Le (dés)honneur des affranchies – Zone 11

2024-08-28 12:56:03

En Afrique, il plane sur la minorité de femmes noires qui désirent s’édifier en dehors des volontés maternelles, un nuage de reproches qui définissent leur aveu comme un sacrilège. Cet embranchement revendiqué loin de la matrice féconde, écorne l’image sacrée de la femme africaine au-delà même de toute.s circonstances médicales et économiques vacillantes.

Fort d’un contexte subsaharien marqué par un taux de fécondité élevé avoisinant 4,6 enfants par femme, la procréation très importante dans les foyers invite à la pressentir comme une situation et passage incontournable, voire obligatoire. De ce fait, il est sans conteste que donner la vie devient une notion sans réserve imputée aux femmes, qui dès lors s’aperçoivent très souvent de l’immense déshonneur qui entache les rares courageuses qui veulent s’en affranchir.

Un refus de se laisser corrompre

Prendre mes marques en dehors de cet itinéraire abscons a longtemps été une certitude flagrante. Un désir précoce d’accaparer mon corps, sans contraintes extérieures ni pression familiale, m’a étreint, jusqu’à l’aube de mon présent, exempte d’un état gestatif.
Ne pas reporter sur soi l’urgence de l’horloge biologique ou des empreintes sociales qui s’agrippent fiévreusement à notre féminité est selon moi une liberté légitime et un honneur. Un vif mérite que j’attribue à des terrains soigneusement conquis pour un épanouissement personnel.

Cependant, je me ravise de prendre position contre ces femmes volontairement décidées dans leur futur maternel, selon un raisonnement sain et équilibré pour leur progéniture et elle.
Mais seulement, je crierai haro sur les situations forcées mettant à l’épreuve de l’hésitation des femmes influencées, des dames indécises, des épouses perplexes qui succombent ; des femmes qui se sentent incapables de prendre les devants et briser les plafonds de verre.
Celles qui titubent sur leurs appuis fragilisés par l’opinion au-dehors et délaissent leurs envies ou des questionnements efficaces à leur bien-être, au profit d’un monde extérieur qui les dirige implacablement.

Loin de la crainte des diktats et injonctions

Il n’a jamais été question d’une course contre-la-montre qui me fasse peur, mais d’une échappée hâtive loin des sentiers battus. Il m’est tellement impossible de me sentir fébrile à l’approche d’une fin de vingtaine où les perspectives devraient se dessiner sur un ton collectif d’hormones en dents de scie et de grossesse plurielle. Rien ne m’est effrayant ou inquiétant dans cette conjecture singulière de concevoir la vie. Et je ne jure que par ma foi inébranlable contre les méandres de l’âge adulte à l’apogée de ses soubresauts.

J’ai beaucoup d’égards pour les enfants, ces petits êtres qui nécessitent beaucoup d’attention et qui nous la rendent dans l’insouciance de leur développement harmonieux. Mais j’en ai moins pour ces mères irresponsables qui n’affectent aucun dévouement à leurs enfants. Comme si elles regrettaient leur actes et se sentent très vite aigries à l’usure. Au point de déverser leurs ratages et leurs attributions imposées sur leurs mômes.
Leur état désabusé de femmes prises de court et dépassées par leur rôle de maman qui ne se rénove pas, est un motif suffisant pour réfléchir profondément à ce désir de maternité qu’on exige pour des raisons complétement lunaires, tel qu’un bonheur garanti et certifié, une existence comblée ou une solitude épargnée.


Notre mission est lourde et atypique
Porteuse de ce projet à l’entreprise fastidieuse ;
Il est d’estime de perpétuer la réplique,
De traditions niaises qui prétendent heureuses.

C’est un bien étrange destin qui tôt, nous persécute
Que d’avoir à tout prix les entrailles rompues sous l’échine ;
Il ait des desseins plus justes et propices à la gente féminine,
Qui offrent l’intime faveur de choisir leur propre chute.

Sous le poids des mœurs qui censurent
Des chemins divergents se rétractent en silence ;
Une procession de masques et parures,
Tissent les revers sombres d’une forte exigence.

Le temps qui passe nous terrifie
Comme un sort jeté dans l’ADN ;
Pour ces femmes au corps qui vieillit,
L’urgence est de porter la vie sans gêne.

Aucun avis n’est retenu sur le droit d’être libre et secrète
Ni d’avoir une réponse négative à ces enjeux obsolètes ;
Mais le choix de procréer est l’apanage d’un vœux inhérent et personnel,
Qui n’ obéira jamais plus à des injonctions nuisibles de sentinelles.

Capsule sonore du poème :



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