Le discours populiste des militaires putschistes et les promesses de gouvernance au Gabon, Mali et Burkina Faso

Le discours populiste des militaires putschistes et les promesses de gouvernance au Gabon, Mali et Burkina Faso

Les militaires putschistes utilisent un discours populiste axé sur le rejet de la présence occidentale, en particulier française. Ce discours nationaliste et souverainiste vise à rallier la population à leur cause et à légitimer leur prise de pouvoir par la force. Ils font également diverses promesses dans ce contexte.

Lors de sa prestation de serment, le nouveau président de transition au Gabon, le général Brice Oligui Nguema, a fait de nombreuses promesses à ses compatriotes. Il a juré, par exemple, de préserver les acquis de la démocratie et d’organiser des élections libres et transparentes après la transition. Il s’est également engagé à amnistier les prisonniers d’opinion. Quelques jours seulement après avoir pris le pouvoir, le général Brice Oligui Nguema a annoncé qu’il utiliserait les fonds détournés par les anciens dirigeants du pouvoir Bongo au profit de la population.

Les putschistes du Mali et du Burkina Faso ont également tenu un discours similaire, justifiant leur prise de pouvoir par la détérioration de la situation sécuritaire.

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Cependant, le chercheur Etienne Fakaba Sissoko, du Centre d’analyses politiques, économiques et sociales du Mali, doute de la sincérité de ces déclarations. Selon lui, les militaires oublient délibérément de mentionner que l’insécurité est en partie de leur fait, car ils ont été impliqués dans la stratégie de reconquête du territoire depuis de nombreuses années. Il affirme que si les résultats sont négatifs, c’est notamment dû à leur mauvaise stratégie.

Sy Savané Saliou, analyste senior chez Boislandry Consulting, un cabinet d’analyse géostratégique, explique pourquoi ces discours populistes des putschistes trouvent un écho favorable auprès des populations. Il mentionne le ressentiment colonial et l’intérêt de certaines élites politiques et administratives qui préfèrent occulter leurs propres problèmes en manipulant une population jeune, sans perspectives professionnelles. Il met en lumière la manipulation de différents acteurs, notamment les djihadistes et ceux qui exploitent le sentiment anti-France.

La prise de pouvoir par les militaires au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, au Niger et plus récemment au Gabon a été accueillie avec enthousiasme par une partie de la population, ce qui témoigne de leur adhésion à ce mouvement.

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