« Dans le monde de l’orgue, la cathédrale de Chartres a une place vraiment à part à cause du festival et du concours international d’orgue. Reconstruire cet instrument a donc une signification particulière. »
Patrick Armand, gérant de la manufacture d’orgues Muhlensein, installé à Eschau (Bas-Rhin), la plus ancienne entreprise en France encore en activité dans ce domaine, ne pouvait donc que postuler pour le chantier du grand orgue de Notre-Dame de Chartres.
Pourquoi le grand orgue de la cathédrale de Chartres est-il en cours de démantèlement ?
Associé à Olivier Chevron et Bertrand Cattiaux (maître d’art chargé de la direction artistique du projet, spécialiste de l’harmonie et des réglages sonores) au sein d’un groupement d’entreprises, le facteur d’orgues, meilleur ouvrier de France, a passé plus de 600 heures à dessiner tout l’intérieur de l’orgue chartrain pour relever le défi d’y insérer plus de 3.800 tuyaux et quatre claviers de soixante et une touches chacun.
Avant de lancer la construction du nouvel instrument, il s’attelle depuis une quinzaine de jours, à démonter l’orgue actuel, tuyau par tuyau et élément par élément.
« Dans l’instrument actuel, les tuyaux sont trop entassés, le son ne peut pas se développer », explique Patrick Armand. « L’acoustique de la cathédrale de Chartres est exceptionnelle. Il y a moyen de faire quelque chose à sa mesure. »
Laurence Franceschina
