Le Luxembourg perd des places dans le classement de la compétitivité mondiale

Le Luxembourg perd des places dans le classement de la compétitivité mondiale

Annuaire IMD de la compétitivité mondiale

Jusqu’ici habitué du top 15, le Luxembourg a vu son classement dégringoler dans le «World Competitiveness Yearbook», un classement qui évalue la compétitivité des économies.

«Une contre-performance qui interpelle.» Ces mots de la Chambre de commerce du Luxembourg résument à eux seuls la position du Grand-Duché dans le classement World Competitiveness Yearbook. Habituellement classé entre la sixième et la 15e place, le pays a dégringolé dans l’édition 2023 de l’index, apparaissant à la 20e place.

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Ce résultat correspond à une chute de sept places par rapport à l’année précédente. Si le Luxembourg reste dans le premier tiers du classement, cette performance est d’autant plus embarrassante si l’on la compare à celles des économies dont le Grand-Duché a toujours été proche. Alors que la Suisse, la Suède, l’Irlande, les Pays-Bas ou encore Singapour résistent bien, le Luxembourg perd du terrain.

A contrario, d’autres pays qui n’avaient jusqu’alors jamais devancé le Grand-Duché en termes de compétitivité lors de la dernière décennie arrivent à faire mieux. Il s’agit de l’Arabie saoudite, l’Australie, la Belgique, l’Islande, mais également la République tchèque. Comme en 2022, le Danemark truste la première place du podium qui est complété par l’Irlande et la Suisse.

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De fortes capacités de résilience

Si l’institut suisse IMD, à l’origine de cet index, prend en compte plus de 250 indicateurs pour réaliser ce classement, un facteur est particulièrement responsable de la dégringolade du Luxembourg au classement général. Alors qu’il se plaçait premier du pilier «Performances économique» en 2022, le Luxembourg pointe à la 38e position un an plus tard, faisant de lui le pays ayant subi la plus forte chute de son classement dans cet indicateur. Lire aussi : Le Luxembourg peine à rester attractif pour les talents

Cette évolution négative s’explique par l’écart de croissance enregistré par rapport aux autres économies européennes. Le Luxembourg, qui a connu une rétractation de son PIB de -0,8% en 2020, en raison de la pandémie, contre -5,6% pour l’ensemble des pays de l’Union européenne, connaît logiquement un rebond de sa croissance moins nuancé que les autres États membres. Un facteur qui pousse la Chambre de commerce luxembourgeoise à indiquer qu’il «semble prématuré à ce stade de parler d’une perte de compétitivité majeure», même si la dernière édition du Baromètre de l’économie confirme cette «crise de confiance».

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Au chapitre «résilience de l’économie», le Grand-Duché fait mieux, se classant 15e, derrière la Belgique (13e) mais devant l’Allemagne (17e) et la France (31e). Les entreprises interrogées affirment majoritairement que leur niveau d’endettement n’entrave pas leur compétitivité, permettant au Luxembourg de se placer 18e sur ce critère. Le Grand-Duché performe également bien en matière de prévision d’inflation, où le pays se classe 16e avec 3,4% d’anticipation d’inflation pour 2023. Mais s’il y a un indicateur où le pays excelle, c’est bien celui de la stabilité politique, pour lequel le Luxembourg se place quatrième, juste derrière le Danemark, la Suisse et la Finlande.

Des prix qui coûtent cher

Parmi les freins à l’attractivité du Luxembourg, le classement de l’IMD met notamment en évidence le coût du travail particulièrement élevé, le pays se classant premier parmi les États membres de l’Union européenne. Intimement lié au système d’indexation des salaires, ce facteur pèse sur la compétitivité des entreprises, dont certaines envisagent de délocaliser leurs activités. Ainsi, le Grand-Duché chute de neuf places pour l’indicateur «risque de délocalisation des entreprises», et pointe ainsi à la 57e position, sur 64 pays classés.

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Bien connue, la pénurie de main-d’œuvre est l’une des autres faiblesses soulignées par l’index. Les 70% d’étrangers qui composent le marché du travail luxembourgeois place le pays troisième, juste derrière le Qatar et les Émirats Arabes Unis en ce qui concerne la main-d’œuvre étrangère. Unique en Europe, cette situation rend le Luxembourg dépendant d’une croissance soutenue de son emploi. Si le Grand-Duché reste dans le top dix pour sa capacité à attirer du personnel hautement qualifié, il chute tout de même de cinq places par rapport à 2020 sur cet indicateur. Le manque de compétences digitales disponibles (34e) et la difficulté à trouver des ingénieurs qualifiés (52e) ont notamment un effet néfaste sur le classement du Luxembourg.

Par ailleurs, le pays poursuit sa chute entamée en 2017 au sein du sous-pilier «Prix». Cet indicateur englobe l’inflation des prix à la consommation, pour lequel le Grand-Duché se classe 33e, ou encore le coût de location d’un appartement, pour lequel le Luxembourg s’affiche à la 53e place. Globalement, le pays chute de la 51e à la 55e place pour l’indicateur prix.
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