Le drame de Julie Alix, championne de football obligée de se faire opérer du cœur à 16 ans.

« Quand on vous apprend cela, c’est le drame. J’ai pris conscience de la situation quand j’ai vu mes parents en pleurs. » Sous le maillot de l’équipe de France et aux portes du professionnalisme, Julie Alix est obligée de se faire opérer du cœur à 16 ans.

Un tournant dans la vie de la championne aujourd’hui licenciée à Athis-de-l’Orne (Orné).

Une famille passionnée de foot

Avec un père et trois grands frères passionnés de football, Julie Alix ne pouvait pas passer à côté du ballon rond. « J’ai commencé à l’âge de 4 ans«, se souvient l’intéressée. 26 ans plus tard, elle continue de fouler les terrains.

J’ai toujours joué avec les garçons, jusqu’à ce que ce ne soit plus possible.

À 14 ans, son père crée une section féminine, avec le soutien d’Hervé Renard dont la fille jouait également au sein du club de Cherbourg. « Il avait vu mes qualités. »

Julie Alix franchit les étapes une par une jusqu’à Clairefontaine, l’Institut national du football. Elle est sélectionnée parmi 25 joueuses pour défendre les couleurs de l’équipe de France lors de deux matchs en Angleterre.

La sportive touche du doigt son objectif : passer professionnelle. Mais, la visite médicale va tout changer.

Ils m’ont diagnostiqué une maladie au cœur : le syndrome de Wolff-Parkinson-White.

La Cherbourgeoise est obligée de se faire opérer à l’âge de 16 ans.

« Clairefontaine m’a sauvé la vie »

Une opération à risques, « 40% de chances de survie«, inévitable pour Julie. Le rendez-vous se déroule à Rennes. Une intervention locale qui ne se déroule pas comme prévu.

« L’opération devait durer deux heures, mais il y a eu des complications alors cela a continué plus longtemps », se remémore la principale concernée. « On m’a même demandé si je voulais une pile. C’était hors de question. » Au bout de sept heures l’intervention est une réussite.

Je remercie Clairefontaine, car ils m’ont sauvé la vie.

Pas du tout gênée au quotidien, sans aucun symptôme elle « aurait pu tomber dans les pommes en montant les escaliers. »

Rapidement, l’athlète n’a qu’une idée en tête : reprendre le football. Deux jours après, elle signe sa licence. « Je suis une passionnée. Ce sport, c’est ma vie », indique la joueuse. Elle retrouve les terrains, « sans aucune appréhension. Je n’ai pas senti de différences. »

La fin des illusions

Son rêve de passer professionnelle n’est pas envolé. Courtisée par Rennes, elle a le projet d’aller jouer au Paris Saint-Germain. Malheureusement, les portes se ferment, une à une. « Les clubs ne voulaient plus prendre de risques. » Ce refus marque un coup d’arrêt dans la carrière de la sportive.

Je suis mordue de football, mais cela m’a mis une sacrée claque. J’ai perdu espoir.

Elle ne retente pas par chance ailleurs.

Sa route se poursuit jusqu’à Flers, sur les conseils de Ludovic Poisson, « ce n’était plus le même football. » Ensuite, elle enchaîne les clubs de la région : Condé, Messei, puis Athis. « J’ai repris du plaisir. Je ne me suis plus pris la tête », avance Julie. « Maintenant, mon objectif est de m’amuser. »

Une nouvelle vision du football

À Athis, elle a trouvé un équilibre de vie. « On a une belle entente avec toutes les catégories d’âge », souligne la footballeuse. Sa vision du football a changé, avec des attentes différentes.

Mon souhait est de tirer les filles vers le haut. C’est une fierté de les voir progresser.

À 30 ans, elle continue de s’épanouir sur la pelouse, loin du haut niveau. Sans regret ? « Non, car il ne faut pas en avoir, même si j’aurais pu être plus sérieuse », avoue l’intéressée.

Aujourd’hui, elle regarde ses anciennes coéquipières jouer sous le maillot de l’équipe de France. « C’est la vie.«

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