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Le département d’Etat américain a qualifié d’«horribles» les allégations d’abus sexuels sur des détenus palestiniens par des soldats israéliens et a déclaré qu’Israël devait enquêter «rapidement» et «complètement», selon un porte-parole du département d’Etat.
« Il devrait y avoir une tolérance zéro à l’égard des abus sexuels, des viols, de tout détenu, point final », a déclaré le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, lors d’un point de presse.
Cette déclaration intervient après que les médias israéliens ont obtenu une fuite d’une vidéo de surveillance qui aurait montré des soldats israéliens agressant sexuellement une détenue palestinienne à la base de Sde Teiman dans le désert du Néguev en Israël.
Les images diffusées par la chaîne israélienne N12 semblent montrer un groupe de détenus allongés sur le sol dans ce centre de détention controversé situé dans le désert. On peut y voir un groupe de soldats emmener un détenu dans un coin du centre.
Plusieurs soldats de l’armée israélienne, qui travaillaient comme gardes à la base, font l’objet d’une enquête pour « suspicion de maltraitance grave » envers un prisonnier palestinien. L’armée israélienne a déclaré le mois dernier que sa division d’enquête criminelle de la police militaire (MPCID) enquêtait officiellement sur ces allégations.
Selon l’association Médecins pour les droits de l’homme en Israël (PHRI), la victime présumée, un homme d’une trentaine d’années, a été transportée dans un hôpital public israélien dans un état critique. Il souffrait de blessures au haut du corps et au rectum, a indiqué l’association à CNN.
PHRI a déclaré avoir déjà exprimé des inquiétudes concernant des allégations similaires sur la base dans le passé, mais que cet incident a été révélé et a déclenché une enquête parce que la victime présumée a été emmenée dans un hôpital public loin du centre de détention.
« Lorsqu’il y a des allégations de violations, le gouvernement israélien doit prendre des mesures pour enquêter sur ceux qui sont accusés d’avoir commis des abus et, le cas échéant, les tenir responsables », a déclaré Miller, qui a qualifié d’« appropriées » l’annonce par Tsahal de l’arrestation des personnes soupçonnées d’avoir commis des abus et l’ouverture d’une enquête.
L’armée israélienne a déclaré qu’elle n’avait aucun commentaire à faire sur la vidéo divulguée ou sur le commentaire du Département d’État.
Un rapport publié la semaine dernière par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme indique que les détenus palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanie ont été victimes de torture, de mauvais traitements et d’abus sexuels depuis le 7 octobre et qu’au moins 53 d’entre eux sont morts en détention.
Mercredi, les parlementaires israéliens ont dénoncé la fuite de la vidéo. Le ministre israélien des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a appelé à une « enquête criminelle immédiate » pour découvrir qui a divulgué la vidéo, qui, selon lui, a « porté un énorme préjudice à Israël sur le plan international ».
Dans une enquête de CNN publiée en mai, des lanceurs d’alerte israéliens ainsi que d’anciens détenus et témoins palestiniens ont décrit des abus généralisés à Sde Teiman. Les abus comprenaient le fait de bander les yeux, de recourir à des contraintes physiques extrêmes et de menotter pendant une longue période, ce qui a entraîné de graves blessures.
Les lanceurs d’alerte ont déclaré que les détenus palestiniens de la base avaient constamment les yeux bandés et étaient soumis à des contraintes physiques extrêmes. Les médecins amputaient parfois les membres des prisonniers en raison de blessures causées par le menottage permanent, a déclaré l’un d’eux. Ce récit concorde avec les détails d’une lettre rédigée par un médecin travaillant à Sde Teiman publié par Ha’aretz en avril.
Plusieurs groupes de défense des droits de l’homme israéliens et palestiniens, ainsi que des médias locaux et internationaux, ont également détaillé les allégations de torture et de mauvais traitements dans le camp.
En réponse à la demande de commentaires de CNN sur toutes les allégations formulées dans son enquête du 10 mai, l’armée israélienne a déclaré dans un communiqué : « L’armée israélienne veille à ce que les détenus en détention se comportent correctement. Toute allégation de mauvaise conduite de la part des soldats de l’armée israélienne est examinée et traitée en conséquence. Dans les cas appropriés, des enquêtes du MPCID sont ouvertes lorsqu’il existe une suspicion de mauvaise conduite justifiant une telle action. »
« Les détenus sont menottés en fonction de leur niveau de risque et de leur état de santé. Les autorités n’ont pas connaissance d’incidents de menottage illégal. »
L’armée israélienne n’a pas directement démenti les informations selon lesquelles des personnes auraient été dépouillées de leurs vêtements ou retenues dans des couches. L’armée israélienne a au contraire déclaré que les détenus se voyaient restituer leurs vêtements une fois que l’armée israélienne avait déterminé qu’ils ne présentaient aucun risque pour la sécurité.
Début juillet, à la suite d’un tollé international suite aux informations faisant état d’abus au centre de détention de Sde Teiman, Netanyahu a déclaré à la Cour suprême d’Israël qu’il avait ordonné la fin de l’emprisonnement de longue durée au centre de détention, limitant son utilisation aux interrogatoires initiaux et à un lieu de détention temporaire.
La grande majorité des prisonniers avaient déjà été transférés hors du centre situé dans le désert, selon la déclaration faite à l’époque par le gouvernement israélien au tribunal.
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