Le gouvernement québécois lance une campagne de vaccination contre la COVID-19 dès octobre

Le gouvernement québécois lancera une campagne de vaccination contre la COVID-19 dès qu’un nouveau vaccin sera disponible en octobre.

L’obtention d’une dose supplémentaire cet automne est recommandée aux gens vulnérables ou à risque, dont les personnes de 60 ans et plus, ainsi qu’aux occupants des CHSLD et des résidences pour aînés. Le vaccin contre l’influenza sera offert au même moment.

Le directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau, anticipe une hausse des cas de COVID-19 lors de la rentrée scolaire. Depuis trois semaines, le nombre d’infections au SRAS-CoV-2 augmente au Québec, tout comme celui des hospitalisations liées à la maladie. En date du 22 août, 637 Québécois atteints de la COVID-19 étaient hospitalisés, dont 17 aux soins intensifs.

« Ce ne sont pas des augmentations renversantes », nuance le Dr Boileau, qui s’est entretenu avec Le Devoir. « Nous voyons cette tendance à la hausse, mais elle ne nous ramènera pas, selon nous, à ce que nous avons connu dans les vagues auxquelles nous avons été exposés — par exemple, la vague Omicron du mois de décembre 2021 et janvier 2022. On ne sera pas là. »

La « très grande majorité » des Québécois de moins de 60 ans ont déjà été infectés par le virus, indique le Dr Boileau. Ce n’est toutefois pas le cas d’une part importante d’aînés. « Entre 20 et 25 % des gens de 70 ans et plus n’ont jamais fait la COVID », indique le directeur national de santé publique, qui s’appuie notamment sur des études de séroprévalence d’Héma-Québec. « À 65 ans et plus, on est dans du 15 à 20 %. »

Selon la Santé publique et le Comité d’immunisation du Québec (CIQ), l’obtention d’une dose supplémentaire est d’ailleurs « particulièrement importante » pour les membres de groupes à haut risque — dont les aînés — qui n’ont jamais eu la COVID-19. Leur protection contre la maladie, qui est conférée uniquement par la vaccination, est « moins robuste », écrit le CIQ dans son avis scientifique rendu public mercredi.

« L’immunité la plus protectrice en termes de complications et de décès, c’est l’immunité hybride, c’est-à-dire une combinaison de vaccination et d’infection », dit la présidente du CIQ, la Dr Caroline Quach-Thanh, en entrevue avec Le Devoir. Selon elle, le nouveau vaccin permettra toutefois de « bien protéger » les groupes à haut risque contre les hospitalisations et les décès.

Les Québécois qui ne sont pas visés par la campagne vaccinale pourront aussi se faire vacciner cet automne ; un intervalle minimal de six mois depuis la dernière dose est recommandé. La Santé publique ne prévoit pas se déplacer dans les écoles pour immuniser les élèves contre la COVID-19.

Un vaccin efficace contre Éris ?

Le nouveau vaccin sera-t-il efficace contre les sous-variants en circulation cet automne ? Les produits que développent Moderna et Pfizer ciblent le XBB.1.5, un sous-variant d’Omicron. Or, c’est un autre sous-variant d’Omicron, baptisé Éris (E.G.5.1), qui gagne du terrain dans la province : il représentait 31 % des cas au 12 août, selon le Dr Boileau.

Dans un communiqué de presse publié la semaine dernière, Moderna rapportait que, selon des données préliminaires, son vaccin permet de contrer Éris. « Ils ont fait des tests en laboratoire et la vaccination avec le XBB.1.5 développe un bon niveau d’anticorps neutralisants contre le E.G.5.1 », précise la Dr Quach-Thanh.

Le Dr Boileau croit que le nouveau vaccin « devrait aussi être efficace » contre le BA.2.86, un nouveau sous-variant sous surveillance, car il se situe « dans la même lignée que les XBB ».

Le directeur national de santé publique rappelle aux Québécois de rester à la maison lorsqu’ils font de la fièvre. « Si on se sent capable d’aller à l’école ou de travailler, on peut le faire, mais avec un masque pendant toute la durée des symptômes et en tentant, si possible, d’éviter d’être en contact avec les personnes plus à risque. »

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