2024-04-15 13:52:34
Le gouvernement a admis aujourd’hui qu’il recherche un acheteur espagnol pour Talgo afin de désactiver l’offre publique d’achat de Ganz-Mavag, le groupe public-privé hongrois qui veut prendre le contrôle du constructeur ferroviaire. C’est ce qu’a annoncé le ministre des Transports Oscar Puente, justifiant cette initiative comme un moyen d’éviter un problème “géopolitique”.
“Nous observons l’offre publique d’achat avec la plus grande attention et attendons que d’autres acteurs entrent en jeu, notamment des investisseurs et d’autres fabricants. Une alternative peut être établie sans le parrainage du gouvernement, mais si elle devait être parrainée, nous évaluerions cette option. C’est là que nous en sommes”, a expliqué Puente à propos des critères du gouvernement lors d’un petit-déjeuner d’information d’Europa Press. L’exécutif a l’offre hongroise sur la table et doit décider d’y opposer son veto ou de l’autoriser avant que la Commission nationale du marché des valeurs mobilières ne l’examine.
Le problème géopolitique, selon Puente, est que Talgo dispose d’une technologie qui affecte même la mobilité militaire d’autres pays comme les pays baltes, et les éventuels liens russes ou d’extrême droite du soumissionnaire hongrois (participé par l’État de Hongrie) toujours peser, auquel le ministre a déjà fait référence à plusieurs reprises. Dans ce contexte, le gouvernement considère que les trains Talgo constituent un « matériel très sensible ».
L’offre de Ganz Mavag s’élève à 620 millions d’euros. Ainsi, le gouvernement opterait pour une offre alternative, de préférence espagnole, même si le seul autre fabricant national, CAF, a déjà précisé qu’il n’était pas intéressé, mais les deux autres entreprises – le français Alstom ou le suisse Stadler – ont une grande présence industrielle en Espagne.
En revanche, Puente a confirmé que l’arrivée de Renfe à Paris sera impossible à réaliser à temps pour offrir ses services aux Jeux Olympiques de cet été. Même si Ral Blanco, président de Renfe, avait indiqué que tel était son objectif, les difficultés techniques et bureaucratiques imposées par sa rivale, la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF), ont forcé ce retard.
Puente, qui a convoqué son homologue français pour un entretien pour résoudre cette situation en réponse à la demande de protection de Renfe et a considéré cette rencontre comme “positive”, a affirmé que l’opérateur espagnol pourrait arriver à Paris avant la fin de cette année, même s’il a dénoncé une fois de plus le “manque de réciprocité” de la part de la France.
“Nous aurions dû arriver aux Jeux Olympiques en été, mais je pense que nous serons à Paris avant la fin de l’année. C’est le plan, même si cela ne dépend plus de nous. Il y aura 10 trains roulants fixes, sur les 30 qui sont achetés, et cela nous permettra d’être compétitifs en France.
Pendant ce temps, Transports garde un œil sur Ouigo, une filiale de la SNCF en Espagne qui concurrence Renfe avec des tarifs bas et ouvrira cette semaine une nouvelle ligne entre Madrid et Valladolid. Puente a confirmé que la plainte déposée par le gouvernement contre Ouigo devant la Commission nationale des marchés et de la concurrence (CNMC) est entre les mains de conseillers juridiques qui l’étudient. “Je n’aimerais pas devoir arriver à cette situation et j’espère qu’à ce moment-là, nous pourrons trouver une issue qui nous permettra à tous d’être compétitifs dans un système minimalement durable et équilibré”, a-t-il ajouté.
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