Le groupe hongrois Ganz-MaVag retire l’offre d’achat de Talgo après le veto du gouvernement | Économie

2024-08-29 23:33:44

Le conseil d’administration du groupe hongrois Ganz-MaVag a décidé ce jeudi de retirer son offre publique d’achat (OPA) sur le constructeur ferroviaire espagnol Talgo, après le veto du gouvernement espagnol connu mardi dernier, et la Commission européenne ayant entériné cette Jeudi la décision de l’Exécutif.

Des sources du consortium hongrois confirment à ce journal le retrait de l’offre, information avancée par Le courrier. Celui-ci, lancé en mars, consistait en un prix de 5 euros par titre, et valorisait le groupe espagnol à 620 millions d’euros.

Le rachat a reçu l’approbation des actionnaires du constructeur ferroviaire, mais s’est heurté aux réticences du gouvernement dès son lancement. Finalement, ce mardi, le Conseil des ministres a approuvé le veto, invoquant des « risques pour la sécurité nationale ».

Les investisseurs hongrois se trouvaient face à une voie sans issue, compte tenu du caractère sans précédent de la décision de l’exécutif espagnol et du soutien de Bruxelles, qui a souligné mardi que le veto est une « prérogative » des États, en plus de n’observer aucune objection à la décision. Selon une porte-parole, Madrid n’était même pas obligé de l’informer en priorité – bien que, selon plusieurs sources gouvernementales, il l’ait fait – avant de prendre cette mesure. Et malgré les menaces de l’entreprise hongroise de s’adresser à l’Exécutif européen pour contester cette décision, aucune plainte n’est encore parvenue au siège de l’institution dans la capitale belge, pas même de la part du gouvernement de Víktor Orbán.

Si Ganz-Mavag avait décidé de poursuivre l’offre, l’article 26.2 du règlement sur les OPA aurait empêché la Commission nationale du marché des valeurs mobilières (CNMV) d’autoriser l’offre avec l’opposition de l’exécutif. « Lorsque l’offre publique d’acquisition nécessite l’autorisation ou la non-opposition de tout autre organisme ou la notification préalable de l’opération à un autre organisme, la demande d’autorisation de l’offre peut être présentée sans avoir demandé ou obtenu l’autorisation, la non-opposition ou la simple notification. . Toutefois, la Commission Nationale du Marché des Valeurs n’autorisera l’offre qu’après avoir prouvé que l’autorisation correspondante a été obtenue, sans opposition ou simple notification, à moins que les délais ne soient écoulés pour comprendre que l’autorisation a été accordée par silence administratif. lit la législation.

Le gouvernement a décidé d’opposer son veto à l’offre hongroise après avoir reçu le dossier du Conseil des investissements étrangers (Jinvex), qui intègre les rapports du Centre national de renseignement (CNI) et de la Sécurité nationale. Ils ont joué un rôle clé dans le veto, car ceux-ci, comme l’a rapporté EL PAÍS, démontreraient le lien entre Ganz-MaVag et un complot russe, après une analyse développée au cours des 18 derniers mois, avant même la présentation formelle de l’offre en Mars.

Ganz-MaVag Europe est un consortium dont 45 % sont détenus par un fonds d’investissement public appartenant au ministère hongrois de l’Économie, appelé Corvinus International Investment, tandis que 55 % sont détenus par la compagnie ferroviaire hongroise Magyar Vagón.

Cette dernière entretenait des relations stratégiques avec le russe Transmashholding (THM) avant l’invasion de l’Ukraine. THM s’est retiré de la coentreprise qu’ils partageaient lorsque Washington et Bruxelles ont commencé à imposer des sanctions contre les intérêts commerciaux russes. Mais les rapports suggèrent que les groupes russes et hongrois entretiennent des liens informels.

Les représentants de Ganz-MaVag ont tenté de réduire ces relations depuis que leur offensive visant à acquérir Talgo a été connue. András Tombor, chef visible du projet hongrois en Espagne, n’a jamais nié ces relations, même s’il a affirmé qu’elles avaient été presque complètement rompues après l’invasion de l’Ukraine. Mais les rapports du CNI mettent cette approche en quarantaine et la défendent, En faitles mouvements d’entreprise qui ont séparé les deux groupes d’entreprises ne sont que du maquillage.

Le Conseil des ministres a le pouvoir d’opposer son veto à une OPA étrangère grâce au bouclier en vigueur jusqu’à la fin de l’année, réglementé par le décret royal 571/2023, du 4 juillet, sur les investissements étrangers. Ce bouclier a été articulé pour empêcher l’approche de capitaux étrangers vers des entreprises affaiblies par la pandémie et les effets de l’invasion russe de l’Ukraine. Bien entendu, il faut argumenter la position inverse, pour laquelle le rapport Jinvex, dépendant du secrétaire d’État au Commerce, est essentiel.

La Commission européenne a rappelé jeudi qu’une telle décision est la prérogative des Etats, excluant toute objection au veto Ganz-Mavag, qui la porterait en justice.

Le retrait du consortium hongrois et le manque d’alternatives à son offre laissent l’avenir de Talgo dans une situation de grande incertitude, dont la capacité industrielle et financière est limitée par rapport aux autres entreprises de son secteur en Europe.

L’apparition du groupe tchèque Skoda Transportation, qui a reconnu son intérêt dans Talgo, n’a pas actuellement la faveur des actionnaires du constructeur ferroviaire, car la proposition parle d’un concours de forces sans compensation économique.

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