2024-01-30 05:43:00
AGI – Le festival de jazz historique de Port-au-Prince, le PapJazz, il est revenu dans la capitale après deux ans d’absence, devenant un symbole de la richesse culturelle haïtienne et de sa résilience face au fléau de l’insécurité. Le soir, des centaines de spectateurs assistaient aux concerts malgré la menace des violence quotidienne des gangsavec racket et enlèvements.
En 2022, l’événement musical a été reporté et l’année dernière, il a eu lieu au Cap-Haïtien en raison de lainsécurité chronique à Port-au-Prince, à 80% sous le contrôle de bandes criminelles selon l’ONU. “C’est la fête de la résistance à tout ce qui arrive, notre manière de dire que nous y croyons et que nous voulons avancer”, a-t-il déclaré. Milena Sandler, l’un des organisateurs de la XVIIe édition. “La ville n’est pas morte malgré tout. Les habitants de Port-au-Prince avaient besoin de se retrouver dans la convivialité comme les Haïtiens. Cet événement leur donne l’illusion de pouvoir rêver, vivre ensemble”, a ajouté l’organisateur.
Pour faire face à la crise sécuritaire, le festival a été réduit à quatre jours, au lieu de huit, et les concerts gratuits organisés sur les places et dans les universités ont été annulés. Les scènes ont été installées dans un quartier résidentiel sûr, sur l’esplanade boisée de l’hôtel Karibe, où séjournaient les artistes et qui abrite les bureaux des Nations Unies en Haïti. Volontaires et agents de la police nationale ont garanti la sécurité de cette zone protégée des violences qui ravagent les quartiers pauvres environnants.
“Malgré les défis, le festival fait preuve d’une résilience impressionnante. C’est une célébration de la richesse culturelle haïtienne”, a commenté Esmeralda Milcé, une spectatrice qui travaille dans le marketing, particulièrement enthousiasmée par la performance de l’Haïtien. Beethova Obas.
Tantôt assis, tantôt debout, le public – composé d’expatriés mais aussi de spectateurs haïtiens de la classe moyenne – a pu danser et chanter, tandis que des groupes de « Rara », musique du carnaval haïtien, animaient les intermèdes.
La XVII édition de PapJazz a accueilli des artistes étrangers, comme l’Américain d’origine camerounaise Richard Bona et français Ludovic Louis, ainsi que des artistes haïtiens travaillant en Haïti ou issus de la diaspora. Selon l’organisateur la Haiti Jazz Foundation, le festival a accueilli entre 550 et 850 personnes chaque soir entre jeudi et samedi. D’autres affluaient pour voir les musiciens émergents lors des after-parties gratuites organisées dans trois restaurants de Pétion-Ville.
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