Ce n’était pas tout à fait prévu comme ça.
Quand Jeff Gorton et Kent Hughes sont arrivés au Canadien, l’organisation avait déjà dans son équipe des défenseurs comme Kaiden Guhle, Alexandre Romanov, Logan Mailloux, Arber Xhekaj, Jordan Harris et Jayden Struble. À l’exception de Harris, ils sont tous des défenseurs qui ont un côté givré qui les rend difficile à jouer contre.
Cela plaisait à l’ancienne administration.
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, la nouvelle direction a ajouté Lane Hutson, Adam Engström, David Reinbacher et Bogdan Konyushkov par le biais du repêchage, en plus d’avoir mis la main sur Justin Barron lors d’un échange.
À la veille du début de la saison, lors d’un long entretien avec Radio-Canada Sports, Hughes était d’accord pour dire que le talent qu’il a sous la main en défense est la principale pierre d’assise sur laquelle le Tricolore peut construire.
Les choses n’ont pas changé depuis.
Or, en regardant comment les bonnes équipes se sont constituées, on réalise qu’il est très rare de voir s’épanouir des équipes avec une pépinière d’espoirs très garnie en défense et en même temps très mince en attaque.
À une époque où ils battaient un peu de l’aile et que Ryan Getzlaf et Corey Perry étaient à leur apogée, les Canards d’Anaheim avaient décidé de faire le plein de jeunes défenseurs. Ainsi, entre 2010 et 2014, ils avaient sélectionné Cam Chasseur, Hampus Lindholm, Karité Théodore, Josh Manson, Brandon Montour, Sami Vatanen et Marcus Pettersson.
Les Canards avaient tellement de défenseurs qu’ils avaient fait l’erreur de croire que Theodore était de trop, et ils l’ont carrément donné aux Chevaliers d’or de Vegas dans le processus d’expansion.
En principe, cette banque de jeunes à une position aussi prisée aurait dû leur permettre d’asseoir leur compétitivité sur plusieurs saisons. Mais en dépit de présences dans le carré d’as en 2015 et 2017, et même si Vatanen a permis aux Canards de mettre la main sur le centre Adam Henrique, ces actifs sont partis les uns après les autres et les Canards sont devenus boiteux.
Jayden Struble prêtant main-forte au gardien Cayden Primeau (photo d’archives)
Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes
De la quantité et du temps
De nombreux fans sont inquiets devant le manque de ressources additionnelles en attaque dont dispose le Canadien. Se retrouver avec un tel arsenal de jeunes défenseurs mais si peu d’espoirs en attaque place l’organisation dans une position inusitée.
C’est la raison pour laquelle Hughes a parlé lundi de la possibilité de transférer une partie de ce capital à la ligne bleue en actifs offensifs.
Le Canadien n’est pas du tout au même stade de son évolution que ne l’étaient les Canards au milieu des années 2010, mais il y aura un exercice semblable à effectuer pour faire le tri parmi ses nombreux jeunes défenseurs et déterminer lesquels pourront servir à renforcer l’équipe dans d’autres départements.
Si on a l’occasion d’équilibrer les livres, on va explorer ces avenues-là, a indiqué Hugues durant son bilan de mi-saison. Est-ce que j’ai l’impression qu’on a un fusil sur la tempe pour agir tout de suite? Pas du tout. Quand on a échangé Alexander Romanov, les gens ont peut-être été surpris à ce moment-là qu’on agisse de la sorte. On ne l’a pas fait parce qu’on n’aimait pas Romymais parce qu’on pensait avoir suffisamment de profondeur en défense qui s’en venait du côté gauche et qu’on avait la chance d’obtenir un joueur de centre qui pouvait nous être très utile. “}”> Si on a l’occasion d’équilibrer les livres, on va explorer ces avenues-là, a indiqué Hughes durant son bilan de mi-saison. Est-ce que j’ai l’impression qu’on a un fusil sur la tempe pour agir tout de suite? Pas du tout. Quand on a échangé Alexander Romanov, les gens ont peut-être été surpris à ce moment-là qu’on agisse de la sorte. On ne l’a pas fait parce qu’on n’aimait pas Romy, mais parce qu’on pensait avoir suffisamment de profondeur en défense qui s’en venait du côté gauche et qu’on avait la chance d’obtenir un joueur de centre qui pouvait nous être très utile.”}}”>Hughes a mentionné que plus le développement de ses défenseurs – qu’ils soient à Montréal ou ailleurs – était encourageant, plus cela lui laissait de temps pour prendre des décisions avisées à savoir qui doit rester et qui doit s’en aller.
À cet égard, le CH a le luxe de la quantité. Il aura une marge d’erreur dans la conception de sa brigade défensive, car si certains jeunes joueurs ne répondent pas pleinement aux attentes, d’autres le feront. L’émergence de Struble en est un bon exemple.
Mais le temps, lui, est un couteau à double tranchant. Tout d’abord parce qu’il pressera bientôt dans le cas de Barron, qui deviendra admissible au ballottage à compter de la saison prochaine. Martin St-Louis avait vu chez lui des progrès au plan défensif, mais ils ne se vérifient pas assez constamment. Récemment, il a préféré insérer le gaucher Guhlé à droite plutôt que d’utiliser Barron.
Prendre le temps de bien évaluer est important, mais l’état-major ne doit pas non plus rater ses fenêtres d’opportunités et avoir encore en main un jeune joueur qui a perdu sa valeur.
Des échanges plus complexes
Il est peu probable que Montréal puisse ajouter du talent de pointe en attaque sans renoncer à l’un de ses meilleurs jeunes arrières. Ce serait un véritable tour de force d’ajouter un attaquant top 6 à même les arrières dont il est prêt à disposer.
On pourrait utiliser certains de nos jeunes joueurs si l’on sent qu’on a un surplus à une certaine position, ou bien utiliser certains de nos choix au repêchage, a suggéré Hugues. On en a 22 au cours des deux prochains repêchages. Dans un monde idéal, on ne les utiliserait pas tous. On en utiliserait certains pour faire ce qu’on a fait pour l’acquisition de Kirby Dach et d’Alex Nouveau crochet. “}”> On pourrait utiliser certains de nos jeunes joueurs si l’on sent qu’on a un surplus à une certaine position, ou bien utiliser certains de nos choix au repêchage, a suggéré Hughes. On en a 22 au cours des deux prochains repêchages. Dans un monde idéal, on ne les utiliserait pas tous. On en utiliserait certains pour faire ce qu’on a fait pour l’acquisition de Kirby Dach et d’Alex Nouveau crochet.”}}”>Deux choix au repêchage avaient été nécessaire l’acquisition de Nouveau crochet. L’arrivée de Toit elle, s’était faite en deux temps : céder Romanov aux Insulaires de New York en retour d’un choix de premier tour, et ensuite utiliser ce premier choix pour aller chercher Toit. Cela peut sembler encore plus compliqué à accomplir, mais Hughes a constaté au fil de ses discussions qu’être le plus intéressé à un joueur ne suffit pas pour l’obtenir si ce qu’il a à donner en retour ne s’aligne pas avec les besoins de l’autre partie. C’est ce qui est arrivé dans le dossier Pierre-Luc Dubois, alors ce que le Canadien avait à offrir ne correspondait pas à ce que les Jets de Winnipeg recherchaient.
Hughes garde donc la porte grande ouverte pour ce genre d’échange en deux temps, de manière à ce que ses jeunes défenseurs et ses choix au repêchage lui permettent d’aller chercher l’attaquant convoité.
Ces grandes manœuvres seront peut-être plus propices à l’été plutôt qu’à la date limite des échanges, mais le surplus de défenseurs et de choix au repêchage sera assurément mis dans la balance au cours des prochains mois.
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