On estime que près de 5% de la population française est touchée par un diabète de type 2, qui se caractérise par un taux élevé de glucose (sucre) dans le sang. En plus des symptômes dits “conventionnels” régulièrement cités, il existerait un autre signe avant-coureur au diagnostic.
En constante augmentation à cause d’un vieillissement de la population plus rapide que par le passé, de modes de vie de plus en plus sédentaires et de mauvaises habitudes alimentaires, le diabète de type 2 est devenu un sérieux problème de santé publique. Cette maladie évolutive s’exprime en cas de concentration excessive de glucose dans le sang : ce que la médecine appelle l’hyperglycémie chronique. “Cette hyperglycémie provient d’une baisse de sensibilité des cellules – en particulier celles du foie, du muscle et du tissu adipeux – à l’insuline“, détaille l’INSERM dans un communiqué.
Le meilleur moyen de dépister le diabète de type 2 reste le prélèvement sanguin, qui doit être réalisé à jeun et en laboratoire. Il arrive par ailleurs que les diabétiques soient asymptomatiques pendant des années avant que le couperet ne tombe. Lorsque la maladie monte d’un cran, certains symptômes peuvent apparaître : augmentation de la soif et de la faim, besoin fréquent d’uriner, fatigue intense, peau sèche, mauvaise cicatrisation, etc. Ceux-là sont les plus régulièrement cités dans les revues médicales, mais il en existe d’autres qui peuvent aussi perturber la vie des patients, et affecter plus précisément leur sexualité.
Des troubles érectiles chez les hommes
D’après un article publié dans Ligne de santé par le docteur Kelly Wood, “le diabète de type 2 peut entraîner des complications sexuelles pour les deux sexes“, pouvant aller d’une simple baisse à une perte totale de la libido. Rien de bien étonnant finalement, les maladies chroniques ont souvent pour effet de provoquer un ralentissement de la vie sexuelle. De nombreux facteurs et mécanismes peuvent l’expliquer, souligne Kelly Wood, qui cite notamment les effets secondaires des médicaments contre l’hypertension artérielle, la dépression, le stress, le manque d’énergie ou encore les changements hormonaux.
Si cette perte d’intérêt pour le sexe peut passer inaperçue chez certains, pour d’autres en revanche, la frustration est importante. Chez l’homme, cette maladie chronique peut prendre la forme d’un trouble de l’érectionqui peut être provoqué par des dommages au niveau des nerfs ou des muscles, mais aussi par les effets secondaires de certains médicaments, qui affectent la production de testostérone. Autre répercussion possible sur la vie sexuelle : l’éjaculation rétrogradequi au lieu d’être expulsée vers l’extérieur, remonte dans la vessie. “Des taux de glucose anormalement élevés peuvent entraîner des lésions nerveuses au niveau des muscles sphincters, provoquant une éjaculation rétrograde“, renseigne Kelly Wood.
Des douleurs intimes chez les femmes lors des rapports
Les femmes atteintes de diabètes peuvent elles aussi ressentir quelques changements lors des rapports sexuels. La sécheresse vaginale demeure l’un des problèmes les plus fréquemment mentionnés par les diabétiques, qui peut être occasionnée par des bouleversements hormonaux ou une baisse du flux sanguin vers les organes reproducteurs. Aussi, il n’est pas rare d’observer une augmentation des infections urinaires et inflammations vaginales, des symptômes qui peuvent provoquer d’importantes douleurs lors du coït. Rassurez-vous, il est tout à fait possible de maintenir une vie sexuelle malgré le diagnostic. “Les changements de mode de vie, les médicaments et l’ouverture des voies de communication avec votre partenaire ne sont que quelques-unes des choses que vous pourriez trouver utiles“, assure-t-elle.
La spécialiste appelle toutefois à la vigilance, et rappelle aux patients qu’il est essentiel de maintenir une bonne alimentation et hygiène de vie, deux conditions sine qua non à une bonne santé cardiaque, et donc, sexuelle. L’importance de la communication et de l’écoute entre les partenaires est également une nécessité pour limiter la gêne et les frustrations. Enfin, pour les problèmes d’ordre “mécanique”, Wood recommande l’utilisation de lubrifiant pour lutter contre la sécheresse vaginale ou le recours à un traitement hormonal substitutif (TSH) pour booster la libido.
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