Le Japon a commencé à rejeter de l’eau de refroidissement radioactive de Fukushima dans l’océan

Le Japon a commencé à rejeter dans l’océan Pacifique l’eau radioactive traitée de la centrale nucléaire détruite de Fukushima. Le projet a été annoncé il y a deux ans par le gouvernement japonais et l’agence de surveillance nucléaire des Nations Unies, l’AIEA, a déclaré le mois dernier que le rejet était sûr.

Selon le gouvernement japonais, l’élimination de l’eau de refroidissement est une étape nécessaire au démantèlement du réacteur, qui a été frappé par un tremblement de terre et un tsunami majeurs en 2011.

L’évacuation de plus de 1,3 million de tonnes d’eau de refroidissement prendra probablement entre trente et quarante ans. L’eau sera dans un premier temps évacuée avec des contrôles complémentaires et en petites quantités. Au cours des dix-sept premiers jours, environ 7 800 mètres cubes seront libérés, soit à peu près la quantité contenue dans trois piscines olympiques.

L’eau de refroidissement est traitée et filtrée avant rejet, éliminant ainsi la plupart des déchets radioactifs. Seul le tritium, un isotope de l’hydrogène, est encore présent dans l’eau. Le gouvernement japonais affirme que l’eau est diluée bien en dessous des niveaux de tritium approuvés au niveau international avant d’être rejetée dans l’océan Pacifique.

La Corée du Sud et la Chine ont critiqué le rejet d’eau de refroidissement et la Chine condamne désormais cette décision. Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, il s’agit d’un problème majeur de sûreté nucléaire ayant des implications transfrontalières. Le Premier ministre sud-coréen Han Duck-soo a appelé le Japon à faire preuve de transparence concernant le rejet des eaux usées.

Seize personnes ont été arrêtées aujourd’hui pour protester contre la décision japonaise en Corée du Sud. Ils étaient entrés dans un bâtiment de l’ambassade du Japon à Séoul, rapporte une source à l’agence de presse Reuters.

La Chine a déclaré qu’elle prendrait des mesures pour protéger l’environnement, la sécurité alimentaire et la santé publique. La Chine souhaite également intensifier les contrôles sur le niveau de radiation dans ses eaux.

Les régions chinoises de Hong Kong et de Macao ont interdit l’importation de fruits de mer japonais en provenance de certaines régions, dont Tokyo et Fukushima. C’est pour cette raison que les pêcheurs japonais s’opposent depuis des années aux projets de déversement : ils craignent que le déversement n’entraîne une perte de chiffre d’affaires.