2024-09-08 08:28:04
Chery
Chery a créé des marques, dont Omoda, entièrement axées sur les marchés internationaux
Le géant automobile chinois Chery envisage la possibilité de construire des voitures au Royaume-Uni, selon un haut dirigeant.
Son directeur britannique, Victor Zhang, a déclaré à la BBC que c’était une « question de temps » avant que l’entreprise ne prenne une décision finale.
Il a déclaré que Chery, qui se prépare déjà à construire des voitures en Espagne, était déterminé à adopter une approche « localisée » sur le marché européen.
M. Zhang a nié que les exportations de l’entreprise aient bénéficié de subventions injustes.
Chery, fondé en 1997, est l’un des plus grands constructeurs automobiles chinois. Il est déjà le premier exportateur de véhicules du pays, mais il a des projets ambitieux de développement.
Pour faire avancer ce plan, elle a créé deux nouvelles marques entièrement axées sur le marché international, Omoda et Jaecoo.
Le mois dernier, Omoda a été officiellement lancé au Royaume-Uni. La société a commencé à commercialiser un SUV grand public, l’Omoda 5, en versions électrique et essence.
Elle a construit un réseau de 60 concessionnaires et espère en avoir plus de 100 ici d’ici la fin de l’année.
Mais il est loin d’être le seul constructeur chinois à considérer le marché britannique comme potentiellement lucratif.
BYD, qui rivalise avec Tesla pour le titre de plus grand fabricant mondial de voitures électriques, a également ouvert des dizaines de concessionnaires ici.
SAIC est déjà bien implanté au Royaume-Uni, vendant des voitures sous la marque britannique classique MG.
« Une question de temps »
Les voitures vendues en Europe sont actuellement construites au siège de Chery à Wuhu, dans l’est de la Chine. Mais cette situation devrait changer.
L’entreprise a déjà conclu un accord avec l’espagnol EV Motors, qui permettra de construire les modèles Omoda et Jaecoo dans une ancienne usine Nissan à Barcelone. Mais elle souhaite également établir d’autres bases.
Plus tôt cette année, l’entreprise avait déclaré que le Royaume-Uni pourrait également être candidat à l’implantation d’une usine d’assemblage. Cette option reste sur la table.
« Barcelone, c’est quelque chose sur lequel nous nous sommes déjà engagés », a expliqué M. Zhang
« Pour le Royaume-Uni, nous sommes également en train d’évaluer la situation. Pour être honnête, nous sommes ouverts à toutes les options et opportunités.
« Je pense donc que ce n’est qu’une question de temps. Si tout est prêt, nous le ferons ».
Le Royaume-Uni n’est pas le seul pays sur la liste de Chery. Le constructeur a également engagé des discussions avec le gouvernement italien pour implanter une production en Italie, par exemple.
M. Zhang a nié que la décision revienne au pays qui serait en mesure d’offrir les meilleures incitations.
« Pour un projet d’investissement d’une telle envergure, c’est une combinaison de facteurs », a-t-il déclaré.
« Il ne s’agit pas seulement de politiques gouvernementales ou d’incitations. Il faut également tenir compte du marché lui-même, de l’éducation, car il faut des gens talentueux comme des ingénieurs et des ouvriers d’usine, mais aussi de la chaîne d’approvisionnement et de la logistique.
« De nombreux facteurs entreront donc en jeu dans notre décision finale ».
La pression pour implanter des bases de production en Europe s’est accrue depuis juillet, lorsque l’UE a imposé des droits de douane élevés, ou taxes, sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine.
Selon Bruxelles, les constructeurs automobiles chinois bénéficient de “subventions injustes” qui permettent à leurs voitures d’être vendues à l’étranger à très bas prix, ce qui porte préjudice aux constructeurs locaux. La Chine accuse l’UE de protectionnisme.
En fabriquant ses produits en Europe, Chery éviterait de payer ces droits de douane. Mais M. Zhang a insisté sur le fait que son entreprise s’est toujours engagée à produire localement.
« Nous n’essayons pas d’utiliser des méthodes déloyales », a-t-il insisté.
« Nous voulons nous adapter au marché local et proposer les meilleurs produits en faisant appel aux meilleurs concessionnaires. Être localisé est la seule stratégie à long terme », a-t-il déclaré.
Le Royaume-Uni n’a pas encore indiqué s’il adopterait une approche similaire avec ses propres tarifs douaniers.
Le marché automobile intérieur chinois est vaste, avec plus de 30 millions de véhicules vendus chaque année.
Sa part sur le marché mondial est déjà importante, avec environ 5 millions de voitures exportées l’année dernière, soit une augmentation de 64 % par rapport à l’année précédente.
Au Royaume-Uni, les marques chinoises représentent encore une part relativement faible des voitures vendues, environ 5 %.
Mais les constructeurs automobiles établis craignent que ce chiffre augmente rapidement, les prix proposés par les marques chinoises étant censés jouer un rôle clé.
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