Nouvelles Du Monde

Le coût élevé de la réparation du pont Touzel et les défis de la gestion des infrastructures routières dans l’Est-du-Québec

Le coût élevé de la réparation du pont Touzel et les défis de la gestion des infrastructures routières dans l’Est-du-Québec

Suite à la fermeture du pont Touzel, les contribuables du Québec ont dépensé des millions de dollars pour affréter un avion et réparer l’infrastructure qui constitue le seul lien routier de la Minganie avec le reste du Québec.
• Lire aussi: Une entreprise avait recommandé le démantèlement du pont Touzel en 2020
• Lire aussi: Un nouveau pont est attendu sur la Côte-Nord
• Lire aussi: Le pont Touzel: l’économie de la Minganie en souffre

C’est jeudi que le ministère des Transports du Québec a publié le contrat de 6 millions de dollars conclu avec l’entreprise Nolinor aviation. Selon le système électronique d’appels d’offres du gouvernement du Québec (SEAO), il s’agissait d’une “situation d’urgence” nécessitant “le transport de marchandises dans la région de la Minganie suite à la fermeture de la route 138” causée par une fissure découverte en mai dernier sur le pont Touzel.

Il convient d’ajouter un montant de 425 000 $ versé à Stellaire Construction pour la réparation de l’infrastructure, également versé en “situation d’urgence”. Et ces dépenses ne constituent pas une liste exhaustive des coûts engendrés par la fermeture du pont.

Lire aussi  Adobe efface une partie de son cloud

“En cas d’urgence, ce sont évidemment des dépenses nécessaires pour que nous puissions acheminer l’aide aux sinistrés causée par la coupure de la route. Il y a des produits de première nécessité qui doivent être livrés. On voit que cela coûte cher”, a déclaré Yannick Hémond, professeur en résilience, risque et catastrophes au département de géographie de l’UQAM.

Ce n’est pas la première fois que le Québec doit intervenir en urgence dans cette région sablonneuse où se trouve la route 138. Dans un rapport daté de 2020, la société de génie-conseil WSP qualifie le tronçon routier de 1 760 mètres près du pont de “très vulnérable et fragile, nécessitant la plupart du temps des travaux d’urgence”.

“Selon un ingénieur du ministère des Transports consulté par WSP, maintenir et entretenir ce lien routier coûte environ 1 million de dollars tous les cinq ans”, indique le document commandé par le gouvernement du Québec.

Nous avons transmis le rapport de WSP à Andy Guyaz, secrétaire-trésorier de l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec.

Lire aussi  Affaire Pozzolo, la mémoire de Delmastro aux procureurs "il était blanc et catatonique"

“Il n’est peut-être pas normal de dépenser de l’argent chaque année pour maintenir le réseau dans cette région, alors qu’il est dégradé par le fleuve, les vagues et l’augmentation du niveau de la rivière”, a-t-il déclaré.

Comme Yannick Hémond, Andy Guyaz souligne que les interventions d’urgence sur le réseau routier coûtent plus cher au gouvernement du Québec que celles qui sont planifiées.

Agir en prévention plutôt qu’en urgence pour limiter les coûts est loin d’être simple, car il faut tenir compte des enjeux financiers et de main-d’œuvre dans cette région située à plus de 100 kilomètres à l’est de Sept-Îles.

“Pour le gouvernement aussi, il est toujours plus compliqué de réaliser des travaux en région, notamment sur la route 138 après Sept-Îles. Il y a moins d’entreprises, plus de déplacements, plus de mobilisation pour plus de personnel qui doit se déplacer. Cela entraîne nécessairement des coûts supplémentaires”, a expliqué Andy Guyaz.

Face aux changements climatiques, le ministère des Transports doit agir plus rapidement, selon Yannick Hémond, qui indique que le cas du pont Touzel est l’un des nombreux exemples de l’adaptation climatique nécessaire du réseau routier de l’est du Québec.

Lire aussi  Augmentation des faillites d'entreprises - L'industrie du bois et de l'ameublement est particulièrement vulnérable aux faillites - Actualités

“C’est la grande question que nous nous posons. Nos gouvernements sont-ils prêts à s’adapter ? Il est une seconde avant minuit. Le ministère des Transports doit relever d’énormes défis en termes d’infrastructures pour s’adapter aux changements climatiques”, a-t-il lancé.

Le ministère des Transports du Québec n’a pas été en mesure de répondre à nos questions vendredi. La cause de la fissure découverte en mai sur le pont Touzel, qui enjambe la rivière Sheldrake, reste inconnue.
#Fissure #dans #pont #Québec #dépense #des #millions
publish_date]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT