2023-10-11 03:40:50
(Bloomberg) — L’activité économique de l’Afrique ralentira probablement encore cette année dans un contexte de vents contraires, mais elle devrait se redresser en 2024, selon les dernières perspectives régionales du Fonds monétaire international.
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La croissance du produit intérieur brut de l’Afrique subsaharienne devrait légèrement baisser à 3,3 %, contre 4 % en 2022, avant de rebondir à 4 % l’année prochaine, indique le rapport du FMI publié mardi à Marrakech.
« Un rebond tant attendu se profile à l’horizon. L’inflation est en baisse, les finances publiques se stabilisent et la croissance est sur le point d’augmenter », a déclaré le FMI. « Pourtant, même si les perspectives sont moins inquiétantes, il est trop tôt pour se réjouir. »
La région a été frappée par la pandémie et la flambée des prix des denrées alimentaires après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la montée de l’inflation entraînant des augmentations agressives des taux d’intérêt dans le monde entier. Cela a conduit à un resserrement brutal des financements en Afrique, dans un contexte de hausse des coûts du service de la dette et d’affaiblissement des monnaies.
Le FMI a néanmoins fait preuve d’un optimisme prudent.
« Les estimations du modèle suggèrent que la reprise économique de la région a peut-être déjà commencé », écrit le FMI dans une analyse au titre plein d’espoir « Une lumière à l’horizon ?
Afrique du Sud
L’Afrique du Sud, qui représente 19,5 % de l’économie régionale et est entravée par des pénuries d’électricité et des goulots d’étranglement au niveau des infrastructures, semble jouer un rôle clé dans cette reprise.
La croissance de son économie, qui devrait ralentir à 0,9 % cette année contre 1,9 % en 2022, devrait s’accélérer à 1,8 % en 2024, a indiqué le FMI, en partie grâce à l’amélioration continue de l’approvisionnement en électricité du pays.
Le Nigeria, l’autre puissance économique de la région qui a connu de douloureuses réformes depuis l’arrivée au pouvoir du président Bola Tinubu en mai, devrait connaître une croissance de 2,6 % cette année et de 3,1 % l’année prochaine.
Le FMI estime que ces gains s’étendront aux quatre cinquièmes de l’Afrique subsaharienne, tout en prévenant qu’une reprise à deux vitesses persisterait, les pays qui dépendent fortement de l’exportation de matières premières étant à la traîne des économies mieux diversifiées.
Parmi les facteurs favorisant la reprise figurent la fin de la pandémie, une consommation plus résiliente que prévu et une baisse progressive du taux d’inflation dans le monde.
Pression financière
Toutefois, une reprise n’est pas garantie, le lourd fardeau de la dette et les coûts d’emprunt élevés mettant à rude épreuve les finances publiques. Plus de la moitié des pays à faible revenu de la région courent un risque élevé de surendettement ou le subissent déjà.
Même ceux qui n’appartiennent pas à cette catégorie ont vu le rendement moyen de leurs euro-obligations en circulation dépasser 12 %, contre 7 % avant la pandémie.
Cela rend potentiellement difficile pour les pays de reconduire leur dette arrivant à échéance, le FMI notant que les prochains remboursements d’euro-obligations d’environ 6 milliards de dollars en 2024 et 2025 sont « particulièrement préoccupants ».
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