2024-05-18 05:14:00
AGI – “Venez découvrir le Bénin, province nouveau carrefour culturel du continent africain, à l’occasion de la première participation historique du pays à la Biennale de Venise”. L’invitation, en grosses lettres, apparaît sur la couverture du ‘Mag du Pavillon», une publication diffusée à l’occasion des débuts du Bénin au 60ème édition de la Biennale de Venise ce qui explique le sens du pavillon béninois et le message que ce petit (mais relativement stable) État d’Afrique subsaharienne veut transmettre au monde avec ses artistes, présents et passés.
Et pays riche en histoire, traditions et créativité qui est aujourd’hui candidate à devenir « une plateforme internationale des industries culturelles ».
C’est ce qu’a déclaré dans les pages du Mag du Pavillon le ministre béninois du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola, selon lequel la première participation du Bénin à la Biennale “s’inscrit dans une stratégie globale de développement de l’industrie et de l’économie créative sur laquelle le gouvernement a mis l’accent”. “Cette participation – a-t-il ajouté – marque également l’engagement du Bénin à se promouvoir activement sur la scène artistique mondiale”.
L’exposition Bénin, construite autour du thème “tout ce qui est précieux est fragile”, allie la mémoire collective du pays à une réflexion sur la fragilité du monde globalisé contemporain. Des thèmes importants de l’héritage historique tels que le commerce des esclavesle chiffre deAmazonela spiritualité hein Riti vaudou, sont analysés par les artistes à la lumière de leur créativité et de l’expérience que les femmes béninoises, en premier lieu, ont vécues avec eux. L’interprétation créative de ces thèmes est au centre de l’exposition Bénin dont le Pavillon – explique le conservateur, le Nigérian Azu Nwagbogu– aura pour leitmotiv le féminisme africain d’hier et d’aujourd’hui.
“Intriguant”, selon de nombreux commentateurs, est le titre du projet qui sera exposé jusqu’à présent au 24 novembre: “Tout ce qui est précieux est fragile”. Un projet d’exposition ambitieux pour lequel Nwagbogu a sélectionné quatre artistes locaux de premier plan : Chloé Quenumdont les travaux abordent des questions politiques, sociales et écologiques ; Moufouli Belloconnue pour ses portraits féminins sur fonds bleus « électriques » (comme celui, très impactant, de la couverture du « Mag du Pavillon ») ; Ishola Akpo, qui crée des œuvres d’art en mêlant tradition et modernité et Romuald Hazoumécélèbre dans le monde entier pour ses masques, fabriqués à partir de bidons d’essence en plastique usagés.
C’était le retour attendu, en 2021, du côté français, de 26 trésors datant de l’ancien royaume du Dahomey (puissance régionale, entre les XVIIIe et XIXe siècles, lorsqu’elle était le centre névralgique de la traite négrière atlantique) pour « nourrir » le projet que le Bénin portait à Venise. Comme l’explique Abimbola, tout est né du succès de l’exposition développée à partir de cette restitution, du titre “L’art béninois d’hier et d’aujourd’hui : de la restitution à la révélation”. “Cela montre qu’il continue à parcourir le monde et qu’il a préparé la participation du pays à Venise”, a précisé le ministre.
“Cette participation à la Biennale de Venise – lit-on encore dans le Mag du Pavillon – est une étape fondamentale du Programme d’Action du Gouvernement lancé en 2016 pour faire de l’art et de la culture (avec le tourisme) le deuxième pilier du développement du pays après l’agriculture”. Les nouveaux secteurs qui, à l’avenir, devront notamment dynamiser l’économie du pays, bénéficient également d’un le plan d’investissement public s’élève toujours à près de 2 milliards d’euros pour la préparation des infrastructures et des réformes touchant les cinq disciplines artistiques « majeures » : cinéma, danse, musique, théâtre et arts plastiques.
Dans le domaine de l’art contemporain, Cotonou travaille également à la conclusion d’accords de coopération avec de grands musées internationaux et à l’acquisition d’autres œuvres d’art béninoises (dites de la diaspora). Le gouvernement souhaite également créer un écosystème artistique, amenant les artistes béninois sur les principaux marchés internationaux, créer un quartier artistique créatif dans la capitale et intensifier la participation du pays aux grands événements mondiaux du secteur après le lancement remarqué à Venise.
La 60ème édition de la Biennale de Venise restera surtout dans les mémoires pour l’extraordinaire participation (numérique) africaine avec les pavillons de 13 pays: Cameroun, République Démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Egypte, Kenya, Tanzanie, Ethiopie, Nigeria, Sénégal, Ouganda, Afrique du Sud, Zimbabwe et Bénin. Sans compter que 3 des 4 pays débutants, avec le Bénin, étaient la Tanzanie et l’Ethiopie. Différents pays unis par la même envie d’être là et de diffuser un nouveau récit pour le continent
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