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Le français méprisé au Canada : Arrêtons de dire que le pays est bilingue

Le français méprisé au Canada : Arrêtons de dire que le pays est bilingue
       
 

Le vendredi dernier, j’ai exprimé mon cri du cœur : “Arrêtez de dire que Montréal est bilingue !”. Mais aujourd’hui, je veux lancer un autre message dans le même sens : “Arrêtez de dire que le Canada est bilingue !”. Chaque jour, il est prouvé que le français est une langue méprisée, humiliée, déclassée et rejetée d’un océan à l’autre. C’est pourquoi je me pose régulièrement la question : qu’est-ce que nous faisons encore dans ce pays ? C’est également pourquoi je suis passée de “En français s’il vous plaît” à “En français, cr*** !”.

 

TROIS MINUTES…

 

Si le Canada était réellement bilingue, un ministre fédéral francophone prononcerait tous ses discours dans les deux langues officielles, n’est-ce pas ?

 

Cette semaine, le journal Le Droit nous a informés que le Commissaire aux langues officielles, dans un rapport préliminaire, confirmait que “de mars à juillet 2022, le ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique a prononcé neuf discours en sol canadien à l’extérieur du Québec où il n’a dit que quelques mots en français. François-Philippe Champagne est francophone et représente la circonscription québécoise de Saint-Maurice-Champlain au Parlement du Canada.”

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“L’enquête a permis d’établir que les discours n’ont pas été prononcés dans les deux langues officielles de manière égale.” C’est un euphémisme : le ministre a parlé pendant environ 93 minutes, dont moins de 3 minutes en français.

 

Et après cela, ces personnes nous regardent droit dans les yeux en nous disant : “Le français est important pour nous” ?

 

Deux autres exemples :

 

1 – Lundi, le journaliste de Radio-Canada Thomas Gerbet a raconté sur Twitter une anecdote très révélatrice : “Réponse d’un ministère fédéral : ‘Je peux vous donner une réponse en anglais, mais je n’aurai pas de réponse en français avant demain matin.'”. Pourquoi un ministre fédéral d’un pays supposément bilingue met-il l’anglais en priorité et le français en second plan ? Pourquoi les journalistes francophones seraient-ils désavantagés dans leur travail dans le “plusse meilleur pays du monde” ? 2 – Mardi, mon conseiller financier m’envoie un formulaire à remplir. En anglais seulement. Je lui fais savoir qu’il est hors de question que je remplisse un document qui n’est pas dans la langue officielle du Québec. Après vérification, il m’annonce que le siège social, à Toronto, a connu des problèmes techniques et que le formulaire, disponible en anglais dès le 15 juillet, ne sera disponible en français que le 28 juillet. Pourquoi ? Combien de clients francophones ont rempli le formulaire en anglais sans rien dire pour éviter les problèmes ?

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VOLTAIRE EN ANGLAIS?

 

Voulez-vous une anecdote amusante ? J’ai écrit au magasin de vêtements Zadig et Voltaire, situé à Westmount, pour leur dire que je trouvais étrange que leurs publications Instagram sur Véronique Cloutier, Lara Fabian ou Charlotte Cardin soient seulement en anglais. Pas un mot en français ! C’est incroyable étant donné que Zadig et Voltaire est une compagnie… française ! Leur réponse : “Vous avez raison, nous continuerons à publier en français et en anglais. (Bonhomme sourire) Passez une très belle journée”.

 

Cela prouve bien que ça fonctionne lorsque l’on le demande. Mais… pourquoi faut-il le demander ? Pourquoi une compagnie française, établie dans la plus grande ville francophone d’Amérique, publie-t-elle uniquement en anglais à propos d’artistes et d’animatrices francophones ? Voltaire doit se retourner dans sa tombe.

       

       
 
   

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