Le gouvernement Trudeau et Legault investissent près de 3 milliards de dollars dans une méga-usine de batteries au Québec

Le gouvernement Trudeau et Legault investissent près de 3 milliards de dollars dans une méga-usine de batteries au Québec

Les gouvernements Trudeau et Legault ont sorti le chéquier pour convaincre l’entreprise suédoise Northvolt de construire sa méga-usine de cellules de batteries au Québec. Ensemble, ils allongent d’emblée près de 3 milliards de dollars canadiens pour bâtir le projet, qui sera un pilier de la filière batterie d’ici. Dans les années à venir, l’aide totale octroyée pourrait être encore plus grande, grâce à des incitatifs à la production.

« C’est le plus grand investissement manufacturier de toute l’histoire du Québec », a souligné le premier ministre du Québec, François Legault, ému par la concrétisation du projet de Northvolt, dont la réalisation coûtera 7 milliards de dollars.

Le premier ministre fédéral, Justin Trudeau, était lui aussi présent avec le cofondateur de Northvolt, Paolo Cerruti. « Ce projet permettra de fabriquer de bout en bout des batteries au Canada, faisant de notre pays l’un des rares endroits à disposer de cette capacité en dehors de l’Asie », a souligné M. Trudeau.

Le site de l’usine est d’une superficie d’environ 100 hectares — soit l’équivalent de 318 terrains de football américain — et chevauche les municipalités de Saint-Basile-le-Grand et McMasterville, en Montérégie. « C’est gros en tabarouette », a résumé M. Legault.

Pour mettre sur pied cette méga-usine, l’entreprise suédoise fondée en 2015 pourra compter sur un investissement de 1,34 milliard de dollars de la part d’Ottawa et de 1,37 milliard de la part du Québec.

À cette enveloppe de départ s’ajouteront des « incitatifs à la production », qui seront disponibles pour Northvolt une fois qu’elle sera en activité. Ces incitatifs représentent une autre somme de 4,6 milliards de dollars — dont le tiers serait payé par le gouvernement du Québec.

Au total, la facture pour le Québec pourrait ainsi monter à 2,9 milliards de fonds publics dans les prochaines années. Et à 4,4 milliards pour Ottawa.

Les deux paliers de gouvernement justifient cette aide supplémentaire comme un montant équivalent au crédit pour production manufacturière de pointe prévu dans l’Loi sur la réduction de l’inflation des États-Unis, auquel aurait eu droit Northvolt si elle avait choisi de bâtir son usine au sud de la frontière. L’entreprise convoitait notamment la Californie.

Les incitatifs à la production ne seront d’ailleurs fourni que tant que les incitatifs prévus dans l’IRA resteront en vigueur, précisent Ottawa et Québec.

Un pari comme celui de la Baie-James

Le premier ministre Legault a laissé entendre que les annonces dans ce secteur n’étaient pas prêtes à se tarir. « Jusqu’à présent, pour la filière batterie au Québec, on a déjà annoncé 15 milliards d’investissements. Et on va annoncer au total 30 milliards d’investissements. On parle de 16 000 emplois directs dans la filière. Donc c’est hyperstructurant pour l’économie du Québec », a indiqué M. Legault.

Le premier ministre a d’ailleurs comparé les efforts déployés par son gouvernement pour le développement de cette filière à ceux de Robert Bourassa dans les années 1970 avec le titanesque chantier d’aménagement hydroélectrique de la Baie-James.

« Je suis plus vieux, et je me souviens de certaines choses… Quand Robert Bourassa a annoncé [le projet de] la Baie-James, c’était la même chose : des journalistes et des oppositions disaient que c’était beaucoup d’argent. Il y en a qui trouvaient ça fou. Ce dont on s’est rendu compte, c’est que c’était un coup de génie ! » a commenté M. Legault.

Acceptabilité sociale

Le projet soulève par ailleurs un mouvement d’opposition dans le secteur avoisinant le site de la future usine. Une pétition d’environ 700 noms a même été déposée au conseil municipal de McMasterville, lundi. La question de l’acceptabilité sociale n’a toutefois pas été abordée durant l’annonce, jeudi.

Pressé de questions par les médias en marge de la conférence de presse, seul le ministre de l’Innovation, François-Philippe Champagne, qui était aussi présent, a effleuré cet enjeu. « [L’entreprise] est habituée de fonctionner dans des petites communautés », a-t-il défendu.

« On parle d’une entreprise suédoise. On a vraiment été sélectifs. On est allés chercher une entreprise qui représente le plus nos valeurs comme Québécois : très près de l’environnement, très près des communautés. Ils sont très sensibles à l’acceptabilité sociale », a assuré M. Champagne.

À l’heure actuelle, il est encore incertain si le projet doit passer ou non par la procédure environnementale impliquant un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. Des « échanges » sont en cours avec l’entreprise, selon le ministère québécois de l’Environnement.

Il s’agit de la première usine que Northvolt construira hors de l’Europe. La construction de la première phase de 30 GWh devrait commencer d’ici la fin de 2023 et les premières batteriess devraient être livrées en 2026, selon l’entreprise.

À terme, l’usine disposera d’une capacité de production annuelle de cellules de 60 GWh, ce qui permettrait d’alimenter environ un million de véhicules électriques par an, précise-t-on. Northvolt prévoit que son usine montérégienne créera jusqu’à 3000 emplois.

Critiques de l’opposition

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