nouvel An est né. Il deviendra, grâce à sa diffusion en eurovision dès 1958, puis en mondiovision, le rendez-vous de musique classique le plus populaire au monde.

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Aujourd’hui, ce sont plus de 90 pays qui diffusent en radio et à la télévision un événement qui attire plus de cinquante millions de spectateurs et auditeurs, ce qui en fait le deuxième programme télévisé le plus regardé dans le monde, après le concours de l’Eurovision.

“Jusque dans les années 1980, le Concert du Nouvel An était très regardé et apprécié, mais n’était pas d’envergure internationale”, explique Daniel Froschauer, directeur de l’Orchestre Philharmonique de Vienne, dans l’émission Tout un monde du 29 décembre 2023. “Il l’est devenu lorsqu’on a demandé à Lorin Maazel s’il pouvait diriger le concert, ce qu’il a fait six ou sept fois, puis sont venus Herbert von Karajan, Claudio Abbado, Carlos Kleiber, ou encore Riccardo Muti. L’intérêt international est alors devenu immense.”

Ce sont les musiciens qui choisissent le chef

Jusqu’en 1953, le chef Clemens Krauss a dirigé les concerts du Nouvel An. Suite à son décès, Willi Boskovsky reprend la direction artistique de l’événement. Il tiendra la baguette durant 25 ans, avant d’être remplacé par Lorin Maazel jusqu’en 1986. Les musiciens de l’orchestre décident par la suite de choisir chaque année un chef différent. Une nomination qui équivaut, pour un chef, à l’une des plus grandes reconnaissances dans le milieu classique.

Après plus de 80 représentations, avec 19 chefs d’orchestre différents, tous des hommes, y a-t-il une chance que l’Orchestre philharmonique de Vienne choisissent prochainement une femme pour tenir la baguette lors de cet événement prestigieux? A cette question posée il y a environ une année par un journaliste, Daniel Froschauer, directeur de la phalange viennoise, a eu cette réponse laconique: “Nous aurons une cheffe lorsque le temps sera venu” ce qui n’a pas manqué de faire réagir.

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Réputé conservateur, l’Orchestre philharmonique de Vienne a lui-même été longtemps constitué que d’hommes. Aujourd’hui, il y a 24 femmes sur les quelque 145 membres que compte cet ensemble.

Les airs les plus connus joués durant des rappels très ritualisés

Lors du Concert du Nouvel An, il n’y a pas de place pour l’improvisation. Tout est protocolé et certains rituels sont très attendus du public, en particulier ceux qui prennent place durant les rappels.

Depuis 1958, et à quelques exceptions près, les bis sont au nombre de trois. Le premier est généralement une polka rapide. Place ensuite au célébrissime “Beau Danube bleu” de Johann Strauss fils, qui est interrompu après quelques mesures par les applaudissements du public. Le chef se tourne alors vers la salle et prononce cette phrase, accompagné sur les derniers mots de l’ensemble des musiciens et musiciennes: “Die Wiener Philharmoniker und Ich wünschen Ihnen Prosit Neujahr!” (“L’orchestre philharmonique de Vienne et moi, vous souhaitons une bonne nouvelle année!”).

Après avoir interprété la valse viennoise la plus connue, le concert se termine par la non moins célèbre “Marche de Radetzky” de Johann Strauss père, qui fait elle aussi l’objet d’un rituel très apprécié. Dès les premières notes, le chef d’orchestre se tourne vers la salle et invite les auditeurs et auditrices à frapper la mesure dans leurs mains, en leur précisant, grâce à sa gestuelle à quels moments le faire ou pas et avec quelle intensité.

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Des billets attribués par tirage au sort

En réalité, chaque année, l’Orchestre philharmonique de Vienne propose au public non pas un, mais trois concerts à l’occasion des fêtes de fin d’année: la répétition générale du 30 décembre, le concert de la Saint-Sylvestre et le plus connu, celui du jour de l’an. Ces concerts se déroulent dans la Salle dorée du Musikverein de Vienne, l’un des lieux de concert le plus célèbres au monde, réputé pour sa beauté et son acoustique. Mais ce temple de la musique classique ne peut accueillir “que” 2000 personnes. Trop peu pour combler la demande internationale de cet événement incontournable.

Un système de tirage au sort a donc été mis en place. Pour espérer obtenir un ticket, il faut s’inscrire durant le mois de février déjà sur le site de l’Orchestre philharmonique de Vienne. Les élus et élues sont contactés environ un mois plus tard. Quant aux prix, il faut compter entre 20 et 500 euros pour le 30 décembre, 25 et 800 euros pour le 31 décembre et 35 à plus de 1000 euros pour le concert du 1er janvier.

Andréanne Quartier-la-Tente
Le concert du Nouvel An, présenté par Benoît Perrier, est à voir et à écouter en direct sur RTSUn et sur Espace 2, le 1er janvier 2024 à partir de 11h15.
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