Le Hamas accuse les États-Unis d’avoir donné le « feu vert » à Israël pour attaquer l’hôpital al-Shifa | Conflit israélo-palestinien Actualités

Le groupe au pouvoir à Gaza affirme que la Maison Blanche a donné à Israël le feu vert « pour commettre davantage de massacres contre les civils ».

Le président américain Joe Biden est « entièrement responsable » de l’attaque israélienne contre le plus grand hôpital de Gaza, a déclaré le Hamas, le groupe palestinien qui dirige l’enclave.

L’accusation a été formulée mercredi dans un communiqué, un jour après que la Maison Blanche a déclaré que des sources du renseignement américain avaient corroboré les affirmations d’Israël selon lesquelles le Hamas aurait enterré un centre opérationnel sous l’hôpital.

«Nous tenons l’occupation [Israel] et le président Biden entièrement responsable de l’assaut contre le complexe médical d’al-Shifa », a déclaré le Hamas.

“L’adoption par la Maison Blanche et le Pentagone de la fausse affirmation de l’occupation selon laquelle la résistance utilise le complexe médical d’Al-Shifa à des fins militaires a donné le feu vert à l’occupation pour commettre davantage de massacres contre des civils”, poursuit le communiqué.

Les forces israéliennes ont déclaré mercredi matin qu’elles menaient une « opération précise et ciblée » contre un centre de commandement présumé du Hamas sous al-Shifa, où se réfugient des milliers de civils.

Youssef Abul Reesh, un responsable du ministère de la Santé dirigé par le Hamas qui se trouve à l’intérieur de l’hôpital, a déclaré à l’agence de presse AFP qu’il pouvait voir des chars à l’intérieur du complexe et « des dizaines de soldats et de commandos à l’intérieur des bâtiments d’urgence et d’accueil ».

Après de sévères avertissements des États-Unis et d’autres pays selon lesquels al-Shifa devait être protégé, Israël a déclaré que le raid était exécuté sur la base d’une « nécessité opérationnelle ».

Israël a affirmé à plusieurs reprises que l’utilisation militaire de l’installation par le Hamas « met en péril son statut protégé par le droit international » – une affirmation que réfutent de nombreux avocats internationaux spécialisés dans les droits de l’homme.

Ardi Imseis, expert en droit international à l’Université Queen’s au Canada, a déclaré à Al Jazeera qu’Israël a l’habitude de présenter des preuves douteuses et invérifiables à la communauté internationale.

Imseis a ajouté qu’il incombe à Israël de « produire des preuves » et de prouver son affirmation selon laquelle l’hôpital a été utilisé par le Hamas comme base.

« L’objet de l’attaque est un bien civil. Jusqu’à ce que les Israéliens fournissent la preuve qu’il a été converti en objet militaire, la nature civile de l’objet ne change pas », a-t-il déclaré.

Selon le personnel médical, environ 650 patients restent hospitalisés. Entre 5 000 et 7 000 autres civils déplacés sont coincés dans l’enceinte de l’hôpital et sous le feu constant des tireurs d’élite et des drones israéliens, selon le ministère de la Santé.

Le porte-parole Ashraf al-Qudra a déclaré à Al Jazeera arabe qu’« il n’y a que des médecins, des patients et des personnes déplacées » à l’intérieur d’al-Shifa. “Nous n’avons rien à craindre ni à cacher.”

La Maison Blanche a exprimé son inquiétude peu après le début du raid.

“Nous ne sommes pas favorables à une frappe aérienne contre un hôpital et nous ne voulons pas voir un échange de tirs dans un hôpital”, a déclaré un porte-parole du Conseil national de sécurité.

Le responsable a ajouté qu’il ne devrait pas y avoir de situation dans laquelle « des personnes innocentes, des personnes sans défense, des personnes malades qui tentent d’obtenir les soins médicaux qu’elles méritent sont prises entre deux feux ».

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de détruire le Hamas en réponse à ses attaques contre le sud d’Israël le 7 octobre, qui ont tué environ 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et emmené 240 captifs à Gaza.

Depuis, les attaques israéliennes contre Gaza ont tué plus de 11 300 personnes.