Le Crif Grenoble-Dauphiné demande au Préfet de l’Isère d’organiser des assises locales de lutte contre l’antisémitisme

Le Crif Grenoble-Dauphiné demande au Préfet de l’Isère d’organiser des assises locales de lutte contre l’antisémitisme

Hervé Gerbi, président du Crif (conseil représentatif des institutions juives de France) de Grenoble-Dauphiné, est inquiet face à la multiplication des actes antisémites, dans l’agglomération grenobloise, depuis les attentats du 7 octobre perpétrés par le Hamas et la guerre qui a ensuite éclaté entre Israël et le Hamas, qui dirige Gaza.

Le nombre d’actes antisémites recensés en France a presque quadruplé en 2023, à 1 676 contre 436 en 2022, selon le ministère de l’Intérieur.

L’antisémitisme gagne les jeunes générations

Hervé Gerbi souligne que l’antisémitisme gagne les jeunes générations et il donne un exemple : “Il y a dix jours, un jeune de 13 ans s’est présenté devant l’école juive de Grenoble et il a braqué vers la porte d’entrée une arme factice. Il a été filmé par la caméra de vidéo surveillance. Il a été convoqué devant le délégué du procureur. Lui et ses parents ont refusé une mesure de réparation qui leur était proposé comme alternative à un procès. Il aurait rencontré un membre du Crif pour avoir une discussion, car je crois à la pédagogie contre l’ignorance. Mais il a refusé, il sera donc jugé par le tribunal pour enfants début juin.” précise Hervé Gerbi, qui est aussi avocat.

Et il s’interroge : “C’est un geste qui marque très bien dans quel climat nous sommes. Je ne sais pas si à 13 ans on peut avoir de la haine. En revanche, à 13 ans, on est souvent porteur de ce que l’on entend autour de soi. Il faut trouver un moyen pour éviter que nos jeunes de 13 ans aient autre chose à faire que de venir ainsi passer un message à la communauté juive”

Hervé Gerbi nous montre de nombreuses photos faites dans l’agglomération grenobloise de tags antisémites. On peut y lire plusieurs fois des inscriptions comme : “morts aux juifs” telles qu’on en voyait dans les années 30. Il y a aussi cette photo d’un petit train en bois, un jeu pour enfants dans le jardin des Dauphins à Grenoble, sur lequel on a écrit : “Auschwitz” avec un numéro qui fait penser à celui qu’on tatouait sur le bras des déportés.

Voilà un “échantillon” des tags antisémites retrouvés sur les murs de l’agglo grenobloise –
@Crif Grenoble-Dauphiné

“A chaque fois le Crif fait un signalement au Parquet. J’ai aussi écrit au maire de Grenoble pour que ces tags soient effacés le plus rapidement possible. Mais souvent, ils réapparaissent.” déplore Hervé Gerbi qui lance donc un appel au Préfet de l’Isère, alors que ce mardi sur le campus de Grenoble, une centaine de manifestants a installé des tentes devant l’amphi Weil pour symboliser la vie des Gazaouis sous les bombes israéliennes.

Pour l’organisation d’assises locales contre l’antisémitisme

“Il faut organiser localement des assises contre l’antisémitisme, comme celles que le gouvernement a lancées lundi 6 mai à Paris. Les élus, la justice, le Rectorat, les associations, on doit se retrouver ensemble autour d’une table pour mettre au point une politique de proximité de lutte contre l’antisémitisme. On doit se réunir tous pour dire : sommes-nous d’accord sur le constat de la hausse dangereuse de ces actes antisémites?”

Le Crif déplore que les barrières sautent sous couvert de liberté d’expression et Hervé Gerbi évoque, pour illustrer son propos, un post sur Facebook d’un ancien élu d’opposition au maire d’Allevard, Sidney Rebboah, d’origine juive. L’ancien élu en question qui a démissionné en janvier dernier, Jean-Luc Mollard, a publié un dessin, intitulé “cuisson d’un steak”. avec des mentions : saignant, à point, cuit, très cuit et à côté de la dernière image du steak brûlé, est écrit le nom du maire.

Enquête pour incitation à la haine

Pour Sidney Rebboah, il s’agit d’un acte antisémite car cela fait référence aux fours crématoires. “Je vais porter plainte” nous a-t-il déclaré. “C’est intolérable, je ne peux pas laisser passer cela”

Pour l’auteur du post, en revanche, c’est de l’humour. “C’est une blagounette sur François Fillon que j’ai trouvée sur internet.” explique Jean-Luc Mollard. “J’ai changé le nom de François Fillon par celui de Sidney Rebboah. Pour moi, cela veut dire qu’en politique, il est grillé, comme Fillon avec le Pénélope Gate. Car Monsieur Rebboah a augmenté les impôts des Allevardins de 15 %. Mais comme je vois que ma blague tombe à plat, je m’excuse” tout en regrettant que la liberté d’expression soit mise à mal “alors qu’en 2015 : on était tous Charlie” regrette l’ancien élu qui répète ne pas être antisémite.

Quant au Parquet de Grenoble, il a ouvert une enquête pour incitation à la haine, confiée à la brigade des recherches de la gendarmerie de Meylan.

2024-05-08 06:00:03
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