2024-04-09 23:48:56
Dans un rapport, le contrôle financier arrive à une conclusion claire : les règles ne sont souvent pas respectées lors de l’attribution des subventions. Le gouvernement fédéral paie donc beaucoup trop d’argent. Malgré les critiques claires, rien ne devrait changer.
Francesco Benini / ch médias
L’Office fédéral de l’agriculture accorde une subvention à une organisation active dans le domaine de l’élevage. Cette association dispose de fonds propres qui dépassent plusieurs fois une dépense annuelle. L’Office fédéral devra désormais vérifier si les éleveurs peuvent être obligés de payer davantage. Mais cela n’arrive pas. L’argent fédéral continue d’affluer dans des coffres gonflés.
La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter veut combler un déficit de quatre milliards de francs.Image: clé de voûte
Ce n’est qu’un des nombreux griefs évoqués par le Contrôle fédéral des finances dans son nouveau rapport sur l’attribution des subventions fédérales. Le document résume les audits antérieurs. La conclusion est que le gouvernement fédéral pourrait économiser beaucoup d’argent si les organismes responsables respectaient la loi sur les subventions.
En 2022, les subventions représentaient 60 pour cent des dépenses fédérales : 48,5 des 81 milliards de francs. En 2013, le gouvernement fédéral a dépensé 38,5 milliards en pensions alimentaires, soit une augmentation de 26 pour cent en seulement dix ans. Au cours des années Corona 2020 et 2021, les subventions ont même dépassé largement les 50 milliards.
Subventions fédérales en milliards de francs :
Source : Administration fédérale des finances / Graphique : MOP
Qu’est-ce qu’une subvention ? Le Contrôle financier écrit que le gouvernement fédéral encourage des activités extérieures à l’administration fédérale qui contribuent à atteindre un objectif social ou politique – mais qui seraient à peine remarquées sans les subventions.
Il y a là un point critique. Les autorités qui décident des paiements doivent clarifier : les services seraient-ils également fournis sans contribution financière ? En d’autres termes, il est important d’éviter ce que l’on appelle les effets d’aubaine.
Dans certains cas, cela n’arrive pas. Le contrôle financier écrit que sont subventionnés des services que « le bénéficiaire de la subvention aurait très probablement fourni même sans les contributions accordées ». Cela entraîne une « perte d’efficacité et d’efficience économique ». Pour le dire de manière moins bureaucratique : le gouvernement fédéral jette de l’argent par les fenêtres.
Parfois, la raison pour laquelle quelqu’un reçoit une subvention n’est pas claire.
Il existe d’autres déficiences dans l’attribution des subventions. Parfois, ni le « droit » ni le « montant de la cotisation » ne sont compréhensibles. De plus, les objectifs des pensions alimentaires ne sont parfois pas suffisamment définis. Il n’est donc pas possible de vérifier l’effet de la subvention.
Qu’arrive-t-il désormais au catalogue des échecs ? Offre-t-elle une base pour éliminer une partie du déficit structurel d’environ 4 milliards de francs qui menace le gouvernement fédéral ?
La ministre des Finances Karin Keller-Sutter a nommé un groupe d’experts externes. Leur tâche consiste, entre autres, à contrôler l’attribution des subventions par le gouvernement fédéral. Le rapport du comité devrait être disponible à la fin de l’été.
Le Conseil des Etats Jakob Stark (UDC) estime que le rapport du contrôle financier constitue désormais une bonne base pour ce groupe de travail. Stark est président du comité des finances de la petite chambre. La commission elle-même souhaite discuter des résultats du contrôle financier.
Jakob Stark, vice-président du Conseil des États.Image: clé de voûte
Comment réagit le président de la commission des finances du Conseil national ? Sarah Wyss (SP) explique que la commission contrôle régulièrement les subventions de tous les départements. « Il me semble important qu’après plus de dix ans, nous réexaminions les réductions d’impôts. Elles correspondent à une subvention indirecte et s’élèvent à 17 milliards de francs par an.»
Wyss pense par exemple aux taux réduits de TVA. Elles s’appliquent entre autres à l’hôtellerie, aux engrais, aux pesticides, aux médicaments et aux journaux. Le gouvernement fédéral perd des recettes parce que la TVA normale de 8,1 pour cent n’est pas facturée sur un certain nombre de produits et services.
Le message fondamental du rapport du contrôle financier est cependant différent: la Confédération pourrait économiser des milliards en accordant des subventions aux organismes privés, aux cantons et aux communes si les dispositions étaient strictement appliquées.
Les parlementaires impressionnés par le lobbying
Le contrôle financier souligne qu’un potentiel d’économies considérable a déjà été identifié lors d’examens précédents. La souveraineté budgétaire n’appartient pas au Conseil fédéral, mais au Parlement.
Jusqu’à présent, le Conseil national et le Conseil des Etats n’ont apporté que des corrections superficielles. Le lobbying auprès des organisations bénéficiaires de subventions est efficace. Ils trouvent toujours une raison pour laquelle les dons financiers ne devraient en aucun cas être réduits ou supprimés. Pire encore, certains parlementaires appartiennent à des associations qui reçoivent des subventions du gouvernement fédéral.
Si le groupe de travail de Keller-Sutter propose des économies de subventions après les vacances d’été, la décision reviendra au Parlement. Il aime décider de nouvelles dépenses et a du mal à réduire les contributions de soutien.
La ministre des Finances a les mains liées dans son propre ministère. Il ne verse que 0,1 pour cent de toutes les subventions fédérales. Le ministère de l’Intérieur dépense de loin le plus d’argent ; Les ministères des Affaires économiques, de l’Environnement et des Transports parlent également de nombreuses subventions. (aargauerzeitung.ch)
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