La prévention des fractures osseuses ostéoporotiques repose principalement sur des mesures non pharmacologiques : prévention des chutes, exercice physique régulier et alimentation équilibrée.
Seuls les plus de 70 ans, résidant en établissement ou ne se déplaçant pas de chez eux, ont vu une légère réduction du risque de fracture du fémur grâce à une supplémentation pharmacologique en vitamine D. Une supplémentation en calcium peut éventuellement être associée, en fonction de l’apport alimentaire estimé.
En 2013, plusieurs études suggéraient une possible augmentation de 30 % du risque cardiovasculaire avec une supplémentation en calcium seul. Le mécanisme hypothétique était une accélération de la calcification artérielle liée à l’hypercalcémie.
Plus de dix ans après les premières études, une revue a examiné les études publiées entre-temps pour faire le point sur le risque cardiovasculaire lié à une supplémentation en calcium.
un essai a évalué pendant sept ans plus de 36 000 femmes ménopausées.La supplémentation avec 1 000 mg de carbonate de calcium et 400 UI de vitamine D par jour était comparée à un placebo.
La différence de mortalité toutes causes confondues entre les deux groupes n’atteignait pas la significativité statistique.
En 2024, les résultats d’une étude sur l’association entre supplémentation en calcium et risque de maladies cardiovasculaires et augmentation de la mortalité chez des patients avec et sans diabète ont été publiés.L’étude a inclus plus de 434 000 patients britanniques (âge moyen 56 ans) entre 40 et 69 ans. la moitié des patients a été suivie pendant plus de dix ans.
L’éventuelle supplémentation en calcium était déclarée par les patients via un questionnaire en ligne, sans préciser la forme pharmaceutique ou le dosage.
Après avoir considéré divers facteurs de confusion (alimentation, style de vie, autres supplémentations, taux sanguins de vitamine D, etc.), chez les diabétiques, la supplémentation en calcium était associée significativement à un risque plus élevé de :
maladies cardiovasculaires (HR = 1,3)
mortalité cardiovasculaire (HR = 1,7)
mortalité toutes causes confondues (HR = 1,4)
Chez les patients non diabétiques, la mortalité cardiovasculaire et la mortalité toutes causes confondues étaient légèrement supérieures avec la supplémentation en calcium, mais sans différences statistiquement significatives.
Les auteurs de l’étude estiment que les résultats sont une preuve faible mais compatible avec l’hypothèse selon laquelle les risques cardiovasculaires liés au diabète et à la supplémentation en calcium sont additifs.
Une revue systématique de 2009 a été mise à jour en 2016. L’analyze a inclus quatre études cliniques randomisées (y compris l’essai WHI) et 27 études de cohorte.Les auteurs ont conclu qu’un apport de calcium alimentaire et/ou pharmacologique ne dépassant pas 2 000 à 2 500 mg par jour, associé ou non à de la vitamine D, n’est pas corrélé à une augmentation du risque de pathologies cardiovasculaires chez les adultes sains.Il faut souligner que les études incluses n’avaient pas été spécifiquement conçues pour évaluer les critères d’évaluation cardiovasculaires.
Aucune augmentation de l’incidence d’infarctus du myocarde,d’événements cérébrovasculaires,de mortalité générale ou cardiovasculaire,ou d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque n’est apparue.
Ces données suggèrent une certaine sécurité cardiovasculaire de la supplémentation à doses standard dans la population générale saine.
Une évaluation du risque est nécessaire chez les sujets vulnérables, surtout chez les diabétiques.
À partir de 2013, la littérature scientifique s’est enrichie de nombreuses études épidémiologiques visant à évaluer la corrélation entre supplémentation en calcium et risque cardiovasculaire, avec des résultats présentant des divergences méthodologiques et cliniques significatives.
deux importantes études de cohorte sud-coréennes de 2022, basées sur des données du système national d’assurance maladie, ont mis en évidence des corrélations potentielles entre supplémentation en calcium et risque cardiovasculaire.
infarctus du myocarde (HR=1,1)
événements cérébrovasculaires (HR=1,1)
mortalité totale (HR=1,4)
La seconde étude, focalisée sur des patients atteints d’ostéoporose (n=11 297, âge moyen 60 ans, principalement des femmes), a relevé un risque cardiovasculaire plus élevé avec le calcium en monothérapie (HR=1,5), particulièrement pour l’infarctus du myocarde (HR=1,9).
Au contraire,une étude américaine sur environ 6 000 patients (âge 45-84 ans) suivis pendant dix ans n’a pas relevé d’augmentations significatives du risque cardiovasculaire associées à la supplémentation en calcium.
Ces divergences mettent en évidence la complexité et les possibles variables géographiques ou méthodologiques dans l’interprétation des résultats.
une analyse approfondie des données provenant de l’étude de cohorte sud-coréenne sur près de 11 300 patients a mis en évidence des schémas dose-dépendants de risque cardiovasculaire, avec des implications cliniques possibles.
Dosage > 1 000 mg/jour de calcium : HR = 1,9
Durée de la supplémentation > 1 an : HR = 2,0
Ces données suggèrent l’existence de possibles seuils critiques tant pour le dosage que pour la durée de la supplémentation, au-delà desquels le risque cardiovasculaire pourrait augmenter significativement, surtout chez les patients atteints d’ostéoporose.
Au cours des dix dernières années, le corpus de preuves sur les risques cardiovasculaires associés à la supplémentation en calcium s’est considérablement élargi, mais la qualité méthodologique globale reste sous-optimale.
L’augmentation du risque cardiovasculaire semble plus prononcée dans des populations spécifiques, surtout chez les sujets présentant des facteurs de risque cardiovasculaire préexistants comme le diabète sucré.
Pour traduire en pratique des résultats aussi hétérogènes, une approche personnalisée de la prescription de compléments de calcium est nécessaire.
Il faut tenir compte :
du profil de risque cardiovasculaire du patient
du dosage global (alimentaire + supplémentation)
de la durée prévue du traitement
de la présence de comorbidités métaboliques
Chez les patients présentant un risque cardiovasculaire documenté ou des comorbidités pertinentes, il est opportun d’être prudent dans la prescription de compléments de calcium, surtout en monothérapie et à forte dose.
La supplémentation en calcium et vitamine D, bien qu’utile pour réduire le risque de fractures osseuses, pourrait augmenter le risque cardiovasculaire chez certains patients.
Pour cette raison,un usage sélectif est conseillé,le réservant à ceux qui peuvent en tirer un réel bénéfice et en faisant attention aux sujets à risque cardiovasculaire.
De plus, le dosage optimal n’est pas encore bien défini.
Stratification du risque : évaluation préliminaire approfondie du profil de risque cardiovasculaire individuel avant de prescrire des compléments.
Approche intégrée : donner la priorité aux interventions non pharmacologiques, comme l’exercice physique, l’alimentation et la prévention des chutes, pour prévenir les fractures dues à la fragilité osseuse.
Dosage prudentiel : malgré la fragilité des preuves disponibles, il est raisonnable de ne pas dépasser le dosage de 1 000 mg de calcium par jour dans la supplémentation pharmacologique.
Surveillance : chez les patients qui prennent des compléments, la surveillance périodique de la calcémie est conseillée, bien qu’il n’existe pas de consensus sur l’intervalle optimal d’évaluation.
Calcium et Risque Cardiovasculaire : Un Bilan Complexe
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La supplémentation en calcium, souvent associée à la vitamine D pour prévenir les fractures ostéoporotiques, suscite des interrogations quant à son impact sur la santé cardiovasculaire. Les études menées ces dernières années présentent des résultats contradictoires, rendant l’évaluation du risque complexe.
Prévention des Fractures : Priorité aux Mesures Non Pharmacologiques
La prévention des fractures ostéoporotiques repose avant tout sur des mesures non pharmacologiques :
Prévention des chutes
Exercice physique régulier
Alimentation équilibrée
La supplémentation pharmacologique en vitamine D et calcium est réservée aux cas spécifiques (personnes de plus de 70 ans,résidant en établissement ou à mobilité réduite),avec une surveillance accrue.
Supplémentation en Calcium : Risques Cardiovasculaires ?
Plusieurs études, notamment celles réalisées en corée du Sud et une étude britannique, suggèrent une association possible entre la supplémentation en calcium et un risque accru de maladies cardiovasculaires et de mortalité, particulièrement chez les patients diabétiques. D’autres études, comme l’essai WHI et une étude américaine, n’ont pas démontré de lien significatif. Ces disparités soulignent la complexité de l’interprétation des résultats, influencée par des facteurs méthodologiques, géographiques et la présence de comorbidités.
Tableau Récapitulatif des Risques
| Étude | Population | Dose Calcium | Risque Cardiovasculaire |
|————————————|———————————|————————|————————–|
| Étude Britannique (2024) | Patients 40-69 ans (avec/sans diabète) | Non spécifié | Augmenté chez les diabétiques |
| Études Sud-Coréennes (2022) | Population générale/ patients ostéoporose | Non spécifié | Augmenté, notamment à forte dose (>1000mg/jour) et long terme (>1 an)|
| Étude Américaine | 45-84 ans | Non spécifié | Non significatif |
| Revue systématique mise à jour (2016) | Adultes sains | ≤ 2000-2500 mg/jour | Non significatif |
note: Les données sur le dosage et la population sont variables selon les études.
Recommandations Pratiques
Face à ces résultats hétérogènes, une approche personnalisée de la supplémentation en calcium est essentielle.
Stratification du risque: Évaluation préalable du risque cardiovasculaire individuel.
Approche intégrée: Priorité aux mesures non pharmacologiques.
Dosage prudentiel: Ne pas dépasser 1000 mg de calcium par jour en supplémentation.
* Surveillance: Contrôle périodique de la calcémie.
Chez les patients à risque cardiovasculaire ou atteints de diabète, la prudence est de mise, notamment en cas de monothérapie et de forte dose de calcium.
FAQ
Q1: La supplémentation en calcium est-elle toujours dangereuse ?
R1: Non, les études montrent des résultats variables. Le risque semble accru chez les patients diabétiques et à fortes doses (>1000mg/jour) sur le long terme.
Q2: Quelle est la dose de calcium recommandée ?
R2: En supplémentation, il est conseillé de ne pas dépasser 1000 mg par jour.L’apport global (alimentation + supplémentation) doit être pris en compte.
Q3: Qui doit éviter la supplémentation en calcium ?
R3: Les patients présentant un risque cardiovasculaire élevé ou un diabète doivent faire preuve de prudence et consulter un professionnel de santé.
Q4: La vitamine D réduit-elle les risques ?
R4: La vitamine D,en association avec le calcium,est utile pour réduire le risque de fracture,mais ne prévient pas systématiquement les risques cardiovasculaires.
Q5: Comment savoir si j’ai besoin d’une supplémentation ?
R5: Une évaluation médicale est nécessaire pour déterminer si une supplémentation est justifiée et quelle dose est appropriée.