Face à un “point de rupture” dans l’offre de services, le gouvernement Legault demande au Premier ministre Justin Trudeau de ralentir l’arrivée de demandeurs d’asile au Québec.
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“La situation est devenue insoutenable”, écrit le Premier ministre François Legault dans une lettre officielle adressée à son homologue fédéral mercredi en fin de journée.
Selon les chiffres du gouvernement Legault, le Québec a accueilli plus de demandeurs d’asile que le reste du Canada réuni en 2022. L’an dernier, la moitié des demandeurs d’asile arrivés au Canada se sont installés au Québec.
En 2023, cela représente 59 735 nouveaux arrivants pour les 11 premiers mois de l’année. Les projections du gouvernement estiment que ce nombre atteindra 65 000 pour l’année en cours.
Crise du logement
En raison de leur nombre, les demandeurs d’asile peinent à trouver un logement, “ce qui contribue à accentuer la crise du logement”, écrit François Legault.
Le Québec a également dû ouvrir 1 150 classes d’accueil pour franciser et intégrer les enfants de ces nouveaux arrivants, soit “l’équivalent d’une cinquantaine d’écoles primaires”, souligne le Premier ministre caquiste.
De plus, les demandeurs d’asile représentent désormais 16% des prestataires d’aide de dernier recours, souligne François Legault.
Le gouvernement Legault estime que le palier fédéral lui doit toujours une compensation de 470 millions de dollars pour les frais encourus en 2021 et 2022.
Le Premier ministre ajoute que “d’une manière générale, les assouplissements des politiques de visas présentent des risques d’ouvrir des brèches utilisées par des groupes criminalisés, ce qui pose de sérieux enjeux de sécurité pour le Québec et le Canada”.
En conséquence, François Legault demande à Justin Trudeau de “ralentir et réduire l’afflux de demandeurs d’asile entrant au Canada en resserrant la politique canadienne d’octroi de visas”.
Ottawa devrait également répartir “équitablement” les demandeurs d’asile sur le territoire canadien “en fonction des capacités d’accueil”, écrit M. Legault.
Criminalité
Parallèlement, il exige de “fermer toute brèche permettant à des groupes criminalisés de s’infiltrer au Canada”.
Enfin, le Québec réclame le remboursement des sommes dépensées pour l’accueil des demandeurs d’asile.
“Il s’agit d’une affaire urgente et de la plus haute importance, qui doit être résolue dans son ensemble”, conclut le Premier ministre québécois.
Si les gouvernements ont l’obligation d’accueillir les demandeurs d’asile “avec humanité et dignité”, les ressources du Québec “ne sont pas infinies”, écrit-il.