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Le débat continue sur la « couche crémeuse » dans le système de réservation indien

by Nouvelles

Depuis l’élaboration de la Constitution, le concept de « couche crémeuse » dans la réserve est devenu un sujet central de débat et d’examen juridique en Inde.

PRIME L’arrêt autorisant la sous-classification au sein des SC, tout en visant à remédier aux disparités internes, présente certains avantages ainsi que des inconvénients. (Getty Images/iStockphoto)

Les lois ou toute politique sur le système de réservation ont été mises en œuvre pour remédier aux inégalités historiques et sociales auxquelles sont confrontées les communautés marginalisées. Même après 75 ans d’indépendance, il existe un dilemme constant quant à savoir qui devrait être inclus dans la catégorie réservée, ainsi que l’inclusion des individus issus de familles aisées au sein de ces groupes. Les groupes marginalisés ont soulevé à maintes reprises des inquiétudes quant à l’équité et à l’efficacité du système.

La désignation de castes répertoriées (SC) en Inde trouve ses racines dans le contexte historique de l’intouchabilité et du traitement de certains groupes comme des « classes défavorisées ». Dès 1916, des discussions au sein du Conseil législatif indien suggéraient que les « classes défavorisées » devraient inclure les tribus criminelles et nomades, les tribus aborigènes et les intouchables. Puis, la loi sur le gouvernement de l’Inde de 1935 a officiellement reconnu ces « classes défavorisées » comme des « castes répertoriées », renforçant ainsi leur lien.

Le lien historique entre les « classes défavorisées » et les « castes répertoriées » souligne l’impact continu des hiérarchies sociales et la persistance des désavantages auxquels sont confrontés ces groupes, ce qui a donné lieu à des dispositions constitutionnelles spécifiques visant à leur protection et à leur élévation.

La décision de la Cour suprême dans l’affaire État du Pendjab et autres c. Davinder Singh et autres. a apporté un éclairage supplémentaire sur les complexités entourant l’exclusion de la couche crémeuse du système de réservation en examinant la constitutionnalité de la sous-classification des SC pour les réservations dans les services publics. La référence à un banc plus large a été faite pour déterminer si le principe de la « couche crémeuse », qui exclut les membres les plus avancés socialement et économiquement d’une classe défavorisée des réservations, s’applique aux SC. L’effet le plus significatif de ce jugement est qu’il renverse le précédent établi par EV Chinnaiah contre l’État d’AP et autres.où il a été jugé que la sous-classification au sein des castes répertoriées était inadmissible au regard de la Constitution. Le présent jugement a jugé que cette interprétation était erronée et, après avoir analysé diverses dispositions constitutionnelles, notamment les articles 14, 15, 16, 341 et 342, il a jugé que la sous-classification au sein des SC était autorisée pour offrir un traitement plus avantageux aux groupes les plus défavorisés au sein de la catégorie des castes répertoriées.

Article 341 et classification homogène

Le lien entre l’article 341 et le concept de classification homogène est complexe, car le cœur du problème réside dans la question de savoir si la catégorisation de certaines castes en tant que SC en vertu de l’article 341 crée une classe rigoureusement homogène ou si elle permet la reconnaissance de différences internes et la possibilité d’une sous-classification. L’article 341 habilite le président de l’Inde à préciser, par voie de notification publique, les castes, races ou tribus considérées comme SC pour la Constitution. Ce processus de spécification crée une catégorie juridique distincte – les « castes répertoriées » – ayant droit à certains avantages et protections.

Auparavant, dans le jugement de Chinnaiah, le concept de « fiction présumée » était au cœur de l’argument contre la sous-classification, où il a été soutenu que la reconnaissance de sous-catégories au sein de la SC équivaudrait à « bricoler » la liste présidentielle, portant ainsi atteinte à l’objectif et à l’autorité de l’article 341.

Toutefois, le présent arrêt rejette cette interprétation, estimant que l’article 341 ne crée pas une catégorie homogène, intégrée et absolue à toutes fins. Il soutient plutôt que la « fiction présomptive » de l’article 341 sert à l’objectif limité d’identifier et de distinguer les SC des autres groupes en vue d’une protection constitutionnelle. L’arrêt souligne que si l’article 341 crée une catégorie juridique spécifique, il n’efface pas les réalités historiques et sociales des différences internes à ce groupe.

Jugement dissident du juge Bela M. Trivedi

Le jugement prononcé par le juge Bela M. Trivedi a confirmé le précédent établi dans EV ChinnaiahElle a souligné les dangers potentiels de permettre aux États de modifier la liste présidentielle des Cours suprêmes. Elle souligne l’importance de la discipline judiciaire et des doctrines du précédent et du stare decisis, qui découragent le renversement de lois établies sans raisons impérieuses. Elle affirme que le renversement de tels précédents sans justification solide peut créer de l’incertitude et affaiblir le système juridique.

Trivedi souligne que la Constitution, et plus particulièrement son article 341, confère au Président l’autorité exclusive d’identifier et de préciser les groupes reconnus comme SC. Permettre aux États de sous-classer ces groupes, selon elle, revient essentiellement à leur donner le pouvoir de modifier la liste présidentielle, outrepassant ainsi leur autorité constitutionnelle.

Elle soutient en outre que le recours à l’affaire Indra Sawhney pour justifier la nécessité d’une sous-classification au sein des SC est déplacé. Elle souligne que l’arrêt Indra Sawhney, qui portait sur les réserves pour les autres classes défavorisées, a explicitement déclaré son inapplicabilité aux SC et aux tribus répertoriées.

Sous-classification au sein des SC : avantages et inconvénients

L’arrêt autorisant la sous-classification au sein des SC, tout en visant à remédier aux disparités internes, présente certains avantages mais aussi certains inconvénients. L’arrêt vise à garantir que les plus défavorisés parmi les SC bénéficient des avantages de la discrimination positive, favorisant une répartition plus équitable des ressources et des opportunités, et reconnaît également l’existence d’une « couche crémeuse » au sein des SC qui a progressé sur le plan socio-économique, permettant ainsi à l’État de concentrer ses efforts sur ceux qui restent marginalisés et réellement dans le besoin. En outre, l’exigence de données empiriques pour justifier la sous-classification garantit que les décisions sont fondées sur des critères objectifs plutôt que sur des distinctions arbitraires, favorisant ainsi l’équité et la transparence.

Au contraire, au lieu de tendre vers une société plus équitable et sans castes comme le prévoit la Constitution, la décision pourrait exacerber la conscience de caste et consolider ces classifications sociales. Autoriser la sous-classification au sein des SC pourrait ouvrir la voie à de nouveaux défis et conflits juridiques, car le processus de définition et de justification des critères de sous-catégorisation pourrait entraîner des litiges prolongés et créer une incertitude pour le gouvernement et les communautés concernées. On craint également que le processus de sous-classification ne soit susceptible de manipulation politique. Il pourrait être exploité par des partis politiques cherchant à apaiser des communautés spécifiques ou à consolider leurs banques de votes, ce qui pourrait compromettre l’objectif visé de justice sociale. En outre, la sous-classification pourrait créer un système dans lequel certains groupes développeraient un intérêt direct à maintenir leur statut défavorisé pour continuer à bénéficier des réserves.

Le jugement a mis en évidence la nécessité de trouver un équilibre entre l’engagement en faveur de l’égalité et les impératifs de discrimination compensatoire, ainsi que d’affiner et d’améliorer le système de réservation pour mieux servir les plus défavorisés. Dans le même temps, il introduit également de nouvelles complexités et un potentiel de conflits intracommunautaires qui nécessitent une gestion prudente.

Sanya Singh est avocate en exercice à New Delhi. Les opinions exprimées sont personnelles

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