Le dernier bastion de l’inflation | Entreprise

2024-09-01 06:50:00

Après les données surprenantes de l’IPC – un taux favorable de 2,2% en glissement annuel, soit deux dixièmes de plus que la moyenne de la zone euro en termes harmonisés – nous assistons à la fin de l’épisode inflationniste apparu à la suite de la crise de l’énergie et de l’approvisionnement. Cela ne signifie pas que l’inflation a disparu (l’IPC sous-jacent est toujours à 2,7 %), et encore moins que la BCE est prête à annuler complètement le cycle de hausse des taux d’intérêt. Mais tout indique que le choc des coûts importés rend son dernier souffle.

Le panier d’achat commence à devenir moins cher à mesure que la baisse des coûts de production se répercute sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. Les aliments transformés ont connu au moins quatre mois de baisse et les produits frais en ont connu deux (en l’absence de l’IPC détaillé du mois d’août), de sorte que l’inflation de cette composante est en passe de converger vers les niveaux proches de 2% qu’avaient les biens. déjà atteint. L’électricité présente une grande volatilité, mais aucune tendance claire n’est détectée. Et les prix des carburants restent à des prix abordables, à l’abri pour l’instant des réductions d’approvisionnement annoncées par les pays producteurs ou des perturbations des transports en mer Rouge.

Les anticipations, variable clé de tous les processus inflationnistes, n’ont pas été dérangées comme on aurait pu le craindre. Selon l’enquête de conjoncture européenne, les entreprises anticipent une baisse de leurs prix de vente dans les mois à venir : la donnée est pertinente puisque cet indicateur s’avère être un bon prédicteur de l’IPC. Les salaires sont également modérés, conformément aux augmentations convenues au cours de la période la plus récente. L’ajustement des salaires en début d’année, avec un vigoureux bonus proche de 5% au premier trimestre, était dû à des phénomènes de rémunération qui ne semblent pas avoir été consolidés dans les conventions collectives.

L’inquiétude vient désormais des services : dans ces secteurs, l’inflation résiste mieux, se situant autour de 3,5% en Espagne et s’accélérant même au-dessus de 4% dans l’ensemble de la zone euro. L’impulsion ne vient pas des coûts de production ou choc de l’énergie, mais de la vigueur de la demande, exacerbée par le manque de concurrence qui caractérise ces secteurs par rapport à la pression féroce à laquelle est soumise l’industrie manufacturière sur les marchés internationaux. Depuis 2019, l’IPC des services a accumulé une hausse de près de 18 %, un taux qui triple presque l’inflation des biens industriels non énergétiques, ces derniers étant aussi les plus touchés par la crise de l’énergie et de l’approvisionnement.

Au total, on s’attend à ce que la BCE reconnaisse les progrès du processus de désinflation et décide ainsi lors de sa prochaine réunion d’une nouvelle baisse du prix de l’argent. Un autre argument en faveur d’un assouplissement est la faiblesse de l’économie européenne, et en particulier de l’investissement, la composante la plus sensible aux taux d’intérêt. Le crédit aux entreprises ne décolle pas et les consommateurs pourraient se montrer prudents au retour de l’été, selon les indices de confiance.

Mais soyez prudent car la banque centrale procédera progressivement jusqu’à ce que la désinflation pénètre dans les services. Elle voudra également tester l’impact de ses décisions sur les marchés financiers étroitement liés aux mouvements de la Réserve fédérale : en ce sens, une baisse des taux de l’autre côté de l’Atlantique pourrait ouvrir la voie. Quoi qu’il en soit, la pénurie de main-d’œuvre qui persiste dans certains secteurs en lien avec l’évolution démographique et la multiplication des barrières douanières rend peu probable que les taux d’intérêt se retrouvent là où ils étaient il y a quelques années. Le cycle monétaire, comme la mondialisation, est entré dans une nouvelle ère.

Activité

Le troisième trimestre présente des données positives pour l’économie espagnole, mais avec des signes d’affaiblissement. Les indicateurs des directeurs d’achat ont baissé en juillet, même s’ils restent en territoire expansionniste, tant dans les services que dans l’industrie. Les adhésions maintiennent le pouls, bien qu’à un rythme inférieur à celui du printemps. La principale source de faiblesse vient du secteur extérieur, plombé par une zone euro qui ne se redresse pas (le léger rebond du PMI en août reflète la relance éphémère des Jeux olympiques) et un ralentissement de l’économie chinoise.

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