Avec un quatrième penalty stoppé cette saison, Marcin Bulka a permis à Nice d’éviter une défaite embarrassante dimanche contre Clermont (0-0), dernier de la Ligue 1 dimanche. Devenu spécialiste dans cet exercice, le gardien polonais s’appuie sur ses réflexes et sa grande envergure.
L’ambiance n’était pas à la fête dans les couloirs de l’Allianz Riviera après le triste 0-0 entre les Aiglons et Clermont. L’entraîneur niçois Francesco Farioli a même félicité Marcin Bulka d’avoir évité la catastrophe et préservé un nouveau clean sheet. Pour la quatorzième fois cette saison, le gardien azuréen a terminé un match sans encaisser de but. Une prouesse car il a dû repousser les tentatives des Auvergnats, comme en témoignent les 1,98 xG (expected goals) concédés. Si l’histoire retiendra que Nice n’a pas avancé, elle notera également que le Gym ne sombre pas grâce à Marcin Bulka.
66% de réussite sur penalty cette saison
Après le Monégasque Folarin Balogun, à deux reprises dans le même match, et le Montpelliérain Junior Ndiaye en Coupe de France, c’est au tour de Shamar Nicholson de buter contre Marcin Bulka. Sur six tentatives adverses cette saison, le Polonais en a stoppé quatre. Seuls Benjamin Bourigeaud (Rennes) et Mohammed Bayo (Le Havre) ont réussi à battre le gardien niçois dans cet exercice. Tous deux ont tiré fort près du poteau, sans hésiter pendant leur élan. Pour Jérôme Alonzo, “le type qui s’avance contre lui est obligé de se dire : ‘Si je ne fais pas un tir parfait, je ne vais pas bien'”. L’ancien gardien de l’OM, du PSG et de Nice n’a pas tort. Il faut frôler les montants pour tromper Marcin Bulka, au risque de voir sa tentative repoussée par l’un d’entre eux. Cela s’est produit en 32e de finale contre Auxerre (0-0 ; 4 t.a.b. à 2). L’ange gardien des Niçois a détourné la tentative d’Ado Onaiwu et a forcé Gaëtan Perrin à échouer sur le poteau.
“Je reste sur ma ligne jusqu’au bout”
Avec une taille de 1m99, une envergure de 2m16 et des bras levés à 2m60, Marcin Bulka s’appuie sur ses mensurations généreuses mais pas seulement. Le gardien polonais a sa méthode : “Je reste sur ma ligne jusqu’au bout, j’attends de voir où le tireur veut aller. Je réagis avec mes réflexes sans anticiper. On sait que les tireurs attendent jusqu’au dernier moment, nous observent. Je ne veux pas faire de mouvement inutile. Pour moi, c’est la clé.” Jérôme Alonzo salue ce rapport de force qu’il a su inverser : “J’aurais aimé voir Neymar contre Bulka. Le Brésilien a beaucoup inspiré les tireurs actuels avec une prise de décision très tardive en fonction du premier mouvement du gardien. Marcin a cette capacité d’attendre jusqu’au dernier moment et de plonger très rapidement malgré sa taille. Il est déjà un peu dans la tête des gars.” Loin de la théorie de la loterie, Bulka croit en son génie.
“Il s’est déjà forgé une légende!”
Alonzo continue : “Il s’est déjà forgé une légende! Comme Mickaël Landreau à son époque, ça a suivi toute sa carrière et pourtant il n’était pas aussi fort et imposant que Bulka dans cet exercice. En revanche, Hugo Lloris, qui a été l’un des meilleurs gardiens du monde pendant dix ans, le tireur savait qu’il avait 9 chances sur 10 de marquer…” Une légende construite en partie lors d’une soirée de septembre à Louis II. Face à un Bulka immobile, le Monégasque Balogun décide, au dernier moment, de croiser (pas assez) sa frappe. Un jeu d’enfant pour le Niçois qui récidivera quelques minutes plus tard face à la lourde frappe plein axe de l’attaquant américain sur son second penalty stoppé de la soirée. Un tournant peut-être dans la saison des deux protagonistes ce soir-là.
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