Le gouvernement ignore les propositions d’Airef d’améliorer l’efficacité de jusqu’à 60 000 millions d’euros de dépenses publiques

Le gouvernement ignore les propositions d’Airef d’améliorer l’efficacité de jusqu’à 60 000 millions d’euros de dépenses publiques

Si les prévisions des analystes se réalisent, les comptes publics clôturera l’année 2022 avec un déficit de 4,5% du PIB (environ 50 000 millions d’euros) dans une année où les recettes fiscales devraient atteindre un record historique, en partie grâce à la poussée de l’inflation. Malgré la pression financière que cette situation engendre en termes d’endettement public et malgré le fait que ces chiffres placent le pays hors du seuil européen de normalité, qui est inférieur à 3% du PIB, l’Autorité indépendante pour la responsabilité budgétaire (Airef) a révélé ce mercredi que le gouvernement a ignoré ses propositions et recommandations pour améliorer l’efficacité des dépenses publiques dans des postes qui, ensemble, s’élèvent à près de 60 000 millions d’euros.

Le bilan se réfère au premier grand processus d’évaluation des dépenses publiques -‘spending review’, selon la terminologie technique- réalisé entre 2017 et 2020. Au cours de celui-ci, les techniciens de l’organisme créé à la demande de Bruxelles après la grande crise Afin d’avoir un organisme indépendant de contrôle des dépenses publiques en Espagne, ils ont analysé des postes pour un montant total de 90 000 millions d’euros et ont détecté des inefficacités qui permettraient améliorer les performances ou réduire les dépenses sur les chapitres qui totalisaient 81 000 millions d’euros.

Le bilan publié ce mercredi par l’Administration fiscale révèle qu’après ce diagnostic, qui a donné lieu à 277 propositions de l’organisme, le Gouvernement n’a adopté d’actions que sur des postes totalisant 21,870 millions d’euros, soit sur un quart des les dépenses publiques inefficaces détectées par Airef, alors qu’elle a en attente d’analyse de 55,890 millions et a directement refusé d’agir sur des postes d’une valeur de 3,240 millions, parfois parce qu’ils considèrent qu’ils ne relèvent pas de ses compétences directes et parfois parce qu’ils comprennent directement qu’ils aurait un coût politique, selon les explications transmises ce mercredi par le président d’Airef, Christine Herreroet par le responsable de la Division de l’évaluation de l’établissement, José Maria Casado.

“Les évaluations des dépenses publiques sont utiles dans la mesure où elles sont prises en compte lors de la prise de décisions”, a assuré Cristina Herrero, qui a admis que la satisfaction de l’autorité fiscale quant au suivi de ses recommandations par le gouvernement ne peut être que partielle alors qu’un tiers seulement des propositions et recommandations formulées ont été prises en compte.

Un autre débat, ont-ils admis ce mercredi depuis Airef, est la manière dont ces recommandations ont été prises en compte, puisque, comme ils l’ont illustré, dans le cas de la déduction fiscale pour les régimes de retraite, l’administration fiscale a demandé une réforme globale de l’incitation à rendre plus attractif et plus efficace et ce que le gouvernement a fait, c’est couper drastiquement l’incitation aux plans individuels et améliorer le soutien fiscal aux plans d’emploi, ce qui signifie plus qu’une application partielle de la recommandation Airef.

“Nous nous sentons satisfaits si au moins cela a été pris en compte lors de la prise de décision”, a concédé Cristina Herrero, qui a souligné que les analyses ne tiennent pas compte du succès des recommandations et des propositions formulées par Airef mais simplement du fait que cela a conduit à agir sur un poste de dépense spécifique. Ceci a été réalisé sur un peu plus de 21 000 millions de dépenses publiques sur les 90 000 millions que l’institution a évalués.

“On avait déjà prévenu que le taureau allait nous rattraper”

Cristina Herrero a profité de l’appel et de l’annonce de la Commission européenne de la réintroduction des règles budgétaires pour 2024 pour mettre en cause la négligence du gouvernement en matière de contrôle des dépenses. “Nous aurions dû travailler là-dessus”, a-t-il souligné, en relation avec les nombreux appels lancés par l’administration fiscale et d’autres organisations telles que la Banque d’Espagne pour que le gouvernement avance dans la définition d’une trajectoire d’assainissement budgétaire à moyen terme terme avant que la Commission européenne rétablisse les règles budgétaires. “Nous prenons le temps avertissant que le taureau allait nous attraper Et maintenant, nous en sommes à ce point.”

L’Autorité fiscale a également l’intention de publier dans les prochains jours un avis sur la viabilité des comptes publics espagnols, qui visera à entrevoir la trajectoire que les dépenses publiques peuvent suivre dans les années à venir et l’ampleur de l’ajustement budgétaire qu’elles auront. Le gouvernement doit assumer de remettre les comptes publics dans un environnement durable. Les prévisions d’Airef suggèrent que l’Espagne ne pourra pas placer ses comptes autour de 3% avant 2026.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.