Le don de la recherche : dons à la biobanque de placenta

2024-09-04 01:47:43

Newswise — Aux États-Unis seulement, plus de 3,5 millions de bébés naissent chaque année. À leurs côtés, un organe fascinant et essentiel au bon déroulement de la grossesse : le placenta.

Le placenta se forme au début de la grossesse, assurant un lien vital entre le bébé et la mère. Il est ensuite délivré peu après le bébé lors de l’accouchement et sa fonction est terminée.

Ce tissu recèle une myriade d’informations qui pourraient assurer la santé de davantage de mères et de bébés à l’avenir. Pourtant, la plupart du temps aux États-Unis, le placenta est jeté après la naissance. De plus, les experts en savent étonnamment peu sur cet organe qui contribue à offrir le meilleur départ possible à la vie à tous les habitants de la planète.

À la recherche de traitements plus efficaces

« Nous disposons de marqueurs fonctionnels et de médicaments efficaces pour les troubles du cœur, du foie et des poumons. Les médecins peuvent mesurer le bon fonctionnement d’un organe et prescrire des médicaments pour l’aider à mieux fonctionner. Nous n’en disposons pas encore pour le placenta », explique Claire Baldauf, docteure en médecine, néonatologiste à l’unité de soins intensifs pour nouveau-nés et nourrissons de la Fondation Steven & Alexandra Cohen (NICCU) au CHLA.

Les dons sont conservés pour aider les scientifiques à étudier diverses pathologies, notamment la prééclampsie, le diabète gestationnel, les anomalies placentaires, le travail prématuré et les pathologies cardiaques, cérébrales/de la colonne vertébrale, gastro-intestinales et pulmonaires néonatales.

« Le simple fait de voir la compassion et l’humanité dont font preuve ces mères pour aider d’autres mères est une chose vraiment magnifique », déclare Talaya Martinez, coordinatrice de recherche pour la Placenta Biobank et principal point de contact pour les mères qui choisissent de faire un don.

Le pouvoir du placenta

Le placenta se développe au cours des premiers jours de la grossesse et s’incruste dans la paroi utérine, servant de « médiateur » entre la mère et le bébé. « Les gens ont tendance à penser que le placenta est l’organe de la mère », explique le Dr Baldauf, « mais c’est celui du bébé : il fait pousser son propre placenta. » Son rôle est de faire passer l’oxygène, les nutriments, les hormones et même les neurotransmetteurs cérébraux par le cordon ombilical.

Lorsque le placenta ne fonctionne pas correctement, le bébé n’a pas accès à des ressources essentielles à sa croissance. Les conséquences d’un placenta défaillant peuvent être importantes pendant la grossesse, voire des décennies après le début de la vie d’une femme, explique le Dr Baldauf. Des recherches menées à grande échelle sur le plan épidémiologique montrent que les placentas défaillants sont associés à un risque accru de maladie chronique, même à 50 ou 60 ans.

« Nous souhaitons notamment comprendre ce qui arrive au bébé dans un environnement pauvre en oxygène ou s’il ne reçoit pas suffisamment de sang », explique le Dr Baldauf. « Que se passe-t-il dans l’organe et pouvons-nous faire quelque chose pour améliorer l’environnement du bébé ? Nous pouvons mieux comprendre ces relations en examinant l’ADN, l’ARN et les cellules dans ces échantillons de tissus. »

Comment fonctionne la biobanque placentaire

La biobanque accepte actuellement les dons des patientes enceintes du Centre fœto-maternel du CHLA, ou des patientes dont le bébé est né dans un hôpital extérieur mais transféré au CHLA après l’accouchement. Pour les familles qui choisissent de participer, le personnel du CHLA se coordonne avec l’hôpital d’accouchement pour collecter ces tissus après la naissance du bébé.

Le processus lui-même est rapide : « Le placenta est un être vivant, qui respire », souligne le Dr Baldauf. « Dès qu’il est détaché de la mère, il commence à mourir. Nous ne pouvons pas attendre. »

De la salle d’accouchement au laboratoire :

  1. Après l’accouchement, le placenta est placé dans un récipient et réfrigéré.
  2. Le personnel de l’hôpital d’accouchement envoie le placenta au CHLA, ou il voyage avec le bébé dans l’isolette de transport vers l’unité de soins intensifs néonatals ou l’unité de soins intensifs cardiaques.
  3. Le personnel du CHLA apporte le placenta au laboratoire de pathologie du CHLA.
  4. Les pathologistes traitent, congèlent et stockent le placenta pour une étude ultérieure.
  5. Les médecins enregistrent des informations cliniques anonymisées pour chaque échantillon.
  6. Les chercheurs demandent des échantillons en fonction des projets sur lesquels ils travaillent.

Le Dr Baldauf souligne que des processus de collecte hautement standardisés comme ceux-ci ajoutent de la rigueur aux pratiques d’étude et permettent aux scientifiques de produire le même résultat scientifique dans un nombre infini d’études : « Les données reproductibles sont un élément vraiment important pour faire passer la recherche du laboratoire au chevet du patient afin d’aider les patients. »

Bien que les échantillons de la biobanque contribuent à éclairer les recherches en cours du Dr Baldauf et d’autres chercheurs du CHLA, la biobanque encourage la recherche ouverte ; les scientifiques de n’importe quelle institution peuvent demander des échantillons pour leurs études. « Cette initiative favorise la collaboration entre les chercheurs sur le placenta. C’est la règle du jeu en science. C’est ainsi que l’on réalise le travail le plus efficace. Je suis vraiment ravi de cette initiative. »

Les dons des mamans aident à « faire avancer les choses »

Un an après le lancement de l’initiative, Martinez et le Dr Baldauf sont particulièrement inspirés par l’enthousiasme avec lequel les mères qu’ils contactent décident de faire un don. Pour beaucoup d’entre elles, la possibilité de faire une différence pour une future maman rend la décision facile.

« Nous n’en savons pas encore assez sur le rôle du placenta », explique Martinez. « À l’avenir, nous espérons que ces recherches permettront aux médecins d’identifier les problèmes avant même la naissance du bébé. »



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