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Le drame des survivants du crash de la Cordillère des Andes en 1972 retracé dans le film “Le Cercle des Neiges” sur Netflix

Le drame des survivants du crash de la Cordillère des Andes en 1972 retracé dans le film “Le Cercle des Neiges” sur Netflix
NETFLIX « Le Cercle des Neiges  » retrace le drame des survivants du crash de la Cordillère des Andes en 1972.

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« Le Cercle des Neiges  » retrace le drame des survivants du crash de la Cordillère des Andes en 1972.

NETFLIX – Pour survivre, ils ont dû se résoudre à l’impensable. Le 13 octobre 1972, le vol Fuerza Aérea Uruguaya 571 s’écrase dans la cordillère des Andes avec à son bord 45 personnes. Plus de deux mois plus tard, 16 survivants du crash d’avion sont miraculeusement sauvés grâce à l’expédition menée par deux d’entre eux, Fernando Parado et Roberto Canessa. Cette histoire vraie qui a fait la Une des journaux du monde entier a été plusieurs fois adaptée. Le film Le Cercle des Neiges de Juan Antonio Bayona, en ligne sur Netflix depuis le 4 janvier, est dans la shortlist pour l’Oscar du meilleur film étranger.

Au cours de leurs semaines d’agonie dans la montagne enneigée, les joueurs de l’équipe de rugby des Old Christians de Montevideo ont dû se résoudre à manger les corps des passagers morts pour survivre. Le long métrage offre un réalisme poignant, mais sans jamais tomber dans le pathos. Et pour cause, le réalisateur a été épaulé dans son projet par Fernando Parado, l’un des survivants du vol, que Le HuffPost a pu rencontrer.

Lorsqu’on lui demande pourquoi il accepte, plus de 50 ans après le drame, de continuer à en parler, « Nando » est catégorique. « Je ne ressens pas le besoin de partager mon histoire, mais on continue à me le demander. C’est gravé dans ma chair, je suis un survivant. On ne vit qu’une fois, et à cause de ce drame, j’ai décidé que la 2e partie de ma vie allait être mémorable. Et faire partie de ce projet, c’était passionnant. »

Fernando Parado a aussi accepté de travailler avec Juan Antonio Bayona pour offrir à son histoire une autre visibilité. « Cette histoire fascine encore parce qu’elle est inimaginable aujourd’hui. Cela ne pourrait plus arriver avec les portables, les GPS. Et elle est presque surréaliste. On n’aurait pas dû survivre et pourtant on a survécu 72 jours. Il y a bien sûr l’aspect moral, les gens se demandent comment eux auraient réagi dans cette situation, en espérant ne jamais y être confrontés. Avec les images, on peut essayer de leur expliquer. Survivre à un drame comme celui-là ne fait pas de vous la personne la plus intelligente de la planète, ou un monstre. Juste un survivant. »

Nando veut briser le mythe de l’aventure

Le Cercle des Neiges n’est pas le premier film qui retrace cette histoire. Mais pour Fernando Parado, c’est un projet différent, car il ne présente pas son histoire comme une aventure épique ou romanesque. « Regarder la mort en face tant de fois, ça n’a rien d’une aventure. Bayona l’a parfaitement compris. Nous avons tous été des héros malgré nous. Ceux qui ne sont pas revenus et ceux qui sont revenus. C’est le destin et juste le destin qui a décidé. Tous mes amis qui sont morts, à un moment donné, ont cru qu’ils allaient survivre. Et nous tous qui avons survécu, à un moment donné, étions certains que nous allions mourir. »

Le réalisme (parfois brutal pour le spectateur) des images de Juan Antonio Bayona a été un vrai choc pour le survivant lorsqu’il a vu le film. « Le son de la neige qui craque, le bruit du vent, la luminosité. Pour la première fois depuis des années j’ai été envahi par les sentiments que j’avais ressentis à l’époque. Et ça m’a bouleversé.» Le film est volontairement très immersif. Une manière pour le réalisateur de traduire la violence de la situation, que Nando a retrouvée « Le film est juste. Là-bas, on ne survivait pas, on mourait. À chaque instant. Votre corps, vos muscles se battent, vous avez mal et vous mourez en luttant contre le froid, la faim et la soif. »

Un film qui redéfinit la peur et l’espoir

Ce que Le Cercle des Neiges met aussi en évidence, c’est la diversité des réactions face à l’imminence de cette mort. Certains ont plongé dans le désespoir ou le déni, d’autres se sont tournés vers la foi. Nando a choisi d’agir. « À la minute où j’ai entendu à la radio que les recherches étaient arrêtées, j’ai commencé à chercher un moyen de sortir et c’est devenu une obsession. Je n’avais pas envie de mourir, je voulais retrouver mon père, le serrer dans mes bras. J’étais famélique et très faible. Mais je savais juste que je ne voulais pas ’attendre et voir’. Je voulais avancer même si ça semblait impossible. Si on vous jette dans l’océan avec rien autour, vous commencez à nager, même si vous ne savez pas où aller. »

Lorsqu’on lui dit que le portrait qui est fait de lui dans le film est brave, Nando ne confirme qu’à moitié. « Encore maintenant, 51 ans après, je me demande pourquoi j’ai pris ces décisions. On me dit que c’était très courageux. La vérité c’est que j’avais surtout très peur. Et que cette peur a décuplé mon courage. Mais j’étais terrifié à un point que vous ne pouvez pas imaginer ».

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