Le déclin du gala du cinéma québécois : une perte pour la culture

Le déclin du gala du cinéma québécois : une perte pour la culture

Le 24 octobre 2022, Radio-Canada a mis fin au gala du cinéma qu’elle diffusait depuis 18 ans.

Une décision injustifiable pour un diffuseur public dont c’est la responsabilité de promouvoir la culture. La décision est arrivée au pire moment, puisque pour la première fois depuis 2011, six films québécois ont dépassé, l’an dernier, un million et plus de recettes au guichet.

Notre cinéma semble entrer dans une période aussi fertile qu’au début des années 2000. En 2005, les films québécois avaient compté pour 17% du box-office du Québec, un exploit comparable à celui du cinéma australien, pourtant beaucoup plus loin que le nôtre du rouleau compresseur de Hollywood.

Pour se faire pardonner, Radio-Canada met à l’affiche dimanche soir prochain, à 20h, sur ICI Première, Dans un cinéma près de chez vous, une sorte de Beaux Dimanches qu’animera l’actrice si sympathique Karine Vanasse.

Dans ce reportage documentaire de 90 minutes, la comédienne s’invite dans les coulisses de plus de deux douzaines de films québécois qui seront sur nos écrans cette année. Ironiquement, leur nombre et leur qualité font la preuve que la décision d’abandonner le gala annuel était bien intempestive.

KARINE ADORE LE CINÉMA

Frédéric Nassif, auteur du documentaire Les cèdres du Liban, réalise cette émission qui doit beaucoup à la vivacité, à la curiosité et, surtout, à l’attachement bien réel de Karine Vanasse pour le cinéma. Même si Dans un cinéma près de chez vous a pour mission de nous faire découvrir des films qui sont encore à l’étape du scénario comme Deux femmes en oren tournage comme 1995 de Ricardo Trogi ou en postproduction comme Les belles-sœursl’émission spéciale fait tout de même la part belle à Ru, un film qui est l’affiche depuis le 24 novembre.

Je savais qu’il y avait une longue amitié entre Karine Vanasse et Kim Thùy, mais j’ignorais que l’actrice avait été indirectement à l’origine de son premier roman. Dans l’émission, Kim Thùy raconte que Karine, à son retour de Thaïlande, lui avait donné un carnet de notes qu’elle avait dédicacé ainsi: «Il est temps que tu cesses d’offrir tes mots aux autres et que tu te mettes à écrire». C’est donc ainsi que serait né le roman Ru, tiré à 540 000 exemplaires et traduit en 28 langues.

L’émission de dimanche nous fait découvrir la réaction de Kim Thùy et de toute sa famille lorsqu’on leur a montré le film de Charles-Olivier Michaud au Festival international du film de Toronto.

KARINE ET ALANIS OBOMSAWIN

La rencontre de Karine avec Alanis Obomsawin est un autre moment fort. Ma vieille amie Alanis a réalisé 65 films depuis 1967. Elle pourrait quasiment justifier à elle seule l’existence même de l’Office national du film. Deux autres films de la cinéaste algonquine, La lumière du jour et Le cheval vert, sortiront cette année, mais ils ne seront pas ses derniers, jure Alanis qui n’a que 91 ans!

L’émission de plus d’une heure (90 minutes avec les messages publicitaires) donne vraiment hâte de découvrir les films de 2024, dont Deux femmes en orun remake que concoctent en secret la scénariste Catherine Léger et la réalisatrice Chloé Robichaud, Hôtel Silence de Léa Pool, qui pourrait être son dernier film selon ce qu’elle a laissé entendre, et la Pauline Julien qu’Anaïs Barbeau-Lavalette prépare avec autant d’affection que de fébrilité.

À la fin de l’émission, j’étais presque prêt à pardonner à Radio-Canada d’avoir laissé tomber le gala du cinéma. Un moment de faiblesse de ma part!

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