AFPPremier Starmer à l’annonce de ses projets pour l’IA
NOS Nieuws•registren, 20:36
Arjen van der Horst
correspondant Royaume-Uni
Arjen van der Horst
correspondant Royaume-Uni
“Retenez bien mes paroles : la Grande-Bretagne deviendra l’un des leaders mondiaux en matière d’intelligence artificielle. Ce n’est pas un vœu pieux ou une vantardise. Nous pouvons y parvenir et cela aller nous pouvons y parvenir.
C’est par ces mots retentissants que le Premier ministre britannique Starmer a présenté aujourd’hui dans un discours des projets ambitieux visant à stimuler le développement de l’intelligence artificielle dans son propre pays. Il constate que des pays comme la Chine et les États-Unis ont une longueur d’avance dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Starmer pense qu’il est grand temps de rattraper son retard.
“La question est de savoir ce que veut être la Grande-Bretagne : un pays qui crée elle-même l’intelligence artificielle ou importe l’IA d’autres pays. Les investisseurs, les entrepreneurs et les scientifiques se tournent actuellement vers eux. Quel est le meilleur endroit pour créer une entreprise technologique ? Des milliards de dollars sont dépensés. est en jeu. La bataille pour les emplois de demain bat déjà son plein.
Changement de taux
C’est un changement de direction frappant par rapport à Londres. Jusqu’à présent, le gouvernement britannique avait surtout peur des dangers et des risques de l’intelligence artificielle. L’accent a donc été mis sur la régulation de l’IA plutôt que sur son encouragement. Starmer souhaite que le gouvernement joue un rôle actif dans le développement de l’intelligence artificielle. “Nous sommes pour l’innovation, la croissance et la déréglementation”, a-t-il promis à Londres.
Le Premier ministre britannique se dit en désaccord sur ce point avec le précédent gouvernement conservateur, qui avait fondé l’Artificial Intelligence Safety Institute mais avait peu fait pour stimuler l’IA elle-même. “Le gouvernement ne devrait pas se concentrer uniquement sur les aspects de sécurité et laisser le reste au libre marché. Le gouvernement a la responsabilité de maximiser les opportunités de cette technologie pour nos citoyens.”
L’industrie technologique salue ces projets et a annoncé aujourd’hui qu’elle investirait 14 milliards de livres (17 milliards d’euros) dans de nouveaux projets d’IA au Royaume-Uni qui devraient créer plus de 13 000 emplois. David Hogan du fabricant américain de puces Nvidia parle d'”une initiative ambitieuse”.
Supercalculateur
Que signifient concrètement ces projets ? Londres est de loin le plus grand cluster technologique d’Europe, avec 850 entreprises technologiques enregistrées. L’exemple le plus connu est DeepMind, une société londonienne d’IA qui développe des ordinateurs expérimentaux imitant le cerveau humain. En 2014, elle a été rachetée par Google.
Starmer veut s’appuyer sur cela. Par exemple, le gouvernement britannique souhaite augmenter considérablement sa puissance de calcul en faisant construire un supercalculateur (coût estimé : 1,5 milliard d’euros). Il y aura également des « zones de croissance de l’IA » dans le pays, où le gouvernement accélère la construction d’infrastructures – telles que des centres de données – pour les chercheurs et les start-ups technologiques.
Les centres de données et les superordinateurs consomment de l’énergie. C’est pourquoi le réseau électrique doit également être entièrement remanié. Par exemple, le gouvernement britannique envisage de développer des mini-réacteurs nucléaires pour répondre à la demande croissante en énergie.
Le Premier ministre souhaite également utiliser l’intelligence artificielle à grande échelle au sein du gouvernement. Par exemple, les logiciels d’IA devraient libérer les enseignants et les policiers des tâches administratives fastidieuses. Le gouvernement souhaite également utiliser l’intelligence artificielle pour détecter les nids-de-poule sur les routes via des caméras de circulation.
Préoccupations éthiques
L’aspect le plus frappant – et aussi le plus controversé – concerne les projets britanniques en matière de soins de santé. Le Royaume-Uni possède l’un des systèmes de santé publics les plus centralisés au monde. Cela signifie que le gouvernement dispose des données médicales de millions de patients. Ces données remontent à plusieurs décennies. Les chercheurs médicaux, les entreprises technologiques et l’industrie pharmaceutique y voient depuis des années une mine d’or potentielle pour le développement de nouveaux médicaments.
Starmer souhaite que les entreprises et les scientifiques libèrent l’intelligence artificielle sur cette gigantesque montagne de données. “Cela offre d’énormes possibilités”, a déclaré le Premier ministre. “Nous pouvons utiliser cela pour guérir des maladies que nous considérions auparavant comme incurables. Pensez aux possibilités de prédire et de prévenir des maladies avant que la maladie ne frappe. Cela sauvera des vies.”
Mais les informations médicales des patients sont sensibles à la vie privée et soulèvent toutes sortes de questions éthiques. Par exemple, les compagnies d’assurance auront-elles accès aux données médicales ? La crainte est que certains patients ne puissent plus s’assurer à l’avenir parce que les compagnies d’assurance les considèrent comme un risque trop élevé.
Le gouvernement britannique assure que les entreprises ne deviendront jamais propriétaires de données médicales. Le gouvernement mettra en place une bibliothèque nationale de données pour stocker toutes les données médicales de manière anonyme. Le gouvernement gère cette base de données, détermine qui y a accès et comment les entreprises peuvent utiliser ces informations. Starmer espère ainsi répondre aux objections.
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