Le Hamas se dit prêt à “une longue guerre d’usure” à Gaza

Le chef du Hamas, Yahya Sinwar, a déclaré lundi que le mouvement islamiste palestinien était prêt “à une longue guerre d’usure” contre Israël à Gaza, avec l’aide de ses alliés régionaux soutenus par l’Iran.

Sinwar, qui a remplacé Ismail Haniyeh assassiné à la tête du groupe le mois dernier, a écrit dans une lettre à ses alliés Houthis au Yémen : « Nous nous sommes préparés à une longue guerre d’usure. »

Près d’un an après l’attaque du Hamas contre Israël qui a déclenché le conflit, les combats se poursuivent dans la bande de Gaza, où médecins et secouristes ont annoncé lundi la mort de plus de 20 personnes dans des bombardements.

La guerre a aggravé les tensions dans la région, où des groupes alliés au Hamas comme le Hezbollah au Liban ou les Houthis au Yémen ont intensifié leurs hostilités contre Israël.

Dans sa lettre, Sinwar a déclaré que « les efforts combinés » avec ces mouvements pro-iraniens « briseront l’ennemi et lui infligeront la défaite ».

Dimanche, les rebelles Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen, ont revendiqué une attaque avec “un nouveau missile balistique hypersonique” dans le centre d’Israël.

L’attaque n’a fait aucune victime, mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti que le groupe yéménite « paierait un prix élevé pour toute tentative de nuire ».

– “Rien ne justifie une punition collective” –

La guerre a éclaté le 7 octobre dernier avec l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël qui a causé la mort de 1.205 personnes, pour la plupart des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.

Sur les 251 personnes enlevées lors de l’incursion islamiste, 97 restent captives dans l’enclave palestinienne, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.

L’État juif a lancé une offensive militaire contre Gaza dans le but de détruire le Hamas qui, selon le ministre israélien de la Défense la semaine dernière, « n’existe plus en tant que formation militaire » et mène désormais « une guérilla ».

Les bombardements et les combats israéliens ont détruit la bande de Gaza et tué au moins 41 226 Palestiniens, selon le ministère de la Santé du territoire dirigé par le Hamas.

Dans un entretien à l’AFP, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré lundi que “rien ne justifie la punition collective” du peuple palestinien.

“Nous condamnons toutes les attaques terroristes du Hamas, ainsi que la prise d’otages, qui constitue une violation absolue du droit humanitaire international”, a-t-il déclaré.

“Mais la vérité est que rien ne justifie la punition collective du peuple palestinien, et c’est ce que nous constatons de façon dramatique à Gaza”, a-t-il ajouté.

Lundi, une source hospitalière a indiqué que dix personnes avaient été tuées et 15 blessées dans une maison familiale du centre de Gaza bombardée par l’armée israélienne.

Plusieurs personnes fouillaient les décombres de la maison démolie dans le camp de réfugiés de Nuseirat. “Ma maison a été attaquée sans avertissement alors que nous dormions”, a déclaré Rashed al-Qasas, l’un des survivants.

En outre, la Défense civile et les services d’urgence du territoire ont fait état de douze autres morts dans les attaques israéliennes, dont six dans la ville de Gaza.

– Blinken vers l’Egypte –

Depuis des mois, le Qatar, l’Égypte et les États-Unis négocient indirectement des négociations pour parvenir à une trêve dans le conflit qui permettrait également l’échange d’otages pris par le Hamas contre des prisonniers palestiniens emprisonnés en Israël.

Le porte-parole diplomatique américain Matthew Miller a déclaré que Washington travaillait « avec diligence » sur une nouvelle proposition visant à aplanir les divergences entre les deux parties, comme la demande d’Israël de maintenir ses troupes à Gaza et les détails sur la libération des otages.

Le secrétaire d’État Antony Blinken se rendra en Égypte cette semaine pour “discuter des efforts en cours pour parvenir à un cessez-le-feu”, a ajouté Miller.

Le porte-parole diplomatique a également plaidé lundi en faveur d’une “solution diplomatique” au conflit naissant à la frontière nord avec le Liban, théâtre d’hostilités quasi quotidiennes entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah.

Cependant, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré à l’envoyé américain Amos Hochstein que les chances d’éviter une escalade avec le mouvement libanais “se tarissent parce que le Hezbollah continue de s’associer au Hamas”.

Le numéro deux du Hezbollah, Naim Qasem, a déclaré samedi que son groupe “n’a pas l’intention d’entrer en guerre”, mais que si Israël “la déclenche (…), il y aura d’importantes pertes des deux côtés”.