Le Conseil permanent aborde la situation de transition au Guatemala

Remarques de
Ambassadeur Francisco O. Mora
4 décembre 2023

Monsieur le Président, suite à l’exposé de la CIDH la semaine dernière, ma délégation a déclaré que toute tentative de supprimer l’immunité des hauts responsables directement impliqués dans les élections libres et équitables au Guatemala ouvrirait la boîte de Pandore. Monsieur le Président, le gouvernement du Guatemala a maintenant ouvert cette boîte, et nous entrons dans une nouvelle phase beaucoup plus dangereuse du processus de transition électorale.

Les autorités du Guatemala continuent d’aggraver cette crise en prenant des mesures de leur propre choix, souvent au mépris de la volonté du peuple guatémaltèque ainsi qu’au mépris des déclarations et résolutions de cet organe. Il a décidé de faire monter les enjeux pour toute la région. Le mépris total de la volonté du peuple guatémaltèque a été clairement démontré.

Nous avons déjà vu ce film : l’histoire regorge d’exemples de pays suivant une voie similaire, et la voie à suivre est semée d’embûches. Si nous – nous, le Conseil permanent, cet organe – ne parvenons pas à nous lever et à élever nos voix en faveur de la démocratie au Guatemala, l’impact s’étendra au-delà du seul Guatemala. J’ai souvent dit lors des séances que nous avons eues sur cette question difficile qu’il s’agissait d’un test, d’un test pour cette organisation. C’est le moment de défendre la démocratie, monsieur le président. Si nous ne le faisons pas ensemble, nous échouerons ensemble.

Contrairement aux autorités guatémaltèques, l’Organisation des États américains, dont le Guatemala est membre, a toujours démontré son engagement en faveur d’une transition électorale pacifique, de la démocratie et de l’État de droit au Guatemala.

En fait, chers collègues, aujourd’hui marque le neuvième fois depuis juin que ce Conseil permanent discute de la situation troublante et croissante au Guatemala.

Il y a à peine deux semaines, nous avons adopté une résolution et, le 29 novembre, nous avons tous entendu un rapport inquiétant de la part de la CIDH sur l’état lamentable de la démocratie et des droits de l’homme au Guatemala. Un jour plus tard, Monsieur le Président, le Congrès guatémaltèque, pratiquement au moment où nous discutions de la résolution, le Congrès guatémaltèque, dans des circonstances très douteuses, a levé l’immunité de quatre magistrats du Tribunal électoral suprême, qui ont depuis fui le pays, Monsieur le Président.

Dans notre résolution du 15 novembre, nous avons appelé tous branches du gouvernement guatémaltèque à cesser leurs actes d’intimidation contre les responsables électoraux et le parti Mouvement Semilla.

En tant qu’organisme, nous avons spécifiquement appelé le ministère public guatémaltèque à cesser d’empêcher une transition pacifique. Malheureusement, nos demandes répétées au titre de la Charte démocratique interaméricaine ont été non pas partiellement ignorées, mais complètement ignorées.

Chers collègues, le chapitre quatre de la Charte démocratique interaméricaine décrit la procédure à suivre lorsque l’ordre démocratique est menacé dans l’un de nos confrères.

Monsieur le Président, les États-Unis sont en conversation avec un grand nombre de délégations proposant un nouveau projet de résolution plus sérieux compte tenu de l’attaque croissante contre la démocratie au cours du processus de transition au Guatemala. Avec votre accord, Monsieur le Président, nous diffuserons ce texte après cette réunion à tous les États membres pour examen et négociation au cours des prochains jours. Nous avons hâte de discuter de ce texte avec vous tous pendant cette période.

Rappelons que cette Organisation reste un partenaire d’espoir pour le peuple guatémaltèque. En tant que gestionnaires responsables de la Charte démocratique, nous devons faire en sorte que leur volonté, celle du peuple guatémaltèque, soit respectée.

Merci, monsieur le président.

Par la mission américaine OEA | 4 décembre 2023 | Sujets : Non classé