Lire Han Kang (Gwangju, Corée du Sud, 1970) pourrait être comparé à creuser dans la neige, et non pas parce que son titre le plus récent, Impossible de dire au revoir (2021 ; Random House, 2024, trans. Sunme Yoon), se déroule lors d’une forte chute de neige qui laisse le protagoniste isolé. Non, la comparaison est pertinente car lorsqu’on commence à creuser on ne sait pas vraiment ce que recouvre cette surface blanche, si elle cache un terrain plat ou un chemin plein de terre, de débris qu’on préférerait ne pas trouver. Parce qu’ils piquent leur conscience. Parce qu’ils vous mettent mal à l’aise. Parce qu’ils font mal, malgré le temps qui passe, malgré la distance. La neige n’a jamais guéri les blessures ; Il vient de les brancher. Lire Han Kang, c’est laisser couler le sang.
Il est courant, parmi les écrivains lauréats du prix Nobel de littérature, d’aborder la question de la(des) guerre(s), de la mémoire historique ; ce qui n’est pas surprenant, si l’on prend en compte le nombre de conflits qui ont dévasté le XXe siècle et que nombre d’entre eux ont vécu directement, même de première main (comme le Hongrois Imre Kertész, survivant d’Auschwitz et de Buchenwald), ou à travers le témoignage de leurs parents ou grands-parents. Il s’agit d’un sujet important qui n’est pas clos et qui nous permet de montrer le meilleur et le pire de l’être humain, en plus d’aborder des dilemmes éthiques profondément enracinés.
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