Home » International » Le Conseil d’administration du FMI conclut les consultations au titre de l’article IV de 2024 avec la Bosnie-Herzégovine

Le Conseil d’administration du FMI conclut les consultations au titre de l’article IV de 2024 avec la Bosnie-Herzégovine

by Nouvelles
Le Conseil d’administration du FMI conclut les consultations au titre de l’article IV de 2024 avec la Bosnie-Herzégovine

Le Conseil d’administration du FMI conclut les consultations au titre de l’article IV de 2024 avec la Bosnie-Herzégovine

20 juin 2024

Washington DC: Le 13 juin, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations au titre de l’article IV.[1] avec la Bosnie-Herzégovine (BiH) selon un principe de «laps-of-time».[2]

La croissance s’est révélée résiliente malgré les conséquences persistantes de la guerre en Ukraine. Il a ralenti à 1,7 pour cent en 2023 contre 4,2 pour cent en 2022, mais devrait augmenter à 2,5 pour cent cette année et rester modéré à environ 3 pour cent à moyen terme. L’inflation a progressivement diminué, passant d’un pic de 17,4 pour cent en octobre 2022 à 6 pour cent en moyenne en 2023 et devrait encore diminuer pour atteindre 3 pour cent en 2024. Toutefois, l’inflation hors prix des produits alimentaires et de l’énergie s’avère plus persistante, reflétant la persistance des salaires. pressions.

L’incertitude entourant les perspectives est élevée et les risques à la baisse l’emportent, notamment un ralentissement brutal en Europe, une volatilité accrue des prix des matières premières et des tensions politiques intérieures croissantes. D’un autre côté, les progrès sur la voie de l’adhésion à l’Union européenne pourraient donner un coup de pouce aux réformes, avec des retombées positives.

Le solde budgétaire s’est détérioré, passant d’un excédent de 0,9 % en 2022 à un déficit de 1,7 % en 2023, reflétant l’impact cumulé de plusieurs augmentations permanentes des salaires publics et des prestations sociales. L’augmentation des déficits et les importants remboursements de la dette ont entraîné une forte réduction des dépôts publics, érodant ainsi les réserves. La dette publique totale a augmenté pour atteindre 32,2 % en 2023, et les besoins de financement sont élevés dans les deux entités.

Évaluation du Conseil d’administration

L’économie de la Bosnie-Herzégovine a fait preuve de résilience dans un environnement difficile. La croissance devrait se renforcer à partir de cette année, mais à des niveaux qui ne mèneront pas à une convergence vers l’UE. L’inflation continuera de baisser, mais les pressions sur les salaires persisteront. Les risques restent élevés, notamment en raison d’une intensification des conflits régionaux et d’un ralentissement brutal en Europe, et au niveau national, en raison de tensions politiques croissantes et de politiques macroéconomiques plus expansionnistes. D’un autre côté, l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE pourrait stimuler la dynamique des réformes et la confiance.

La politique budgétaire devrait se concentrer sur la réduction des dépenses courantes tout en préservant les dépenses d’investissement propices à la croissance. Le solde budgétaire global devrait s’élargir pour atteindre 2,4 % du PIB en 2024, contre 1,7 % en 2023, reflétant l’impact cumulé de plusieurs augmentations permanentes des salaires et des prestations sociales dans la fonction publique. Les autorités devraient s’efforcer de contenir les déficits en maîtrisant la masse salariale du secteur public, en évitant les augmentations discrétionnaires des prestations sociales et les nouvelles mesures de soutien, et en réexaminant d’autres dépenses courantes. Ils devraient préserver les dépenses d’investissement public propices à la croissance. Les risques budgétaires liés aux augmentations du salaire minimum et au plafonnement des prix de l’électricité devraient être atténués.

Les autorités devraient réduire les besoins de financement et préparer des plans d’urgence au cas où le financement ne pourrait être obtenu. Les marges de manœuvre budgétaires ont été érodées en raison de l’augmentation des déficits budgétaires, des remboursements importants de la dette et du retrait des dépôts publics. Les deux entités sont confrontées cette année à d’importants besoins de financement qui ne pourront probablement pas être satisfaits uniquement sur le marché intérieur. Leurs budgets envisagent d’importantes émissions de dette, dont certaines doivent encore être clairement identifiées. Les autorités devraient réduire les déficits pour contenir les besoins de financement, consolider leurs plans d’emprunt et identifier de nouvelles coupes dans les dépenses courantes pour se préparer à d’éventuels déficits de financement.

Des réformes sont nécessaires pour reconstituer les marges de manœuvre budgétaires tout en améliorant la qualité des dépenses. Des réformes, notamment une révision de l’emploi public, des salaires et des prestations sociales, sont nécessaires pour favoriser un retour à l’excédent à moyen terme. Les ressources devraient être réaffectées des dépenses courantes aux dépenses en capital, principalement sur les infrastructures, l’énergie verte et la numérisation. En fin de compte, des recettes supplémentaires doivent être mobilisées, notamment en réduisant les exonérations fiscales.

Le système de caisse d’émission reste un point d’ancrage de la stabilité et doit être préservé. Il convient de résister fermement aux pressions exercées sur la banque centrale pour qu’elle finance les budgets publics ou qu’elle accorde des crédits aux banques.

La CBBH devrait renforcer davantage le cadre de réserves obligatoires, notamment en augmentant les taux de rémunération des réserves bancaires. Il convient de poursuivre le respect des réserves obligatoires sur les dépôts en devises et de passer d’un respect partiel à un respect total après la période de transition. Réduire l’écart avec les taux d’intérêt de la zone euro réduirait l’incitation des banques à placer des fonds à l’étranger, limitant ainsi les sorties de capitaux. En supposant que l’augmentation des rémunérations se répercute sur les taux débiteurs, cela pourrait également contribuer à réduire davantage l’inflation.

Les risques du secteur financier doivent continuer à être étroitement surveillés et la préparation aux crises renforcée. Les classifications des actifs bancaires et les provisions pour pertes sur prêts doivent refléter avec précision les risques et les pertes de crédit. Les mesures temporaires visant à contenir la hausse des taux débiteurs devraient expirer cette année comme prévu. L’introduction de coussins contre le risque systémique est la bienvenue ; l’introduction de volants de sécurité supplémentaires et de mesures axées sur les emprunteurs améliorerait encore davantage la boîte à outils macroprudentielle. La création d’un fonds de stabilité financière à l’échelle de la Bosnie-Herzégovine pour faciliter les restructurations bancaires et fournir des liquidités à titre exceptionnel renforcerait considérablement le filet de sécurité financière. Les autorités sont encouragées à demander un PESF, qui permettrait d’évaluer la résilience face à des risques croissants et fournirait une feuille de route pour les réformes du secteur financier, notamment liées à l’adhésion à l’UE.

La transition vers l’énergie verte et la préparation à l’introduction d’une tarification européenne du carbone nécessitent une action immédiate. Les autorités devraient introduire une tarification du carbone dès que possible. Ils devraient supprimer progressivement les subventions à l’électricité et établir un ETS aligné sur l’UE, avec des alternatives provisoires de tarification du carbone telles qu’une taxe ou un accise comme mesure possible, étant donné qu’un ETS peut prendre plusieurs années à mettre en œuvre.

Les réformes visant à améliorer la gouvernance, à protéger l’intégrité financière, à lutter contre la corruption et à intensifier la numérisation doivent être accélérées pour stimuler la croissance. La surveillance, la transparence et les opérations des entreprises publiques devraient être améliorées, les faiblesses des marchés publics corrigées et la gestion des investissements publics renforcée. L’adoption récente des lois sur la LBC et les conflits d’intérêts est une étape bienvenue, et les autorités devraient agir de manière décisive et efficace pour mettre en œuvre les nouvelles lois. Les autorités sont encouragées à demander au FMI une évaluation diagnostique complète de la gouvernance afin de contribuer à éclairer et à prioriser les réformes. Placer la Bosnie-Herzégovine sur la voie d’une croissance plus élevée et offrir à sa population davantage d’opportunités réduira à terme l’émigration.

Tableau 1. Bosnie-Herzégovine : indicateurs économiques sélectionnés, 2020-2029

2020

2021

2022

2023

2024

2025

2026

2027

2028

2029

Prél.

Projection

PIB nominal (milliards de km)

34,7

39.1

45,6

48,9

51,8

54,8

57,9

60,9

63,9

67.2

Épargne nationale brute (en pourcentage du PIB)

19.7

23,7

23.1

22,5

22.3

21,7

21,7

21,8

21,8

21.9

Investissement brut (en pourcentage du PIB)

22.6

25,5

27,5

25.3

25.6

25.6

25,7

25,8

25,8

25,8

(Pourcentage de changement)

PIB réel

-3.0

7.4

4.2

1.7

2.5

3.0

3.0

3.0

3.0

3.0

Déflateur du PIB

0,1

5.0

11.8

5.5

3.2

2.7

2.6

2.1

2.0

2.0

IPC (moyenne de la période)

-1.1

2.0

14,0

6.1

3.0

2.7

2.5

2.0

2.0

2.0

Argent et crédit (fin de période)

Monnaie de base

10.7

17.4

3.3

-1,7

3.5

Monnaie au sens large

7.1

12.4

5.5

7.6

2.9

Crédit au secteur privé

-2,8

4.0

4.9

7.4

5.2

(Pourcentage du PIB)

Opérations des administrations publiques

Revenu, dont:

40,8

40,5

39,6

40,8

41.4

41.1

41.1

41.2

41.3

41.3

Impôts

21,5

22,0

21,8

22.3

22,7

22.6

22.6

22,7

22,8

22,8

Cotisations sociales

15,5

14.8

14.2

15.1

15.3

15.3

15.3

15.3

15.3

15.3

Dépense

45.4

39,9

38,6

42,5

43,8

43,5

43.2

42,9

42,5

42.3

dont: Dépenses d’investissement

5.4

4.1

3.8

4.0

4.2

4.3

4.3

4.3

4.3

4.3

Solde budgétaire

-4,6

0,6

0,9

-1,7

-2,4

-2,4

-2.1

-1,7

-1,2

-0,9

Solde budgétaire primaire

-3,9

1.3

1,5

-0,8

-1,3

-1.1

-0,7

-0,2

0,2

0,6

Dette totale des administrations publiques

37.1

35,6

31,0

32.2

34.2

35.3

36.1

36,9

37,7

38,0

Dette publique intérieure 1/2/

10.9

9.0

8.0

12.1

13.6

15.2

16.6

18.2

19.5

20.6

Dette extérieure des administrations publiques

26.2

26,7

23,0

20.1

20,7

20.1

19.5

18.7

18.2

17.3

(Pourcentage du PIB)

Balance des paiements

Exportations de biens et services

34,6

42,5

48.1

44.1

43,6

43,6

43,5

43.4

43.3

43.1

Importations de biens et services

48,0

53,8

61,9

56,9

56,6

57,0

57,0

56,9

56,9

56,6

Balance commerciale

-13,4

-11.3

-13,8

-12,8

-13,0

-13,4

-13,5

-13,5

-13,6

-13,5

Transferts courants, nets

11.1

10.8

10.6

10.2

10.1

10.1

10.1

10.1

10,0

9.9

Solde du compte courant

-2,8

-1,8

-4.3

-2,8

-3.3

-3,9

-4.1

-4.0

-4.0

-4.0

Investissement direct étranger (+=entrée)

2.0

2.7

3.0

3.3

3.0

2.9

2.8

2.8

2.8

2.7

Réserves officielles brutes (millions d’euros)

7 105

8 372

8 228

8 342

8 684

9 080

9 348

9 670

10 034

10 388

(En mois d’importations)

7.9

7.0

6.9

6.7

6.5

6.5

6.3

6.2

6.2

6.1

(En pourcentage de la base monétaire)

112,9

113.3

107,8

111.2

(En pourcentage de la mesure ARA du FMI)

121,8

127,3

115,8

113.4

111,9

110.3

Dette extérieure 3/

63,9

57.4

51,7

49,5

49.4

48,8

48.1

47,5

47,0

46,5

Éléments pour mémoire :

Taux de chômage (définition nationale) 4/

15.9

17.4

15.4

13.2

PIB par habitant (en euros)

5 092

5 750

6 716

7 225

7 660

8 127

8 612

9 082

9 569

10 086

Écart de production (en pourcentage du PIB potentiel)

-4.1

0,3

1.6

0,4

0,0

0,1

0,1

0,1

0,1

0,1

TCER (Indice 2016=100)

98,7

98,5

102.3

103,6

BAS (Indice 2016=100)

115,9

117.1

117.4

120,4

Sources : autorités de Bosnie-Herzégovine ; et estimations et projections des services du FMI.

1/ En moyenne, la moitié du stock de la dette intérieure est indexée sur l’euro.

2/ Le stock de la dette intérieure des administrations publiques n’inclut pas les arriérés intérieurs ni ceux des entreprises publiques.

3/ Inclut les prêts interentreprises dans la dette extérieure privée.

4/ Le taux de chômage de 2021 n’est pas comparable à celui de 2020 en raison de la refonte de la méthodologie de l’enquête sur les forces de travail (LFS) du BHAS conformément à la réglementation de l’UE. Le taux de chômage de 2020 n’est pas comparable à celui de 2019 en raison d’un changement dans le plan d’échantillonnage, qui a été défini séparément chaque année avant 2020 et a été remplacé depuis par un plan d’échantillonnage à composantes de panel dans lequel les ménages ont été réenquêtés quatre fois.

[1] En vertu de l’article IV des Statuts du FMI, le FMI organise des discussions bilatérales avec ses membres, généralement chaque année. Une équipe visite le pays, collecte des informations économiques et financières et discute avec les responsables de l’évolution économique et des politiques du pays. De retour au siège, le personnel prépare un rapport qui sert de base aux discussions du Conseil d’administration.

[2] Le Conseil d’administration prend des décisions selon sa procédure de défaut de délai lorsqu’il convient qu’une proposition peut être examinée sans convoquer de discussions formelles.

Département de la communication du FMI
RELATIONS AVEC LES MÉDIAS

ATTACHÉ DE PRESSE: Eva-Maria Graf

Téléphone: +1 202 623-7100E-mail: [email protected]

@Porte-parole du FMI

You may also like

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.