2024-11-01 09:31:00
La beauté est personnifiée par Parthénope (jouée par la talentueuse Celesta Dalla Porta), une diva prédestinée qui passe sa jeunesse à en profiter et à en faire profiter ceux qui l’admirent et ceux qui la désirent.
Cette fois aussi Sorrentin divisera entre détracteurs et flatteurs. Cette fois aussi, la poétique absolue de son dernier film Parthénope ne sera pas facile à assimiler. Nous sommes face à une œuvre complexe, théâtrale, débordante, métaphorique, qui se déroule dans un récit déstabilisant. Au centre se trouve la beauté avec son corollaire indicible de sexe, de sexe exposé et d’inceste. La beauté est personnifiée par Parthénope (jouée par l’excellente Celesta Dalla Porta), une diva prédestinée qui passe sa jeunesse à en profiter et à en faire profiter ceux qui l’admirent et ceux qui la désirent (amis indifféremment, artistes, membres de la Camorra, prélats), mais elle choisira de devenir professeur d’anthropologie parce que la beauté qu’au contraire elle cherche et court sur d’autres pistes, sapant une intrigue contemporaine faite d’illusions et de visibilité faciles.
« Tout était déjà prévu », telle est la bande originale poignante du film qui Sorrentin pêchant à partir d’un Cocciante oublié (comme il l’avait fait avec Nada dans Le Jeune Pape), et peut-être était-il déjà prévu que le beau protagoniste traverserait le Naples de sa jeunesse à des années lumières du politiquement correct, où l’on peut faire la cour, ici enfin la beauté peut être admirée et « vue » (à la base de l’anthropologie comme le prétend le professeur interprété par un incroyable Silvio Orlando), touchée, brisée, désirée , ici Sorrentin il semble lancer un cri de douleur contre une certaine respectabilité en lambeaux ; une beauté cependant qui n’exempte pas Parthénope des connaissances les plus douteuses, après tout nous sommes toujours à Naples, suggestive et damnée, dont le protagoniste ne pourra échapper qu’à l’âge adulte en se réfugiant dans une chaire universitaire dans les montagnes .
Le travail de Sorrentin nous projette d’abord dans l’amour de la jeunesse (« qui est l’illusion d’une sérénité éternelle »), puis dans les douleurs les plus atroces (comme le suicide du frère de Parthénope) et enfin dans la nostalgie provoquée seulement par le temps qui passe et non comme on veut qu’on le fasse. croire, des occasions manquées et autres banalités sur la réussite dont nous sommes imprégnés. C’est pourquoi, comme on dit dans le film“il est impossible d’être heureux dans la plus belle ville du monde”. On parle de Naples sans porter de jugement, on ne juge pas les gens, on vit et on profite, on désespère, mais surtout on s’accroche aux moments heureux. Zéro moralité, comme toujours dans les films de Sorrentino, jamais sentimentalité passagère.
Les métaphores et exaspérations grotesques typiques du cinéma sont infinies Sorrentin qui choquent, dérangent et amusent : du sordide et icastique cardinal Tesorone qui unit le sacré et le profane (avec la scène épique du sang de San Gennaro qui ne fond pas tandis que l’église roule dans des superstitions absurdes) au professeur de théâtre masqué, du grand Bouddha d’eau et de sel au sexe consommé publiquement pour sceller un pacte mafieux, de l’écrivain Cheever (un extraordinaire Gary Oldman) vieil homme et alcoolique qui rejette Parthénope parce qu’il ne veut pas la priver d’un seul centime de sa jeunesse de la diva napolitaine Greta Cool en colère contre sa ville, de l’armateur commandant au final acrobatique d’une Naples en fête devant un Parthénope pendant qu’elle vieillit (jouée par Stefania Sandrelli).
Sa beauté s’est aujourd’hui fanée mais elle est vitale car elle est consciente que la vie lui a réservé une incroyable cavalcade d’émotions (qui atténuent la nostalgie), ce qui reste sont les aperçus magnifiques et immanents d’une ville qui est là, immobile, dégradée. et beau, un parfait théâtre de la vie. Des acteurs en état de grâce, dirigés de main de maître par Sorrentin qui, si vous ne l’avez pas encore compris, fait partie des plus grands réalisateurs vivants. Un réalisateur qui est aussi écrivain et dans ce film trace de ses paroles telles que “Ils vont bien» et « Tony Pagoda et ses amis». Laissons maintenant la place aux détracteurs qui ont mille prétextes pour détester ce film (des prétextes justement…).
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