Le HCSP se prononce sur la nécessité de campagnes de vaccination à Mayotte compte tenu de la pénurie d’eau potable

Dans le contexte de pénurie d’eau potable causée par une sécheresse persistante à Mayotte, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) se prononce sur l’opportunité de mettre en place des campagnes de vaccination contre quatre infections liées au péril fécal : le choléra, la fièvre typhoïde, l’hépatite A et la poliomyélite, sur ce territoire.

Après avoir analysé la situation épidémiologique, la couverture vaccinale et l’intérêt de mener des campagnes de vaccination compte tenu de la situation, le HCSP estime que malgré la pénurie d’eau potable à Mayotte, la situation épidémiologique actuelle de l’île pour le choléra, la fièvre typhoïde, l’hépatite A et la poliomyélite ne justifie pas de mener une campagne de vaccination anticipée pour l’ensemble de la population de Mayotte contre ces quatre maladies. Pour la seule fièvre typhoïde, une vaccination ciblée anticipée pourrait être proposée aux habitants des zones d’habitat insalubre et à forte incidence (> 100 cas/100 000 habitants).

Malgré le faible risque de réintroduction et d’épidémie de choléra, ainsi que celui de cas de poliomyélite, le HCSP recommande la mise en place d’une surveillance environnementale des eaux usées afin de détecter rapidement d’éventuelles circulations de vibrions du choléra et de poliovirus. Cette surveillance environnementale et le renforcement de la surveillance sanitaire déjà en place à Mayotte permettront de détecter précocement l’apparition (choléra, poliomyélite) ou une recrudescence (fièvre typhoïde, hépatite A) de cas. Si cela se produit, la stratégie de vaccination en réponse sera définie en temps réel, en fonction de la situation épidémiologique.

Pour ces quatre maladies, il est donc nécessaire de s’assurer que des stocks suffisants de vaccins sont prépositionnés sur le territoire.