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Le journal parisien de Thea Sternheim

by Nouvelles

2024-12-28 22:40:00

Introvertiert und doch wahrnehmend; glühend von Gefühl u. doch nüchtern; dämmernd von Glauben und Inbrunst und doch wach; contemplativ und doch voller Einfälle; die Substanz feminin und die Methode der Darstellung hart und sicher.“ Die dialektische Eloge, die Thea Sternheim als Mensch wie als Schriftstellerin charakterisiert, stammt von keinem Geringeren als Gottfried Benn. Seit 1917 verband Thea Sternheim eine lebenslange Freundschaft und Korrespondenz mit dem Dichterfreund und Arzt ihres Mannes, der ihr 1952 zur Publikation ihres einzigen Buchs „Sackgassen“ verhalf. Doch nicht nur dieser Lebensroman, an dem sie über dreißig Jahre gearbeitet hat, wurde zu einem veritablen Lebenswerk, sondern vor allem das Tagebuch, das sie von 1905 bis kurz vor ihrem Tod 1971 fast täglich führte.

Nachdem dieses „einmalige Zeugnis eines Jahrhunderts, seiner Größe, seines Größenwahns, seiner Niedrigkeiten“ (Fritz J. Raddatz) 2002 in einer hervorragend kommentierten fünfbändigen Edition erschienen ist, hat der Mitherausgeber Thomas Ehrsam nun ein Konzentrat zusammengestellt, das die Pariser Jahre 1932 bis 1949 einer deutschen Emigrantin miterleben lässt. Angefangen von ihren alltäglichen und familiären Sorgen bis zu ihren Kommentaren über Kunst, Literatur, Religion und Politik sind ihre Einträge nicht nur von großer Glaubwürdigkeit und Aussagekraft, sondern entfalten mindestens dieselbe Sogkraft wie eine Serie. Eingebettet in einen kurzen Abriss der ersten Lebenshälfte und der letzten Lebensjahre, beginnt die sorgfältig kommentierte Auswahl mit Thea Sternheims Emigration, in die sie bereits ein Jahr vor Hitlers Machtübernahme ging, ohne politisch oder rassisch verfolgt zu sein, aus Abscheu vor dem erstarkenden Nationalsozialismus.

Mit Entsetzen kommentiert sie den zunehmenden Antisemitismus

Bis zu diesem gravierenden Einschnitt hatte die im wohlhabenden Fabrikantenmilieu ihres katholischen Elternhauses aufgewachsene Thea Sternheim, geborene Bauer, bereits ein bewegtes Leben als zweifach geschiedene Mutter dreier Kinder hinter sich. An wechselnden Wohnorten zwischen den rheinischen Heimatstädten Köln und Düsseldorf, den Theatermetropolen München und Berlin, den ländlichen Domizilen im belgischen La Hulpe bei Brüssel, im schweizerischen Uttwil am Bodensee und im deutschen Waldhof bei Dresden nahm sie aktiv teil am Aufbruch der Moderne: als Mitarbeiterin, Muse und Mäzenin ihres zweiten Mannes Carl Sternheim, als Sammlerin avantgardistischer Kunst von Van Gogh bis Picasso, als Amateurfotografin vieler berühmter Zeitgenossen, aber vor allem als hellwache und scharfzüngige Chronistin ihrer Epoche. Aus den Erfahrungen des Ersten Weltkriegs erwachte ihr politisches Bewusstsein, das sie zur überzeugten Pazifistin und Europäerin werden ließ.

Thea Sternheim : « Les années parisiennes ». Extrait des journaux 1932 –1949.Construire une maison d’édition

L’arc dense de tension des années parisiennes ne se termine pas en 1963 avec son déménagement à Bâle pour vivre avec sa fille aînée Agnès, mais en 1949 avec sa reconnexion avec Benn, avec qui elle avait rompu son amitié en 1933 en raison de son soutien. pour le Troisième Reich. Comme quelques émigrés seulement, Thea Sternheim a trouvé des liens avec le cercle des intellectuels français autour d’André Gide dans son pays d’adoption, mais Julien Green, Picasso et Matisse faisaient également partie de ses amis, tout comme les émigrés Max Ernst, Joseph Roth, Annette Kolb et la photographe Frieda Riess – pour ne citer que quelques-unes des plus de six cents inscriptions au registre des noms. En « éternelle entremetteuse » (André Gide), elle tente en vain, lors du Congrès international des écrivains de 1935, d’établir un lien personnel entre les deux écrivains qu’elle admire tant, Heinrich Mann et André Gide, au Café Les Deux Magots.

Désir de créativité

Elle commente avec horreur l’antisémitisme croissant en Allemagne et en France, vit pour la deuxième fois une guerre mondiale déclenchée depuis l’Allemagne sur un territoire étranger et est temporairement internée dans le tristement célèbre camp de Gurs. Les conditions de vie difficiles sous l’occupation allemande l’obligent à se séparer de sa nature morte bien-aimée de Matisse, qui, pour sa grande consolation, finit en possession de Picasso.

À cela s’ajoute l’inquiétude constante concernant les deux plus jeunes enfants, Mopsa et Klaus, qui mourront tous deux avant elle parce qu’ils sont toxicomanes. Mais la mère doit d’abord vivre l’expérience de la déportation de sa fille à Ravensbrück en raison de son engagement dans la Résistance. Bien informée de la situation en Allemagne, elle était au courant du plan monstrueux d’extermination systématique de la population juive d’Europe avant même la conférence de Wannsee. Même après la libération de Paris et le retour de sa fille, Thea Sternheim a eu du mal à retrouver le quotidien de l’après-guerre.

Dans la postface, Thomas Ehrsam dresse le portrait succinct d’une femme impartiale et incorruptible qui, malgré toutes les catastrophes personnelles et politiques, était pleine de vitalité, de talent religieux et prête au bonheur, « capable d’enthousiasme et capable d’être ébranlée ». Il met en avant leur religiosité non dogmatique, qui s’est transformée en une sorte de religion de l’art avec leur « soif de créativité » ; leur vision impitoyable et sobre de la réalité, qui a rapidement révélé toute forme de dissimulation ou d’auto-illusion ; son dégoût pour la masculinité toxique connue sous le nom de « virilisme », qui est née de l’infidélité chronique de Sternheim et qui l’a amenée à rechercher la proximité d’hommes homosexuels plus jeunes dans sa vieillesse ; leur « chasse à l’exquis », née d’une conscience infaillible de la qualité ; sa prétention morale à prendre position, à laquelle elle a répondu par « l’effet toujours pervers d’être tiède ».

Dans cet extrait se déroule une histoire de vie qui apparaît à la fois exceptionnelle et exemplaire – exceptionnelle par sa franchise morale, sa souveraineté esthétique et sa clairvoyance politique, exemplaire dans l’image de soi féminine, qui continue de fasciner aujourd’hui entre “anarchie et piété”, le doute et la recherche de sens, de discipline et d’humilité.

Thea Sternheim : « Les années parisiennes ». Extrait des journaux 1932-1949. Edité par Thomas Ehrsam. Aufbau Verlag, Berlin 2024. 444 pages, couverture rigide, 48 €.



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